L’extrémisme au centre d’une réunion des ministres du G5 Sahel à Ouagadougou

0
Le G5 Sahel demande des financements
Les présidents mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, nigérien Mahamadou Issoufou, malien Ibrahim Boubacar Keita, tchadien Idriss Deby et burkinabè Roch Marc Christian Kaboré (de gauche à droite) au sommet du G5 Sahel le 6 février 2018 à Niamey afp.com - BOUREIMA HAMA

Les ministres en charge des affaires religieuses et du culte des pays du G5 Sahel sont réunis à Ouagadougou pour réfléchir sur la question de l’extrémisme religieux et de la montée de la radicalisation. À cette rencontre de haut niveau, les experts se penchent sur les résolutions idoines à proposer pour combattre le mal à la racine.

Les ministres des affaires religieuses de cinq pays membres du G5 Sahel que sont le Burkina, le Mali, le Niger, le Tchad et la Mauritanie, et des experts veulent trouver la parade pour vaincre la radicalisation et infléchir la montée de l’extrémisme violent.

Les participants proposent pour méthode de procéder autrement que par les muscles pour prévenir efficacement la radicalisation et venir à bout de l’extrémisme violent, notamment en dialoguant, pour détruire les formatages de l’esprit sur le terrain culturel et religieux.

Les experts vont passer au crible les résultats acquis depuis la déclaration de Niamey qui adoptait une résolution invitant les différents gouvernements à œuvrer dans la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent notamment religieux.

Des paramètres qui ne sauraient être occultés par le G5 Sahel, explique le ministre burkinabè en charge du culte Siméon Sawadogo.

“Il y a deux choses : la radicalisation procède du fait religieux et de fait économique et social”, rappelle-t-il, avant de poursuivre: “au niveau religieux, aucune religion ne prêche le mal, ce sont ceux qui portent la religion qui posent problème”.

Pour lui, la solution est simple. “Nous avons le devoir de travailler la perception à la base, que ce soit au niveau des imams, des pasteurs, de ceux qui officient au niveau traditionnel et des prêtres, que chacun puisse, dans ses prêches, dans ses comportements quotidiens, travailler pour la paix parce que la religion veut la paix, parce que l’état ne peut plus ignorer le fait religieux dans ses orientations et ses politiques”.

Selon le ministre, ce qui entre en compte, c’est aussi “la vie sociale et économique au niveau de cet espace du G5 Sahel”.

“Il n’y a pas d’infrastructures sociales telles que les écoles, la santé, les routes, tant qu’il n’y a pas pour les éleveurs, la possibilité de pouvoir paître pour les agriculteurs de pouvoir cultiver normalement”, souligne-t-il.

Des partenaires techniques et financiers qui se tiennent au plus près des acteurs afin d’accompagner le processus, confie l’ambassadeur Jean Lamy, chef de la délégation de l’Union européenne à Ouagadougou.

“Nous sommes tous convaincus qu’il y a beaucoup de choses à retirer de cette rencontre d’échanges d’expérience de différents pays du G5 sur le rôle de l’état, du gouvernement et le rôle des services publics pour une laïcité intelligente, qui permettent d’écouter les hommes et les femmes qui vivent dans des zones où il y a un regain du religieux, dans un contexte social difficile”, explique-t-il.

“Donc, au-delà de tout ce qu’on fait pour le développement classique et aussi l’accompagnement dans le domaine de la sécurité, il y a tout un champ qu’il faut investir; je dirai un champ de coopération humaine”, conclut-il.

Si l’action militaire actuelle du G5 Sahel reste l’option majeure actuelle, il est temps pour les Etats d’explorer en profondeur la question de la laïcité et de s’impliquer davantage sur les questions culturelles et religieuses, indique pour sa part le ministre malien des affaires religieuses et du culte Thierno Ahmadou Oumar Hass Diallo.

“Vous avez beau prendre des dispositions nécessaires comme nos Etats le font, mais quelqu’un qui veut se donner la mort est le seul garant. C’est ce que nous souhaitons à travers ce G5 Sahel pour le secteur culturel et religieux, afin que nous prenions conscience de la place que les religions”, estime M. Diallo.

“Nous vivons un mal, le terrorisme et l’extrémisme violent, mais ceux qui nous l’ont apporté ne sont pas de militaires, mais des leaders religieux qui donnent un mauvais discours à une religion de paix et d’amour”, soutient M. le ministre malien des affaires religieuses et du culte.

Une feuille de route actualisée est attendue de cette réunion des ministres en charge des affaires religieuses, à Ouagadougou , sur la meilleure stratégie pour réduire de façon considérable les indicateurs communautaires de la radicalisation et de l’extrémisme violent dans le sahel.

La région ajuste ses moyens de riposte face aux attaques répétées des groupes terroristes.

 Par voaafrique.com

Commentaires via Facebook :