C’est donc ce vendredi 8 novembre que les groupes armés qui règnent en maitre à Kidal ont annoncé leur intention de libérer les locaux du gouvernorat de Kidal et du siège de la station régionale de l’office de Radiotélévision du Mali (ORTM), devenu un instrument de propagande sous l’appellation de ” radio Azawad “.
Il faut noter que si cette libération a pu avoir lieu ce n’est pas le fait de la bonne volonté du MNLA qui a refusé jusqu’ici de se conformer à toutes les interpellations allant dans ce sens. Mais c’est bien grâce aux multiples pressions exercées par la communauté internationale auprès de laquelle IBK a maintes fois déploré le mutisme face à la situation qui prévaut à Kidal. On se rappelle que lors du sommet UEMOA/CEDEAO que Dakar a abrité du 24 au 25 octobre dernier, le président IBK avait qualifié la situation de Kidal d’ ” inacceptable et d’intolérable “. Il avait plaidé la même cause, lors de son déplacement pour la 68e session ordinaire de l’Assemblée générale des Nations Unies vers la fin du mois de septembre dernier. Cet appel a été réitéré par IBK lors de la première réunion ministérielle sur le Sahel qui s’est tenue le mardi 5 novembre dernier à Bamako en présence du secrétaire général des Nations-Unies, Ban Ki-Moon. D’autant plus que Kidal paraissait jusqu’ici un sanctuaire du MNLA où chaque officiel malien qui effectuait un déplacement devait s’attendre à être copieusement hué.
Seulement, il semblerait que l’élément qui a accéléré l’annonce des groupes armés soit surtout l’enlèvement et le double meurtre commis à l’encontre de nos confrères de RFI, Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal, le samedi 2 novembre alors qu’ils sortaient d’une interview avec un responsable local du MNLA en l’occurrence Ambéry AG Rhissa. Même si une branche proche d’AQMI a fini par revendiquer ce crime odieux, les premiers indices de l’enquête ouverte sur le dossier mettent clairement en cause la responsabilité du MNLA. C’est sans doute le fait d’avoir senti l’étau se resserrer davantage que ce groupe armé s’est empressé de libérer ces lieux qui symbolisaient toute leur hégémonie dans la région.
Signalons aussi que cette annonce des groupes armés est intervenue au lendemain de l’expiration des 60 jours après la présidentielle, fixés par l’accord de Ouagadougou signé le 18 juin dernier pour une reprise du dialogue entre les nouvelles autorités maliennes et ces groupes armés. Voyant la persistance de cette situation de blocage malgré les signes de bonne volonté du président IBK (libération de plusieurs rebelles et retrait des poursuites judiciaires contre certains chefs indépendantistes, états généraux de la décentralisation, assises nationales sur le nord…), le nouveau gouvernement malien avait décidé de n’entamer le dialogue qu’une fois ces sites libérés par ces occupants illégaux. Il faut aussi noter le rôle important joué par le chef de la MINUSMA, le Néerlandais Bert Koenders, pour faire entendre la raison à ces groupes armés. Il y a lieu de préciser que même s’ils ont annoncé leur intention de libérer les sites, le doute demeure toujours quant au désarmement de ces groupes. Aussitôt, après l’annonce, signalons que des irréductibles ont organisé une marche pour exprimer leur refus de cette décision. Reste maintenant à espérer que les groupes armés respecteront cette fois-ci leur parole quand on sait qu’ils nous ont habitués à des surprises de dernières minutes.
Maciré DIOP
LE MNLA LE MAA ET LE HCA CONSTITUENT UN GROUPE:
LE GROUPE DES MAUDITS 👿
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