Kidal ressemble encore à une enclave où l’État malien n’a pas véritablement droit de cité. Dans cette exception territoriale, l’État wébérien peine à monopoliser et à revendiquer son autorité légitime. La situation malienne est celle de la réplique du dilemme au bord du Djoliba.
Autrement dit, le mouvement en faveur des accords de Ouaga, garde ses moyens militaires de dissuasion. Le message est clair, sans ambigüités : le mouvement ne désarmera pas, sauf sous forte pression de Bamako, sans avoir préalablement arraché un accord définitif à l’Etat malien. Notre pays est tenu par sa forte dépendance aux dons extérieurs.
Il en sort exposé et affaibli d’une manière ou d’une autre autour de la table des négociations. Le poids du Mnla, en terme diplomatique, transcende évidemment sa réalité militaire. Le nain militaire s’avère être un mastodonte diplomatique. En tout cas, il a su faire montre d’une capacité de lobbying nuisible pour le Mali. La sortie médiatique d’IBK a le mérite d’informer l’opinion malienne. Aux Maliens de se mobiliser autour de leur pays et de son Etat à condition que ce dernier garde une ligne ferme, claire mais aussi pragmatique au regard des contraintes.
Yaya TRAORE