C’est un scandale, les législatives du dimanche dernier dans la circonscription électorale de Goundam. En lieu et place d’un scrutin démocratique, les listes RPM et MAMA et la CODEM se sont adonnées à un rapport de force prenant ainsi le processus en otage.
Bourrage d’urnes, intimidations, enlèvement et séquestration, voilà ce qui a caractérisé le scrutin du dimanche 29 mars dans le cercle de Goundam. En effet, les différents ténors des groupes armés ont pris le processus en otage en mettant leurs troupes dans la danse pour saboter le processus électoral.
Ainsi, des éléments du groupe armé Mouvement pour le salut de l’Azawad (MSA), à la solde de Oumar Sididjé Traoré dit Gaucher, candidat sur la lise RPM, non moins vice-président de ce mouvement, ont procédé à l’intimidation des électeurs dans les communes de l’ex arrondissement de Bintagoungou (Bintagoungou et Alphaou notamment).
Arrivés à bord de plusieurs véhicules dans la localité, la veille du scrutin, les éléments armés étaient logés et nourris, selon nos informations, par le maire RPM de la commune. Le jour du scrutin, ils ont pris d’assaut les centres de vote pour intimider les électeurs et empêcher certains d’accéder aux bureaux de vote. Vers 16 heures, l’édile a appelé dans la localité de Alphaou pour ordonner la fermeture des trois bureaux de vote. Aussitôt, les éléments armés ont débarqué dans les bureaux de vote. Ils ont tenu tout le personnel électoral au respect, procédé au bourrage des urnes avant d’obliger les délégués et autres partis à signer les procès-verbaux.
Selon des informations recueillies sur place, le maire aurait reçu l’information que la liste RPM était très mal en point dans ce village. C’est fût le même procédé dans plusieurs autres localités telles que Tonka, Echelle, Kanèye, cette fois avec un groupe armé qui se réclame proche de Oumarou Ag Mohamed Ibrahim Haîdara, secrétaire général de la section RPM de Goundam, dont fille est candidate sur la liste.
Dans les communes nomades telles que Elzanoub et Gargando, Lerneb et farach, les urnes et le matériel électoral ne sont pas arrivés sur place. Cette fois-ci, c’est le groupe armé dirigé par un candidat de la liste le Mali en Marche (MAMA) qui a été indexé comme responsable.
Même les bureaux de vote dans la périphérie de la ville de Goundam comme Alkara n’a pas échappé à la loi des armes. Les électeurs ont subi des menaces. Les délégués des autres partis ont été enlevés et certains mis aux arrêts, jusqu’à la fermeture des bureaux. Une guerre rangée a failli se déclenchée entre les groupes armés qui pullulent le cercle.
Le lendemain du scrutin, un collectif des candidats des listes APR-Adema, URD, Ramat, Codem et Asma s’est constitué. Il a décidé de porter plainte en annulation de plusieurs bureaux de vote au niveau de l’Administration avec des preuves palpables et des témoignages de victimes de la barbarie et des disfonctionnements qui ont émaillés le scrutin e dimanche. C’est dit-on, la plus mauvaise élection jamais enregistrée dans le cercle depuis l’avènement de la démocratie au Mali
Cheick Bougounta Cissé