Lutte contre l’insécurité dans l’espace sahélo-saharien : Nécessaire implication des partis et organisations démocratiques

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Nul ne peut nier au nouveau ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale de prendre à bras le corps la question de la sécurité dans l’espace sahélo-saharien, depuis qu’il est aux affaires, il y a un peu plus d’un mois. Quand c’est le chef de la diplomatie qui provoque la réunion chez nous des chefs d’état major, c’est plus la jonction de deux options, que la renonciation d’une ou de l’autre.

La feuille de route de Soumeylou Boubeye Maïga ? C’est de « réactiver nos relations avec des pays comme l’Algérie et la Mauritanie, qui estimaient insuffisant l’engagement malien contre le terrorisme », disait-il au journal Le Monde mercredi dernier. Après l’Algérie, la Mauritanie et le Niger, il se rendrait à Paris cette semaine.

Mercredi dernier, pendant qu’à Nouakchott, le ministre Soumeylou Boubeye était l’hôte de Mohamed Ould Abdel Aziz, à Bamako, un parti politique communiquait à la presse nationale et internationale, un communiqué saluant « les efforts du nouveau gouvernement pour relancer la coopération sous-régionale en vue de faire face aux graves menaces qui pèsent sur l’espace sahélo-saharien, notamment le narcotrafic et les activités de groupes armés étrangers sur le territoire malien ». Le parti du bélier blanc, puisqu’il s’agit du Parena, a toutefois attiré l’attention des hautes autorités, et prenant à témoins l’opinion nationale et internationale, qu’une gestion durable et efficace des problèmes auxquels le sahel est confronté, ne saurait se limiter aux seules actions des gouvernements et services de renseignements. Selon le Parena, la gestion durable de la question « requiert la contribution des partis et organisations démocratiques, des élus nationaux et locaux, de la société civile et des représentants des communautés locales ».

Cette prise de position du Parena n’est pas nouvelle, et précise le communiqué : « le PARENA a toujours été de l’avis que pour être durables les solutions aux menaces anciennes et nouvelles dans l’espace sahélo-saharien doivent être démocratiques. Elles nécessitent alors l’association des partis, organisations et élus ainsi que la plus large information de l’opinion publique ». Ainsi en novembre 2007, le PARENA avait, dans le cadre du FDR regroupement politique, organisé une réunion de deux jours sur la crise du Nord-Mali. A l’issue de ces deux journées de réflexion, les participants avaient unanimement décidé de mettre en place un Collectif sur le Nord composé d’élus de toutes tendances, de représentants des partis et de la société civile, de notables et de chefs traditionnels appartenant à toutes les communautés de toutes les régions du Nord.

En septembre 2009, avec le soutien de la Fondation F. Ebert, le PARENA a réuni à Bamako, les représentants d’une quinzaine de partis politiques de sept (7) pays sahélo-sahariens pour apporter la contribution des partis politiques à la résolution des problèmes de notre espace commun.

Un cadre de concertation dénommé «Conférence des partis politiques de l’Espace Sahélo-Saharien » a été créé à cette occasion.

« Convaincu que les partis politiques, les organisations démocratiques, la société civile, les élus et les communautés ont un rôle irremplaçable à jouer dans la résolution des crises de l’espace sahélien, le PARENA poursuivra ses efforts afin que cette contribution complète l’action des pouvoirs publics », déclare le communiqué de presse signé du Président Tiébilé Dramé, pour le Comité Directeur. De notre point de vue, le ministre politique en charge des Affaires étrangères et de la Coopération internationale doit réussir la synergie des propositions à l’intérieur et à l’extérieur. Savoir que la « la politique ce n’est que résoudre le problèmes » et associer en tant que tel, les partis politiques et organisations démocratiques à la recherche de solutions, fait partie des défis du nouveau ministre politique. Si l’on comprend le syllogisme ainsi : la politique, c’est le fait de régler des problèmes, je règle les problèmes, donc je peux me substituer aux partis politiques, on aura tout faux. Mais, en revanche, si on énonçait : la politique, c’est le règlement des problèmes, je règle des problèmes, donc j’associe les partis politiques, ceux-ci se verraient sans doute dans leur rôle et apporteraient mieux leur contribution dans l’édification d’une Nation stable et prospère. Soumeylou Boubeye Maïga a donc une tâche difficile car au-delà de la mission de réchauffement diplomatique sur le plan international, notre pays étant considéré par d’autres comme étant le ventre mou dans la lutte contre le terrorisme, il doit s’atteler à réduire les angles à l’intérieur où certains rechignent à reconnaitre aux partis politiques, tout simplement la moindre utilité.

B. Daou

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