Libye, AQMI, printemps arabe … Quand l’histoire donne raison à l’Afrique sur Sarkozy et alliés

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Niger et Guinée Conakry : Tentatives d’assassinat des présidents de  la République… Arrestation de plusieurs militaires.  Côte d’Ivoire : Vives tensions entre ex-FDS et  FRCI… Des combats se poursuivent à Yopougon.   Algérie : Attentats à la bombe…  Deux militaires tués… Sénégal : Echauffourées entre manifestants et forces de l’ordre… Karim Wad appelle l’armée française à la rescousse… Mauritanie : AQMI attaque une garnison en représailles…Libyen, Egypte, Tunisie : les limites du printemps arabe, résurgence des groupes extrémistes … Mali… Vous avez dit Mali ?

Il parait qu’on n’apprécie mieux son bonheur qu’à la lumière des expériences douloureuses. Loin de nous l’intention de jubiler du malheur des autres, mais juste d’évaluer la situation dans notre pays au regard de la grave crise qui secoue en ce moment une grande partie de la sous-région et même au-delà. Une crise, faut-il le rappeler, créée et entretenue par les autres.

En clair, quand bien même la situation n’est  pas des plus excellentes au Mali, elle est cependant loin d’être exécrable. En effet, contrairement à la campagne alarmiste relative à une insécurité incontrôlable, le Mali reste dans son ensemble, un havre de paix. Rien qu’à observer la situation dans les autres contrées de la sous-région pour s’en rendre compte.

Ici, les institutions fonctionnent normalement. L’armée joue sa partition malgré et contre tout. Le président sortant n’aspire pas à un troisième mandat…  Rien ne semble arrêter l’encrage démocratique. Alors quoi ? AQMI ? Parlons-en donc !

Le Mali a été sans conteste le premier a invité ses voisins à une lutte commune contre la nébuleuse. Et le président de la République disait à propos qu’il ne saurait avoir de paix dans la sous-région tant qu’il n’y en aura paix chez le voisin. Il a, plusieurs fois, réitéré son appel en vue de l’organisation d’un sommet international sur la question.

Et il se trouve paradoxalement  aujourd’hui des détracteurs qui citent le pays comme le maillon faible de la lutte contre le terrorisme ! Certainement pour avoir obtenu la libération d’otages par la négociation… A propos, où en sont-ils donc les champions autoproclamés dans leur lutte contre le phénomène ?

La Mauritanie a été contrainte au repli ; l’Algérie est plus que jamais confrontée à des séries d’attentats suicides à l’interne; Et pour ne rien arranger à la situation, les armes provenant de la Libye sont de plus en plus utilisées sur le terrain. Et toutes les armées sont en train de se replier sur elles-mêmes, à l’intérieur de leur territoire.

Et puisqu’on y est, qui est donc à l’origine de cette guerre absurde, de la livraison d’armes stratégiques et d’un éventuel embrasement de la sous-région ? La France et ses alliés européens !

N’ont-ils pas sabordé l’initiative africaine en vue de ramener la paix en Libye sans pour autant ignorer  les risques d’une guerre  pour toute la sous-région ? Pis ! Aujourd’hui, les ONG désertent le terrain laissant des populations fragilisées à la merci des groupes extrémistes… En clair, c’est bien la France de Sarkozy et alliés qui constituent les maillons faibles de la lutte contre AQMI car, n’ayant aucune vision claire des enjeux et des risques encourus.

Libye, le Vietnam de l’OTAN et de la France

A travers sa politique va-en-guerre et surtout irréfléchie, la France a en effet renforcé les capacités de nuisance d’AQMI. Souvenez-vous en : à l’origine, il ne s’agissait que d’un groupe de quelques centaines d’hommes mal équipées et contraints à l’errance dans le désert. Les temps ont bien changé. Ils installent désormais des bases et des campements un peu partout ; infiltrent les armées nationales… Ce ne sont pas mauritaniens et nigériens qui nous démentiront.

Dans les pays De l’Afrique du Nord et du Maghreb, au nom d’un prétendu « printemps arabe », ils ont bouleversé le paysage géopolitique et stratégique. Mais contre leur attente, ce sont leurs pires ennemis, à savoir les groupes politiques islamistes qui sont en train d’émerger à la place des régimes jugés jupitériens. Ce, au point que les Etats-Unis se disent aujourd’hui  «extrêmement préoccupés par les liens et la convergence d’intérêts entre les organisations criminelles transnationales et les réseaux terroristes en Afrique du Nord, notamment Al-Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) » (dixit : le chef d’Etat major interarmées américain, l’amiral Mike Mullen).

Une inquiétude qui fait suite  aux appréhensions de Barack Obama en personne, lequel, lundi dernier, mettait en garde  « contre la menace de déstabilisation posée à l’échelle mondiale par le crime organisé et les organisations criminelles transnationales, tout en relevant les liens de plus en plus étroits qui existent entre ces organisations et le terrorisme international» (source : atlasinfo.fr).

C’est bien ce que les Africains et le Mali en particulier,  craignaient et l’ont fait savoir. Ils n’ont pas été entendus.

 

Bien entendu, il est  très facile aujourd’hui de jeter la responsabilité de ses fautes sur d’autres, de déclarer un pays infréquentable et d’entretenir des préjugés erronés. Les faits restent têtus. 

 

A l’heure actuelle et par la force des choses, l’histoire est en passe de donner raison aux africains sur la France et ses alliés. La Libye est devenue un bourbier, un Vietnam pour l’OTAN. Et le drame, c’est qu’ils ignorent  comment en sortir…

Leçon d’histoire : Avant de jouer au gendarme du monde, il faut se rassurer des tenants et des aboutissants de ses actes.

B.S. Diarr

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