Levée des mandats d’arrêt contre les rebelles : Les mensonges du gouvernement à propos de l’accord de Ouagadougou

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Notre pays, le Mali continue d’être une République girouette, qui virevolte selon la direction du vent, sans se soucier du lendemain. Le voilà qui renoue avec ses vieilles habitudes. En effet, concernant l’histoire de la levée des mandats d’arrêt contre les rebelles, l’Etat prouve à ses fils qu’il n’est pas prêt de rompre avec les compromissions et mensonges, qui l’ont conduit à son effondrement.

 

 

Cérémonie de remise des prisonniers MNLA à la Minusma par les autorités maliennes
Cérémonie de remise des prisonniers MNLA à la Minusma par les autorités maliennes

La levée des mandats d’arrêt contre 26 présumés auteurs ou complices de crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au Nord est considérée comme une véritable injustice et impunité au profit de gens qui, lors de plusieurs rébellions, ont tué et commis des horreurs.

 

Le samedi 12 octobre dernier, Me Mohamed Ali Bathily, ministre de la justice et garde des sceaux, a annoncé la levée prochaine des mandats d’arrêt visant certaines personnes soupçonnées d’avoir pris activement part dans les crimes et exactions commis dans les villes du Nord. Cette décision du gouvernement malien a fortement surpris la majorité des Maliens, qui pensaient que rendre justice allait être la première préoccupation du Mali qui vient de renaitre.

 

Selon le ministre de la justice ( ?), la levée de ces mandats d’arrêt est une prescription de l’accord préliminaire signé à Ouagadougou, le 18 juin dernier, entre le gouvernement par intérim et des groupes rebelles terroristes, sous l’égide et la pression d’une certaine communauté internationale. « Nous avons donc l’obligation, par respect pour la souveraineté de notre pays, la parole de notre pays, de mettre en œuvre cet accord.  Et pour mettre en œuvre cet accord qui a décidé non seulement des mises en libertés mais aussi de la levée des mandats d’arrêts. Donc, pour les mettre en œuvre, forcément on va solliciter l’institution judiciaire. Je pense que la justice fait partie de l’Etat. Et c’est l’Etat qui a souscrit aux accords de Ouaga », nous confie-t-il dans une interview

 

 

Cette affirmation fait suite aux déclarations de son Premier Ministre, Oumar Tatam Ly, allant dans le même sens de la justification de décisions jugées comme étant des primes à l’impunité et à la rébellion. Parce que les Maliens, en juin dernier, ne se rappellent pas avoir vu ou entendu mention de la levée de poursuites contres de présumés criminels de guerre et contre l’humanité. Pourtant à l’époque, tout le monde a été largement informé du contenu de l’Accord préliminaire. Alors, à moins qu’un chapitre ou un paragraphe n’ait été escamoté avant que le document soit rendu public, on peut conclure que quelque part les autorités prennent des libertés avec le peuple malien et la communauté internationale.

 

 

Même si en son article 18, l’Accord stipule que « Les parties conviennent de la mise en place d’une commission d’enquête internationale sur les crimes de guerre, les crimes contre l’humanité, les crimes de génocide, les crimes de violence sexuelle et les autres violations graves du droit international des droits de l’Homme et du droit international humanitaire sur tout le territoire du Mali. Les parties s’engagent à libérer les personnes détenues du fait du conflit armé dès l’entrée en vigueur du cessez-le-feu », cela ne dédouane pas les autorités. D’autant plus que suite à la levée de boucliers, elles ont eu tôt fait de dire que ceux qui seront reconnus coupables de crimes ne seront pas absouts. Mais doit-on relâcher dans la nature des gens qui ont été appréhendés sur le théâtre des opérations, les armes à la main, sans aucune enquête approfondie ?

 

 

Revenons un peu sur le contenu de cet accord du 18 juin. L’article 6 précise que : « le désarmement est accepté par tous et que la première étape est le cantonnement des éléments des groupes armés » ; l’article 11 dit que « les groupes armés s’engagent sans délai au cantonnement de leurs éléments sous la supervision de la Misma/Minusma et précise le déploiement progressif des forces de défense et de sécurité dans la région de Kidal » Présentement l’armée malienne est-elle déployée a Kidal ? Non,  c’est plutôt elle qui est cantonnée au camp de Kidal.

