Les ravisseurs d’otages cernés en Algérie, poursuite des combats au Mali

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ALGER – Les forces de sécurité algériennes bouclaient jeudi un site gazier du Sahara algérien, où un groupe lié à Al-Qaïda retient en otage des dizaines d’Occidentaux, exigeant la fin de l’intervention française au Mali, et affirmant que l’armée algérienne avait ouvert le feu sur le site.

Londres a confirmé qu’une opération était en cours.

A Paris, le président François Hollande a jugé la situation confuse, sans vouloir donner de précision sur le nombre de Français éventuellement retenus dans la prise d’otages, estimant que le mieux est de n’en dire que le moins.

Sur place, un hélicoptère de l’armée algérienne a ouvert le feu sur le complexe où sont détenus les otages, selon une souce citée par l’agence mauritanienne en ligne Nouakchott information (ANI), généralement très bien informée sur les groupes islamistes armés.

Selon un ravisseur, trente-quatre otages et 15 de leurs ravisseurs ont été tués lors du raid.

Quelque 150 employés algériens d’un groupe français de logistique sont également retenus sur le site. Trente d’entre eux ont réussi à s’échapper jeudi des environs du complexe d’In Amenas, exploité par le groupe britannique BP, le norvégien Statoil et l’algérien Sonatrach (1.300 kilomètres au sud-est d’Alger), près de la frontière libyenne, où ils étaient retenus en otage depuis la veille, a annoncé la wilaya (préfecture) d’Illizi.

D’autres Algériens avaient été libérés mercredi par petits groupes, sans que leur nombre ne soit précisé.

Quinze étrangers, dont un couple de Français, ont réussi à faire de même, selon la chaîne privée algérienne Ennahar, mais l’information n’a pas été officiellement confirmée par les autorités algériennes.

Alger a exclu toute négociation avec les ravisseurs, qui ont assuré réagir à la croisade menée par les forces françaises au Mali et qui exigent l’arrêt de cette agression.

Un Britannique et un Algérien ont été tués mercredi dans l’attaque contre le site.

Mister Marlboro

Sur plus de 40 otages occidentaux, il y a sept Américains et deux Britanniques, selon un communiqué publié par un site d’informations mauritanien.

Les ravisseurs se présentent comme les Signataires par le sang, nom de la katiba (unité combattante) de l’Algérien Mokhtar Belmokhtar, surnommé le Borgne, ou encore Mister Marlboro pour ses supposés trafics de cigarettes, récemment destitué par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Des Américains, un Irlandais et un Norvégien sont pris en otage, d’après le département d’Etat, Dublin et la presse norvégienne. Selon un otage français joint par la chaîne France 24, des Malaisiens et des Philippins figurent également parmi les otages.

Un Britannique, un Irlandais et un Japonais, présentés comme des otages, se sont relayés jeudi sur la chaîne de télévision Al-Jazeera pour réclamer le retrait des militaires algériens qui encerclent le site où ils sont détenus.

Les assaillants ont dit être venus du Mali, situé à plus de 1.200 km de là, mais le ministre algérien de l’Intérieur a démenti en affirmant qu’ils étaient venus de la région et sembleraient vouloir sortir du pays avec des otages, ce qui ne saurait être accepté par les autorités algériennes.

D’après un employé du site, ayant requis l’anonymat, qui a pu écouter des échanges entre Algériens et ravisseurs, ces derniers réclament la libération de 100 terroristes détenus en Algérie pour relâcher leurs otages.

Une opération aussi complexe a de toute évidence été montée de longue date, bien avant l’intervention française au Mali, même si elle est présentée comme la première action de représailles à cet engagement, selon des experts.

Au Mali, Paris a annoncé renforcer son dispositif avec 1.400 militaires et des hélicoptères de combat. Un nouvel accrochage a opposé dans la nuit des soldats français et maliens à des islamistes armés près de Konna (centre). La prise de la ville le 10 janvier par les jihadistes avait provoqué les premières frappes aériennes françaises, préludes à un engagement au sol.

barbes rasées

Un combattant islamiste joint par l’AFP a confirmé que les combats pour la contrôle de la zone de Konna n’étaient pas terminés. La zone n’est pas accessible à des observateurs indépendants.

