Lutte contre le MNLA : ATT cherche aide désespérément

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Le chef de l’Etat peut-il encore compter sur ses pairs africains et occidentaux ? On ne le dirait pas, au vu des résultats de ses récents efforts diplomatiques. ATT ne doit plus compter que sur ses propres forces.

 

Le président de la Républiqueattendait beaucoup de son offensive diplomatique. D’abord un voyage éclair, le 13 février, à Ouagadougou (Burkina Faso) où il a rencontré ses pairs ivoirien, burkinabé et nigérien. Ensuite le sommet dela CEDEAOà Abuja (Nigeria), les 16, 17 et 18, où il a sollicité l’aide de plusieurs autres chefs d’Etat de la sous-région. Il a espéré également quelque considération de la rencontre préparatoire du sommet de l’Union du Maghreb arabe, à Rabat (Maroc) qui a accueilli les ministres des affaires étrangères du Maroc, de l’Algérie, dela Tunisie, dela Mauritanieet dela Libye, du sommet informel de l’Union africaine à Cotonou (Bénin) où se sont réunis quatorze chefs d’Etat africains.

Aujourd’hui, à l’issue de ces différents fora, Amadou Toumani Touré a dû se rendre à l’évidence : ses « amis et frères» ne s’intéressent qu’à la lutte contre l’insécurité dansla Bande sahélo saharienne, avec comme objectif primordial la neutralisation des terroristes salafistes et l’élimination ou, à défaut, la réduction des menaces qui pèsent sur l’occident par la faute d’Al-Qaeda. Avant toutes ces rencontres, le ministre malien des Affaires étrangères avait effectué un tour en Algérie où il a discuté de la question du nord malien avec les autorités de ce pays. Alger lui a offert du…riz pour les réfugiés et déplacés maliens.

En visite au Mali principalement puis au Burkina Faso et au Niger, le ministre français dela Coopérationa invité les autorités maliennes au dialogue et à la négociation. Pendant qu’à Paris et à Washington, on donnait le même conseil à ATT et à son gouvernement.

Preuve, s’il en faut, que la lutte contre le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) n’est pas une priorité, qu’elle passe au second plan. Et ce, malgré les atteintes graves à l’intégrité territoriale du Mali, malgré les risques de contagion au Niger, partie prenante à l’imaginaire Azawad, malgré la crise humanitaire qui a montré le bout du nez, malgré les crimes abominables qui sont commis dans le septentrion malien.

Non, ce qui intéresse les «amis et frères» ouest-africains et maghrébins d’ATT, c’est ce que leur dictent leur maîtres de l’occident, maîtres et bailleurs de fonds, qui financent les sommets, rencontres et fora, qui dictent les priorités, qui ciblent les actions, qui imposent leur volonté.

Et à l’heure actuelle, la voix du maître, qui a reconnu quand même qu’il y a eu des exactions de la part de leurs protégés qui l’ont roulé dans la farine en lui faisant croire qu’ils casseraient du terroriste au lieu du militaire loyaliste, commande un cessez-le-feu et le dialogue. Parce que pourla France, il faut préserver à tout prix la vie de ses très chers ressortissants maintenus en otage par AQMI. L’ancien colonisateur s’est également rendu compte que ses protégés sont plus que compromis avec AQMI. Selon plusieurs témoins, ils partageraient même certaines cachettes. Et de toutes les manières, il était déjà connu de tous que les principaux fournisseurs des salafistes en otages occidentaux sont des Touaregs.

Pour les besoins de la cause antiterroriste, le président Touré a concédé à ses voisins un droit de poursuite sur le territoire malien. En revanche, selon plusieurs indiscrétions, il refuserait toujours que le territoire malien serve de base militaire mobile au bénéfice dela Franceou des Etats-Unis, notamment à Mopti que convoitent les Français ou dans une des trois régions du nord pour le commandement des forces américaines en Afrique de l’ouest. De même qu’il refuserait l’arrivée d’une force onusienne d’interposition entre les bandits armés du MNLA et les forces armées et de sécurité, ce qui risquerait de créer une situation d’enlisement incontrôlable à la longue. Cette dernière éventualité, le président Touré ne l’envisagerait même pas, au regard des dernières évolutions des combats dans le nord. En effet, malgré le mutisme de l’armée, les militaires maliens, selon plusieurs témoignages, seraient en train de reprendre le contrôle des principales localités qu’ils avaient désertées pour accroitre la défense des chefs-lieux de région (Tombouctou, Gao et Kidal), entrainant de nombreuses pertes dans les rangs de l’ennemi.

Des pertes, les FAS en subissent également, et de manière ignominieuse et abominable. En contrepartie du droit de poursuite concédé, si le Mali émettait des mandats d’arrêt internationaux, les voisins algériens et mauritaniens et l’Occident accepteront-ils d’arrêter, de juger et de livrer les criminels de guerre et contre l’humanité qu’ils hébergent, entretiennent, financent et arment ?

Ce serait en tout cas un gage de bonne foi qui viendrait en appui à toutes leurs dénégations.

Cheick Tandina

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5 COMMENTAIRES

  1. Le combat contre l’insecurite et l’instabilite d’une part, la defense de l’unite,la souverainete et l’integrite territoriale de l’autre part est une seule lutte.

  2. Quelle analyse tordue!! ATT le sauveur de la nation qui veut combattre les rebelles mais cherchent a les proteger d une armee africaine, cherche l aide des allies mais leur refuse les moyens dont ils ont besoin. Veut la lune mais prefere le soleil. N importe quoi, ce monsieur a creuse sa propre tombe, les rebelles lui pisseront dessus. Le Mali lui continuera son bout de chemin, on remettra ensemble les pots casses par ce maudit. 🙄

  3. C’est pas vrai TANDIANA.Mais combien ces gens la gagnent de la part des criminels du MNLA pour diviser les maliens ? C’est vraiment decevant de la part d’un journaliste a bamako. 😯 😯 😯 😯 😯

  4. Aide toi le ciel t’aidera. Le Peuple malien et l’armée malienne n’ont pas renvoyé le colonisateur pour ensuite compter sur les autres: LE RIDICULE NE TUE PAS.

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