Le ministère de la Justice, en collaboration avec l’ONUDC, a organisé un atelier sur le trafic des drogues et des crimes organisés. Cet atelier s’inscrit dans la continuité des efforts constants du Gouvernement du Mali de mieux former tout le personnel de l’administration judiciaire à combattre le fléau que représentent la criminalité organisée et le trafic illicite des drogues.
A vocation transnationale la criminalité organisée couvre tous les grands trafics : drogue, êtres humains, migrants, armes, véhicules volés, médicaments contrefaits …
La corruption et le blanchiment en sont les corollaires autant que les conditions d’existence. Avec l’accroissement de la mobilité des personnes, des biens et des capitaux, cette criminalité a considérablement évolué et s’appuie sur les nouvelles technologies non seulement à des fins de blanchiment mais aussi pour perfectionner ses activités et en créer de nouvelles (cybercriminalité).
Le gouvernement et son partenaire l’ONUDC toujours actifs dans la lutte contre la criminalité organisée ont organisé un atelier les 5 et 6 juillet à l’intention du personnel de l’administration judiciaire. Cette rencontre avait pour but de permettre au personnel de l’administration judiciaire de se familiariser avec les différents instruments internationaux, afin de renforcer les conditions d’une meilleure application de la loi.
Le représentant adjoint de l’ONUDC pour l’Afrique de l’ouest et du centre, Cyriaque Sobtafo, a déclaré qu’il est estimé que les bénéfices annuels des activités criminelles représentent environ 1,5% du produit national brut cumulé de tous les Etats de la planète.
Le trafic illicite des drogues, à lui seul, représente un chiffre d’affaires de 320 milliards de dollars par an. La traite des personnes est estimée à 23 milliards de dollars, avec 2.5 millions de victimes par an.
Aujourd’hui, on estime qu’annuellement, environ 20 tonnes de cocaïne c’est-à-dire 14% de la cocaïne trafiquée, transiteraient encore par l’Afrique de l’Ouest, ce qui équivaudrait à 1 milliard de dollars américains une fois arrivées à destination. D’où l’urgence à former des personnels de l’Administration judiciaire aux spécificités du traitement des affaires liées au crime organisé et au trafic illicite de drogues, ainsi qu’à celles concernant les mécanismes internationaux de coopération en matière de crime et de contrôle des drogues.
Maharafa Traoré, ministre de la Justice, a affirmé que son département a entrepris de nombreuses actions dont la mise en place d’une commission nationale de relecture des textes pénaux et un avant projet de loi portant institution d’une juridiction spécialisée dans le traitement des affaires de grande criminalité notamment trafic de drogues, traites des personnes, terrorisme… Il s’est félicité de la parfaite coordination entre son département et celui des Affaires étrangères et de la coopération internationale dans la mise en œuvre des questions de coopération inhérente à la lutte contre la criminalité transnationale organisée.
Bandiougou DIABATE