 

 

Jamais on n’établit une République solide sur les bases de l’impunité. Les Républiques qui, dans les temps passés, se sont maintenues et agrandies ont toujours eu pour base deux fondements principaux à savoir la justice et une bonne défense, pour châtier les criminels.

 

Concrètement, il nous semble que le gouvernement du mandat ignore le sens d’un mandat d’arrêt.  Un mandat n’est pas un vulgaire décret. Il engage le pays au plan international. Que les autorités prennent leurs aises avec la Constitution du Mali soit, mais de là à badiner avec la justice, il y a foutaise et défiance vis à vis du peuple. Le pire c’est que ce choix de l’impunité vient pendant que le gouvernement et ses partenaires sont incapables ou ne veulent pas cantonner les rebelles.

Rokia DIABATE

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8 COMMENTAIRES

  1. Nos journalistes et nos soit disant intelecto sont borgnes, ils ne voient que d’un seul côté! Je ne pense pas que ceux qui sont animé d’une haine raciale, aiment le mali. Ce sont eux qui nous qui saboté ce pays, par la haine et les amalgame, les exactions contre des civils innocents. La plupart des soit disant prisonniers de guerre ne sont en fait que civils innocents qui ont été arrêté en raison de la couleur de leur peau pour par simple dénonciation! on ne peux pas construire un pays sur l’apartheid. Mettez vous à la place de ce pauvre arabe de tombouctou, bergers ou commerçants, que sur simple dénonciation, par des groupes formés sous la protections de certains éléments des forces armées, organisés en escadron de la mort, devant leur familles sont ligotés, torturés, leurs biens saccagés, conduits à la gendarmerie ou au camp militaire. Ces pauvres victimes et sous l’oeil de la minusma et du serval, sont enchaînes, humiliés et transférés au Camp I de bamako. Voila la vérite!

    • SVP, arrêtez de nous distraire,certains sinon eux tous ont été pris en flagrant délit ( les armes à la main) !
      Si vous continuez sur cette lancée, c’est comme si vous renoncez pour le bonheur du Mali. A mon humble avis, ces bandits armés devront être condamnés à mort où bien les exécuter à leur tour aussi !

      • Bar, tu fréquente trop les bars, sinon j croi que tu n’aimes pas et tu ne connais pas ce pays, si tu veux faire ta propre enquête, ces gens sont là, cherche à les rencontrer ils vont te raconter de qu’ils ont vécu et ce qui leur est arrivé.en ce moment toi même tu vas comprendre bcp de chose, je sais que tu né pas mauvais, tu as été trompé comme nous tous! L’injustice n’est pas bon pour un pays. je suis pour qu’on juge les vrais terroristes les vrais bandits, les vrais narco, tout ceux qui ont commis des crimes du sud au nord,mais pas des innocents!

  2. C’EST AUSSI SIMPLE QUE CA , LAISSER LES AGIR COMME ILS VEULENT , A l4HEURE DU BILAN CHACUN VA REPONDRE DEVANT L’HISTOIRE , SOON OR LATER
    NOUS PENSONS QUE LE TEMPS DE L’AMATEURISME EST REVOLU , SI ON PENSE QUE LE PEUPLE BOIT PAR LE NEZ?

  3. Mme Rokia DIABATE Il faut respecter notre intelligence tous les maliens ont été témoin de la pression exercée par la communauté internationale sur le Président intérimaire pour signer ces accords dont la levée des mandats d’arrêt était un point d’échauffement même la Radio France internationale avait signalé l’existence d’une clause secrète concernant l’annulation des mandats d’arrêt.

    • ok ! tu dis bien bien une fallacieuse pression internationale non ? Ok comme toi tu accepterais de boire la ciguë ou l’accide dans ta belle famille sous prétexte que tu es Amouraché de leur fille chouchou ? Après quoi vous nous tymaniserez avec des jarqons du genre sudiatshi , bitonchi ou bambembachi ! demander à la France si elle accepterait de se plier aux désidératats des USA sous prétexte que BOYS eT LES G.I furent les premiers a débarquer en NORMANDIE ?
      Djakouma ta ka foukariya foh dè Ko GNINA ye akin A DALA !

  4. C’est vrai. L’impunité ne peut qu’affaiblir un Etat. Continuez à suivre les actes du gvt avec vigilance.

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