Le dernier rapport de l’année 2019 de l’observateur indépendant pour la mise en œuvre de l’accord pour la paix, vient d’être rendu public. Il relève une stagnation globale du processus de mise en œuvre et appelle à des mesures fortes en vue de consolider la paix au Mali.
En conférence de presse mardi 21 janvier, la conseillère spéciale du Centre Carter l’ambassadrice Bisa williams et son adjoint Jean N’ToleKazadi ont détaillé le contenu de leur dernier rapport de l’année 2019.
Globalement, le Centre Carter note une absence de progrès. L’observateur indépendant cite le manque de confiance mutuelle entre les parties ainsi que la faiblesse des efforts de la médiation et de la communauté internationale. Dans ce rapport, l’observateur indépendant indique qu’en 2019, les populations ont à peine bénéficié de la mise en œuvre de l’accord.
À ce sujet, il dira que l’incapacité des parties signataires à mettre en place l’armée reconstituée, prévue par l’accord, et à apporter des réponses aux griefs sociopolitiques de longue date, a contribué à l’aggravation de la crise au Mali.
Selon le Centre Carter, quatre ans et demi après la signature de l’accord, plus des deux tiers des engagements en matière de sécurité attendent encore d’être réalisés. «Il faut au minimum refaire l’approche du CSA (Comité de suivi de l’accord), de la communauté internationale, des mouvements et du gouvernement pour créer des mécanismes pour arriver à des résultats», a déclaré l’ambassadrice Bisa williams et conseillère spéciale du Centre Carter.
Selon son constat, le lien entre le Dialogue national inclusif et la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation a dû ralentir le processus de mise en œuvre en 2019. Avant de révéler que presque toutes les dispositions importantes de l’accord peuvent être mises en œuvre par le biais d’une législation sans modification constitutionnelle.
Pour relancer la mise en œuvre de l’accord pour la paix et la réconciliation nationale, issu du processus d’Alger, l’observateur indépendant a fait plusieurs recommandations. Parmi celles-ci, il exhorte le gouvernement à réaliser un plan de décentralisation, de rendre une autorité plus robuste aux nouvelles commissions ou structures créées. Il recommande à la communauté internationale de jouer un rôle plus important dans la recherche des solutions aux blocages.
Fanta Sakiliba