Dans la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 novembre, Siaka Dembélé, 34 ans, vendeur de volaille au marché de l’Hippodrome a, selon ses explications, été brutalisé par une patrouille de policiers. Faux, rétorque la police du sixième arrondissement, Siaka s’était fait mal au pied dans sa tentative de fuite.
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Siaka Dembélé, selon ses déclarations, revenait de la ville quand il a trouvé des policiers au niveau du pont de Banconi. Ceux-ci se tenaient dans l’obscurité, ce qui fait qu’il ne les a pas vus à temps. Aussi, quand les policiers lui donnèrent l’ordre de s’arrêter, il ne put obtempérer.
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L’un des policiers a alors donné un coup de pied sur sa moto. Siaka est ainsi tombé sur son pied et s’en est sorti avec une foulure au niveau de l’articulation de la plante du pied.
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Siaka Dembélé, selon ses affirmations, a dit aux policiers qu’il s’est fait mal au pied mais que ces derniers ne voulaient pas le croire. Bien au contraire, l’un d’eux rétorqua que ce n’était rien, à peine quelques égratignures. Comme il a continué à se lamenter, l’un des policiers est alors venu l’aider à se relever. On l’embarqua donc dans la fourgonnette avec sa moto de marque Dragon.
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A cause de la douleur qui devenait insupportable, Siaka a continué a se plaindre de son pied jusqu’à attirer l’attention de l’un des policiers. Ce dernier prit la torche et remarqua que son pied était effectivement enflé et donna enfin l’ordre de le laisser partir.
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Il était trois heures du matin quand il fut enfin libéré et abandonné là, au bord de la route. Il prit alors son téléphone et demanda à l’un de ses amis de venir le chercher. Celui-ci l’a immédiatement conduit dans la famille Niaré avant de venir récupérer la moto. Ensuite, il est allé au 6e arrondissement pour se plaindre.
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Toujours selon Siaka Dembélé, les policiers sont effectivement venus, ils lui ont demandé s’il voulait qu’on l’amène à l’hôpital. Il a répondu par un non, puis ils sont repartis tout en promettant de revenir le voir.
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Le lundi, comme les policiers ne sont toujours pas venus le voir comme promis, Siaka a encore envoyé son ami au 6e arrondissement.
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Les éléments qui faisaient partie de la patrouille de la nuit du jeudi 23 au vendredi 24 sont revenus, cette fois, pour lui poser des questions et prendre des notes. Avant de le quitter, ils lui demandèrent de signer un papier. Toute chose qu’il a refusée, arguant qu’il ne savait pas lire. Ils sont donc repartis et il n’a plus attendu parler d’eux.
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Dans notre tentative de recouper cette information, au commissariat de police du 6e arrondissement, l’un des responsables, qui était de permanence, a rejeté en bloc les accusations de Siaka Dembélé.
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Pour lui, quand il y a un accident, ce sont les forces de sécurité qui se chargent de conduire les blessés à l’hôpital. Il est tout est donc impensable que ces mêmes forces de sécurité abandonnent un blessé à son propre sort.
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D’autre part, quand bien même l’histoire de Siaka Dembélé serait vraie, il ne comprend pas pourquoi il a attendu, de vendredi jusqu’à lundi, pour saisir les responsables du commissariat ? Pour lui, on est en face plutôt d’un délit de fuite qui a mal tourné.
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Pierre Fo’o MEDJO
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