Lutte contre le blanchiment d’argent et les crimes financiers : La police, la douane et la gendarmerie bientôt dotées d’un noyau dur d’enquêteurs

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Les officiers enquêteurs de la douane, de la police et de la gendarmerie nationale participent, depuis hier 16 août, à l’hôtel Salam, à une formation sur le blanchiment d’argent et autres délits financiers, organisée par le  Groupe intergouvernemental d’action contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme en Afrique (GIABA). Son ouverture était présidée par le Secrétaire général par intérim du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile, l’Inspecteur général de police Magloire Kéïta.

La présente formation au Mali, qui s’étalera sur quatre jours, est la première formation organisée au niveau national par le GIABA. En effet, les formations du GIABA étaient toujours au niveau sous-régional. C’est ainsi que le rapport d’évaluation indépendante du plan stratégique 2007-2009 du GIABA a recommandé l’organisation des formations dans chaque pays.

       Ce qui va permettre de couvrir un large segment des acteurs concernés par la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme et de développer une masse critique d’enquêteurs et de soutenir l’expertise locale. L’honneur est donc revenu à notre pays d’être le premier à bénéficier de la mise en application de cette recommandation.

Pour Modibo Sylla, le président de la Cellule nationale de traitement des informations financières (CENTIF) correspondant local du GIAB cet atelier vient à point nommé car devant permettre aux officiers de la police, de la gendarmerie et de la douane de s’imprégner davantage des notions de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme.  Pour cela, ils aborderont plusieurs thèmes : l’introduction au blanchiment de capitaux et les enquêtes financiers, la distinction entre l’enquête portant sur le blanchiment d’argent et l’enquête sur les délits financiers, les techniques d’enquête et exigence en matière de preuve, l’utilisation de la Cellule de renseignement financier dans les enquêtes…

M. Sylla a souligné que, de nos jours, " les organisations criminelles ont diversifié leurs investissements en s’orientant vers les activités légitimes pouvant leur servir de couverture à de nouveaux trafics ou de blanchiment d’argent sale et qui génèrent de nouveaux capitaux pour grossir leurs patrimoines déjà substantiels ". Ainsi, poursuit-il, le blanchiment des capitaux et le financement du terrorisme constituent des menaces pour les économies et la stabilité des pays sous-développés.

Pour y faire face, le Mali, à l’instar des autres les pays de l’UEMOA, a adopté en 2006 la loi uniforme portant sur les deux fléaux.  Cependant, le président de la CENTIF d’expliquer que "la réussite de la lutte contre ces crimes est liée à l’implication effective des autorités chargées d’appliquer la loi, mais aussi à leur connaissance des mécanismes et des instruments utilisés par les blanchisseurs".

Le Secrétaire général par intérim du ministère de la Sécurité intérieure et de la protection civile, l’Inspecteur général de police Magloire Kéïta, dira que l’organisation de cet atelier revêt une triple signification : la dynamisme et l’esprit d’initiative du GIABA, la nécessité de privilégier une riposte collective et concertée et, enfin, la dynamique des réponses à apporter aux préoccupations majeures des plus hautes autorités du Mali, un pays exposé à la criminalité organisée.

Et pourtant, dire que le Mali dispose d’un arsenal juridique et institutionnel adéquat  de lutte   destiné à sécuriser notre système financier et protéger notre économie contre les entreprises criminelles.  Les efforts ainsi engagés ont été couronnés par l’admission du Mali, le mois dernier, au groupe Egmont qui, avec ses 128 pays membres, est le plus grand forum international des cellules de renseignements financiers.

D’après Magloire Kéïta, ceci est une reconnaissance de la fiabilité et de la performance de notre dispositif juridique, institutionnel et opérationnel. Un geste qui doit  galvaniser pour persévérer dans l’effort et consolider les acquis.

Dans un message adressé à l’assistance par Madiké Nd’iaye, le Directeur général du GIABA, Dr Abdullahi Shehu a reconnu les efforts du Mali en matière de lutte contre le blanchiment et du financement du terrorisme.  Avant de rassurer que son organisme continuera à appuyer notre pays à combattre ces deux crimes.

Youssouf  CAMARA

 

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