Hier mardi 11 octobre à l’hôtel Salam s’est ouverte la réunion des experts gouvernementaux sur le projet de stratégie de contreterrorisme de la CEDEAO, son plan de mise en œuvre et le projet de déclaration politique contre le terrorisme.
Entre les conflits et autres défis traditionnels pesant sur la paix et la sécurité, le terrorisme a émergé comme une lourde menace pour la sécurité en Afrique de l’ouest.
Au sein de l’espace, le terrorisme a de plus créé et, dans certains cas, a même exacerbé, les clivages sociaux sur fond de critères ethniques et religieux, rendant encore plus complexes tous les efforts déployés pour la réalisation d’un cadre communautaire commun, ainsi que la paix, la sécurité, la stabilité et le développement économique.
Au regard de ces circonstances, la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’ouest s’impose comme une nécessité pour tous les Etats membres de la CEDEAO. Raison pour laquelle se tient à Bamako, du 11 au 13 octobre, une réunion d’experts gouvernementaux sur le projet de stratégie de lutte contre le terrorisme dans l’espace, son plan de mise en œuvre et le projet de Déclaration politique contre le terrorisme. Il sera question pour les participants à cette rencontre, essentiellement des experts gouvernementaux des ministères de la Justice, de la Défense et des Affaires étrangères des Etats membres de la CEDEAO, d’examiner tous les contours de ces différents documents en vue de faire des recommandations au Conseil des ministres.
Les participants devront également analyser la menace terroriste en Afrique de l’ouest et les mesures prises par leurs pays respectifs et la CEDEAO pour lutter efficacement contre ce fléau.
Le rôle des acteurs dans la mise en œuvre des projets de stratégie de contreterrorisme de la CEDEAO et de déclaration politique contre le terrorisme, le renforcement de la coordination régionale et de la coopération sur les questions de contreterrorisme ainsi que l’identification des ressources et des zones de renforcement des capacités dans la mise en œuvre de la stratégie antiterroriste dans l’espace sont également au menu des discussions de la rencontre.
L’organisation d’une telle rencontre est motivée par le fait que le terrorisme est apparu comme un défi grave à la paix et la sécurité en Afrique de l’ouest au cours de la dernière décennie où les actes de terrorisme international ont été fréquemment perpétrés. En se dotant d’une stratégie et d’un plan de mise en œuvre ainsi que d’une Déclaration politique contre le terrorisme, la CEDEAO veut renforcer sa capacité de surveillance, d’harmonisation, de coordination et de réglementation des politiques et pratiques des Etats en matière de prévention et de répression du terrorisme en Afrique de l’ouest.
Hier mardi 11 octobre à l’hôtel Salam, à l’ouverture des travaux, Cissoko El hadj Boua Kanté, représentant la Cellule nationale de la CEDEAO du Mali, a indiqué que le Mali est heureux de recevoir cette rencontre au moment où la question du terrorisme est d’actualité.
Le Directeur du maintien de la paix et de la sécurité régionale de la CEDEAO, le Général de division Charles Okae a affirmé que le principal défi reste cependant le manque de coordination entre les Etats membres de la CEDEAO. Selon lui, ce problème s’est surtout posé par le manque de cadre régional spécifique de contre-terrorisme, qui aurait pu réglementer et fournir un cadre d’orientation pour la coordination des activités anti-terroristes des Etats. Par ailleurs, le Général de division Charles Okae a déclaré que la communauté dispose toutefois d’un riche réservoir d’instruments juridiques de maintien et de promotion de la paix et de la sécurité, dont beaucoup s’appliquent tout aussi bien à la lutte contre le fléau.
En ce qui le concerne, le chef de la diplomatie malienne, Soumeylou Boubèye Maïga, il a confié que le Mali demeure convaincu qu’une lutte efficace contre le terrorisme passe non seulement par une détermination individuelle de chaque Etat, mais aussi et surtout, par une politique sécuritaire commune au plan international et sous-régional. Avant d’ajouter que le Mali est résolu et reste déterminé à poursuivre tous les efforts de nature à lutter contre ce fléau dans l’espace CEDEAO.
Bandiougou DIABATE