Libération des otages français au Niger: pourquoi Paris a choisi la négociation ?

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C'est de Brastislava, en Slovaquie, où il était en visite officielle que François Hollande a annoncé la libération des quatre otages d'Arlit, après plus trois années de détention, le 29 octobre 2013. REUTERS/
C’est de Brastislava, en Slovaquie, où il était en visite officielle que François Hollande a annoncé la libération des quatre otages d’Arlit, après plus trois années de détention, le 29 octobre 2013.
REUTERS/

La force n’a pas été utilisée, le gouvernement a choisi de négocier pour obtenir la libération des otages d’Areva. Négocier sans payer de rançon, conformément à la doctrine martelée par François Hollande au plus fort de l’opération Serval au Mali, négocier en utilisant la diplomatie et les réseaux. Les quatre Français sont actuellement dans l’avion qui les ramène en France. Ils seront accueillis par le président Hollande en fin de matinée à l’aéroport de Villacoublay en région parisienne.

Le ministre français de la défense, Jean-Yves Le Drian affirmait mardi soir, peu après la libération des otages, qu’il n’y avait pas eu d’assaut, qu’il n’y avait pas eu de versement de rançon non plus, mais une initiative nigérienne qui a permis leur libération.

 

 

Si la diplomatie et les réseaux ont payé cette fois-ci, cela ne signifie pas que la DGSE et les militaires français n’étaient pas impliqués dans l’opération, ne serait-ce que pour régler les dernier détails de visu sur le terrain et assurer une couverture depuis le ciel au moment ou les otages étaient libérés.

 

 

Mais le président François Hollande, qui avait sûrement toutes les options sur la table, a préféré la négociation à la méthode forte. On se souvient qu’en avril dernier c’est déjà l’option qui avait été choisi pour la libération de la famille Moulin-Fournier enlevée au Cameroun puis détenue au Nigéria. A l’époque c’est le président camerounais Paul Biya qui avait fait jouer ses contacts. Cette fois-ci c’est le président Mahamadou Issouffou.

 

 

Car évidemment il n’y a pas que la dimension opérationnelle dans une libération d’otages, il y a aussi des facteurs politiques et médiatiques et nul doute que le président Hollande ne voulait pas courir de risques. Quatre otages détenus séparément, habillés comme des Touaregs donc difficilement identifiables dans un campement de nomades, c’était un scénario très compliqué pour imaginer une opération des forces spéciales visant à les libérer. Et puis souvenez enfin que les dernières tentatives de ce genre ont été des échecs : échec en Somalie pour libérer l’agent Français Denis Allex en début d’année, et assaut raté contre les ravisseurs en fuite d’Antoine de Léocourt et Vincent Delory enlevés au Niger en janvier 2011.

 

 

L’opération Serval a-t-elle constitué une pression sur les terroristes ?

François Hollande assure qu’il avait décidé d’utiliser tous les contacts possibles sur le dossier des otages ; que la guerre au Mali a pu suspendre certaines initiatives, mais qu’elles ont été immédiatement reprises ensuite.

 

 

On rappellera quand même que «retrouver les otages» était l’un des objectifs de l’opération Serval, qu’un nombre important de capteurs techniques étaient mobilisés pour leur recherches, mais qu’avant de s’attaquer aux sanctuaires terroristes dans l’adrar des Ifogahs, l’armée française avait mené de discrètes reconnaissances à pied pour s’assurer que les otages n’étaient pas retenus dans les grottes utilisées comme place forte par les terroristes. On ne sait pas quel fut ensuite le lieu de détention des Quatre d’Arlit. Leur dernier positionnement a été signalé à l’extrême-Nord-Est du Mali. « La situation de ces groupes est beaucoup plus fragile aujourd’hui qu’il y a trois ans » selon François Loncle, parlementaire socialiste, invité de RFI. L’opération Serval a-t-elle réellement mis en danger les groupes djihadistes au point que les ravisseurs ont décidé de relâcher les otages, en échange de leur sécurité. L’histoire le dira….

 

Par rfi.fr

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