Levée des mandats d’arrêt contre des responsables du Mnla et du Hcua : la FIDH, L’AMDH et L’UIDH désapprouvent

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Des islamistes dans la région de Gao (Mali). © AFP
Des islamistes dans la région de Gao (Mali). © AFP

Les récentes gestes de confiance effectués par le gouvernement dans le cadre du processus de dialogue avec les groupes armés du nord, à savoir la libération de prisonniers et la levée des mandats d’arrêt internationaux lancés contre d’anciens députés, sont loin de faire l’unanimité. Aussi bien dans le pays qu’à l’extérieur, des associations de défense des droits de l’homme ont rejoint une bonne partie de nos compatriotes pour marquer leur désapprobation vis-à-vis de cette levée des mandats d’arrêt.

 

 

C’est ainsi que dans un communiqué conjoint,  la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH), l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH), l’Union interafricaine des droits de l’homme (UIDH), s’insurgent contre cette mesure qui consacrerait, selon elles, l’impunité.

 

 

« Le ministre de la Justice du Mali a annoncé le 13 octobre 2013 que des mandats d’arrêts émis à l’encontre de certains responsables du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) pourraient être levés. Cette décision si elle venait à aboutir viendrait consacrer l’impunité. Nos organisations rappellent que la construction d’une paix durable et la réconciliation nationale passent nécessairement par une justice indépendante et équitable », indique le communiqué.

 

 

Rappelant que toutes les personnes concernées sont recherchées pour des motifs d’une extrême gravité (crimes contre l’humanité, crime de guerre, crime à caractère racial, régionaliste et religieux, assassinats, rébellion, terrorisme), le président de l’AMDH, Me Moctar Mariko, estime que « si une solution politique doit être trouvée pour résorber les causes profondes du conflit au Nord du Mali, elle ne peut se faire au détriment des victimes de la crise, ni de l’indépendance de la justice ».  Pour lui, « toute levée de mandat d’arrêt devrait être le fait d’une décision judiciaire, dans le cadre strict des enquêtes en cours, afin de ne pas engendrer une logique d’impunité ».

 

 

Quant au vice-président de la FIDH, Me Drissa Traoré, il fait remarquer que « l’impunité des crimes du passé et les lacunes de la justice ont été parmi les causes majeures de la crise malienne » et que « toute mesure qui favoriserait ou laisserait penser que l’impunité est à nouveau de mise ruinerait le processus de justice engagé par les autorités maliennes, pendant la Transition, et jusqu’à présent soutenu par le nouveau gouvernement ».

 

 

«L’annonce du ministre de la justice remet clairement en cause l’indépendance de celle-ci. » a déclaré de son côté Karim Lahidji, président de la FIDH estimant que « s’il faut laisser leurs chances aux négociations, il n’en faut laisser aucune à l’impunité ».

 

 

Pour les trois organisations de défenses des droits de l’homme, les exemples de négociations politiques dans la sous-région, notamment en Sierra Leone, ont montré que l’impunité n’était jamais une base solide pour la paix. « Nous demandons donc au gouvernement malien de tout mettre en œuvre pour poursuivre et juger les auteurs des principales violations des droits humains commises sans distinction de parties », réclament-elles.

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4 COMMENTAIRES

  1. topie des mouvements rebelles du Mali

    Les gouvernements qui poussent les rebelles MNLA et leurs allies a faire prevaloir leur droit a l’autodetermination,les induisent en erreur.Le droit des peoples a disposer d’eux-memes n’a jamais eu pour objectif de porter atteinte a l’integrite territoriale d’un Etat membre des Nations-Unies.Le droit a l’autodetermination a ete utilise comme un instrument de liquidation du colonialisme.D’apres la Resolution 1514 de l’Assemblee Generale des Nations Unies, »Tous les peuples colonises ont le droit de libre determination ;en vertu de ce droit, ils determinent librement leur statut politique et poursuivent librement leur developpement economique,social et culturel ».Toutefois, la meme Resolulition precise que « Toute tentative visant a detruire partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un pays est incompatible avec les buts et les principes de la Charte des Nations-Unies. » En effet,le Droit a l’Autodetermination s’applique aux peuples soumis a une domination etrangere,qui sont sous le joug du colonialisme.On ne peut parler de domination quand des membres des Communautes dont les rebelles font partie ont assume et assument encore les plus hautes responsabilites de l’Etat :Deputes,Ministres,Premier-Ministre sans segregation basee sur la couleur,le genre ou la religion.
    Il est bien entendu que toute nation est composee de diverses communautes qui presentent chacune des particularites ethniques,religieuses ou culturelles.Par consequent,
    l’exercice du droit a l’autodetermination ne signifie pas que toute communaute religieuse,ethnique ou culturelle,peut constituer un Etat autonome ou independant.Les Nations-Unies ne peuvent exiger que le peuple d’un Etat soit homogene sur le plan religieux,ethnique,culturel et linguistique. Les milliers de tribus Africaines ne peuvent disposer du droit a l’autodetermination.Les Touaregs,les Bamanans ,les Soninkes,les peulhs,les Miniankas,les Bobos,les Songhois font partie des groupements ethniques qui composent le peuple du Mali et ne peuvent reclamer chacun l’autonomie au nom de l’autodetermination. L’Assemblee Generale des Nations-Unies, indique que pour que le droit a l’autodetermination ne perde pas sa valeur en tant que principe de Droit International,il ne doit pas etre instrumentalise par certaines Puissances en vue de concretiser leurs ambitions politiques,geostrategiques et economiques dans ces pays nouvellement independants. « Tout Etat doit s’abstenir de toute action visant a rompre partiellement ou totalement l’unite nationale et l’integrite territoriale d’un autre Etat ou d’un autre pays » Elle considere que ces mouvements rebelles relevent des affaires interieures de Etats membres et ne peuvent invoquer le droit d’ingererence.Les Etats sont en droit de defendre leur unite dans le cadre du respect du principe de la non-ingerence dans les affaires interieures de leurs pays.
    Le Mali n’a aucune obligation envers les Touaregs ,encore moins envers le MNLA.La decentralisation ,en tant que formule participative des citoyens dans la gestion des affaires publiques, et donc une composante importante de la democratie ,doit etre poursuivie en tenant compte de l’imperatif de renforcement de la cohesion nationale et de la capacite actuelle des diverses collectivites nationales.Toutes les regions auront les memes prerogatives .Mais des moyens plus importants seront mis a la disposition des trois regions du Nord pour accelerer leur rattrapage economique.

  2. venez à nos secours sinon les dilapidateurs de kidal, les coupeurs de mains de Gao et les destructeurs de monuments et autres œuvres de développement réuni sous le vocable de MNLA AQMI MUJAO HCUA sont entrain d’être blanchi par l’exécutif malien.

  3. Pour tous ceux QUI FONT SEMBLANT DE CROIRE à une soi-disant “pression occidentale”, France notamment, vous voyez vous-même au contraire la “levée de bouclier occidentale” unanime que soulève là-bas cette décision scandaleuse!

    Que chacun ait le courage d’assumer une bonne fois SES PROPRES CHOIX, sans tenter de les attribuer à d’autres!

    C’est le GOUVERNEMENT MALIEN et personne d’autre (!) qui multiplie les cadeaux aux rebelles! Et ça écoeure autant les Maliens que les observateurs internationaux!

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