Beaucoup de Sahéliens applaudirent des deux mains la mise en place d’une force conjointe militaire de cinq pays de la zone pour prendre en mains leur destin sécuritaire. Seulement, à l’épreuve du terrain, la tâche s’annonce plus ardue que prévue. Et en plus d’un manque criard de financement, la force qui devra au plus vite atteindre sa plénitude vu les nombreux défis du terrain, se retrouve confrontée au très faible niveau des armées qui la composent, à l’exception du Tchad. Comme si cela ne suffisait, l’Administration Trump refuse toujours de libérer les fonds pour la force.
Sur la situation sécuritaire au Sahel, le Secrétaire Général de l’ONU, Antonio Guterres a été, on ne peut plus claire. La guerre contre le terrorisme dans la zone est très laborieuse, et la tendance positive serait du côté des assaillants. De tels propos émanant du numéro 1 des Nations-Unies veut tout dire. Et l’on se demande bien à quoi a bien pu servir tout le ballet diplomatique qui a eu lieu à Paris, Bamako ou encore à Ouagadougou pour la mise en place d’une force militaire conjointe avec le parrainage, un peu comme d’habitude dans tout ce qui concerne le volet sécuritaire en Afrique de l’ouest depuis un certain moment, la France.
En février 2018, à Bruxelles, la communauté internationale s’était engagée à hauteur de 414 millions d’euros pour la force. Mais cette somme semble ne peut pas suffire pour rendre opérationnel le projet sécuritaire tant les besoins sont énormes. Et sur le plan diplomatique, les Etats-Unis d’Amérique refusent toujours un financement pérenne du G5 Sahel. Résultat, la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader dans la zone. Au péril terroriste est venu se greffer un semblant de conflit intercommunautaire qui a pris une toute autre dimension ces deux dernières années avec un mode opératoire des assaillants beaucoup plus « professionnel ».
Face à cet état de fait, les Etats peinent à faire face valablement au défi sécuritaire. Dès lors, une question prend tout son sens : à quoi servira de financer à souhait une force dont des composantes peinent à remplir les critères de base d’une armée régalienne ? Loin de nous l’intention de jeter l’opprobre sur les armées nationales de la zone, mais la santé sécuritaire du Sahel se porterait beaucoup mieux si ces armées avaient accompli assez valablement leur boulot durant les deux voire trois décennies écoulées. L’on serait aujourd’hui, certes, toujours face au péril du terrorisme, mais à des proportions beaucoup moins importantes.
Il semblerait bien donc, que Trump, en refusant d’apporter son plein soutien financier à cette force, aurait pris sa meilleure décision diplomatique depuis son accession à la Maison Blanche. Car donner de l’argent à une entité militaire dont les fondements peinent à assurer l’intégrité territoriale de leur Etat respectif, serait du gâchis.
L’heure serait donc pour les pays du G5 Sahel à la remise en question, militairement parlant. Car on ne peut pas construire une maison avec un sous-bassement hasardeux peu importe tout le matériel qu’on aura à investir.
Ahmed M. Thiam
Il n’y a jamais eu, il n’y aura jamais un vrai combat contre le terrorisme au sahel par qui que ce soit. Le sahel est un champ de formation, d’expérimentation pour les armées occidentales, le conflit est un fond de commerce pour nos chefs d’état et nos administrations militaires. Tout est donc réuni pour que le contexte actuel de conflit et d’insécurité dans le sahel malien, nigérien, burkinabé, tchadien perdure au détriment de pauvres citoyens qui y vivent. Nous devons apprendre à vivre avec. Les leaders mauritaniens ont été intelligents en mettant en place très rapidement des solutions locales sans consulter qui que ce soit et ça fonctionne. Ils aiment leur pays.
Peut être que la seule solution se trouve du coté d’un partenariat avec la Russie? Meme là il faut être prudent à cause de nos leaders corrompus, manquant de leadership. Meme en rêve il ne faut pas envisager la fin du terrorisme dans le sahel pour au moins 20 ans. G5 sahel, je préfère aller dormir!
Ecrit très intéressant..Le G5 SAHEL est une idée
Mais si les participants du G5 SAHEL décidaient de mettre en commun des forces et du matériel de leur leurs armées déjà existantes ce serait déjà une grande avancée..
Les fonds promis pourraient aider au fonctionnement de cette entité
Si les effectifs de la MINUSMA étaient réduits le financement libéré pourrait être versé à cette nouvelle structure qui pourrait garder le même nom
Mais ce n’est pas si simple car la question de l’homogénéité se pose et il faudrait pendant un certain temps fonctionner avec Barkhane
Comments are closed.