Par ailleurs, plusieurs quartiers de Diabali (ouest), où des combats auraient opposé mercredi des membres des forces spéciales françaises à des islamistes, restaient encore aux mains des jihadistes, selon une source sécuritaire malienne.

Elle a affirmé que de nouveaux raids aériens de l’aviation française étaient attendus pour aider à les chasser définitivement.

Diabali, à 400 km au nord de Bamako, a été prise lundi par les islamistes, qui y seraient dirigés par l’Algérien Abou Zeid, un des chefs d’Aqmi. C’est là que se situent les groupes les plus durs, les plus fanatiques, les mieux organisés, les plus déterminés et les mieux armés, selon le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian.

La localité a été bombardée par l’aviation française, mais les islamistes ne l’ont pas totalement quittée et, selon divers témoignages, ils cherchent à se faire discrets et à utiliser la population comme bouclier.

Depuis l’attaque des Français nous savons qu’ils ont rasé leurs barbes, rallongé leurs pantalons, ils se déguisent, tentent de se fondre dans la population, a témoigné le capitaine malien Cheickné Konaté.

A Bamako, l’arrivée d’un premier contingent nigérian de la force d’intervention ouest-africaine au Mali est attendue jeudi. Quelque 2.000 soldats de la Misma doivent être déployés d’ici le 26 janvier à Bamako, selon les conclusions d’une réunion mercredi des chefs d’état-major de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao).

Mercredi soir, le Tchad a annoncé l’envoi de quelque 2.000 hommes pour participer à cette force, dont les premiers ont quitté N’Djamena jeudi matin.

A Bruxelles, les ministres européens des Affaires étrangères ont approuvé jeudi la mission de l’UE destinée à former et à réorganiser l’armée malienne, qui vise à déployer 450 Européens à partir de la mi-février.

L’envoyé spécial de l’ONU pour le Sahel, Romano Prodi, a estimé jeudi qu’il n’y avait pas d’autres voies que l’intervention française au Mali pour empêcher la mise en place d’une zone franche terroriste au coeur de l’Afrique.

(©AFP / 17 janvier 2013 15h03)

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3 COMMENTAIRES

  1. Le tour du capitaine viendra. J’espere qu’il se souvient de “non a une intervention etrangere sur le sol malien.nous avons seulement besoin de soutiens logistique. Nous avons l’efectif”. Mon capitaine je ne sais pas cmt tu as eu tes grades cela me dis tres peut mais tes intentions sont tres mauvaise. Tes heures viendras. Moi je ne suis pas capitaine mais je savais que l’armee malienne ne pouvais pas se battre contre des jihadiste tout seul. Mais toi en tant que capitaine ne le savais pas.

  2. Capitaine SANOGA, si tu aimes vraiment le Mali tu dois aller au combat et en première ligne. C’est vrai que tu avais peur !!! mais maintenant que les Français ont fait le plus dur tu peux y aller.Sans les Français aujourd’hui bamako serait aux mains des Intégristes islamiques pour te faire prier tous les vendredi car les autres jours tu picoles à mort.
    Tout le monde sait que c’est toi qui a demandé DIONCOUNDA TRAORE d’écrire la lettre de demande d’aide à François HOLLANDE. Personne n’est dupe, ton heure viendra. Tu peux t’amuser avec les Maliens mais pas avec Français….Dis moi: pourquoi as-tu fais le coup d’etat, Maintenant vas faire un coup d’etat au Nord Mali !!! Franchement capitaine SANOGO tu es un poltron. Tu ne veux pas envoyer tes hommes au front car tu veux assurer ta propre sécurité.Je pari que même les forces de la CEDEAO seront aux fronts avant toi. Pendant que les soldats français se tuent pour le Mali, tu es ou “capitaine” poisson ? ou capitaine whisky ?

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