L’insécurité grandissante à Bamako : lorsque l’état fuit ses responsabilités et abandonne de pauvres citoyens a leur propre sort.

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Nos grandes concentrations urbaines en particulier Bamako, qui autrefois vivaient dans une quiétude empreinte de prospérité et d’épanouissement, ont de nos jours fini par se transformer en des foyers de terreur et de mal-être permanent à cause du taux de plus en plus élevé de malfaiteurs et de marginaux de tous genres. Nos pouvoirs publiques, face à une telle forme de dégradation sociale sont jusqu’ici restés inertes et même pratiquement insouciants comme s’ils n’existaient que pour leur propre prestige, en laissant de pauvres citoyens à la merci d’abominables criminels. C’est donc le lieu de se poser de sérieuses questions sur la mission de la police et de la gendarmerie nationales : n’existent-elles que pour la sauvegarde exclusive des intérêts d’une minorité dirigeante et servir de sinécure aux officiers ? Sont-elles en réalité la nue-propriété d’un régime bourgeois et hypocondriaque ou l’usufruit légal de tout un peuple ? Au regard de toutes les lacunes flagrantes de notre système de sécurité, nous sommes assurément en droit d’en déduire que la quasi-totalité des structures affectées à la sécurité publique ne fonctionnent essentiellement que sur des bases capitalistes et politiciennes. Car, si nos forces de sécurité ont de gros moyens pour réprimer farouchement une manifestation citoyenne objectivement motivée par de légitimes revendications, que pourrait-il donc les empêcher de s’assumer avec la même pugnacité face à une horde de malfaiteurs en mettant ceux-ci hors d’état de nuire et rendre l’atmosphère enfin vivable à de paisibles concitoyens qui depuis un certain moment se voient de plus en plus persécutés par l’épouvante d’une insécurité criarde ? Si autrement, ces pauvres contribuables, aussi terrorisés que désespérés par l’échec caractérisé de leurs propres autorités, se sentent délibérément abandonnés aux affres d’un groupe d’individus aussi nuisibles que méprisables, à quel autre mécanisme de défense ou de protection pourraient-ils techniquement recourir et s’assurer une franche quiétude ? A quoi ont-elles véritablement rimé, toutes ces nombreuses réformes du ministère en charge de la sécurité intérieure ? En définitive, où ont été destinées, toutes ces faramineuses ressources allouées à la sécurité publique ? N’était-ce donc qu’un leurre ou une vulgaire propagande ?

En substance, nous arrivons à la nette conclusion sans aucun risque de nous méprendre que l’Etat a purement fui ses responsabilités en encourageant l’impunité, la mafia judiciaire et en laissant des populations civiles faire leur propre justice d’où l’incitation à l’anarchie et à des vengeances disproportionnées.

En conséquence, que le présent régime cesse d’être aussi atone avec des mesures sécuritaires amorphes ou dérivatives et s’engager à des résolutions politiques plus tangibles et probantes afin de mieux parvenir à peser de tout son poids et s’assurer une meilleure respectabilité.

Modibo Kane Diallo

Source: La Sirène

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1 commentaire

  1. De quel état parlez vous ? Il n’ya plus d’état .Les populations doivent revenir aux bonnes vieilles méthodes pour regler eux même le compte des voleurs . C’est bien de l’article 320 qu’il s’agit .

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