L’opération Serval a mis fin à dix mois d’occupation des grandes villes du nord du Mali par des groupes jihadistes. Elle a chassé les combattants d’Aqmi et d’Ansar Dine des grottes qui leur ont servi de refuge dans la vallée de l’Amettetaï, où ils ont abandonné un important stock de carburant, d’armes et de munitions.
Capacité de nuisance intacte
La filiale d’al-Qaïda conserve néanmoins une réelle capacité de nuisance au Mali, qui est loin d’être à l’abri de nouvelles secousses. En témoigne l’attaque suicide, samedi 28 septembre, dans une garnison de Tombouctou. Revendiqué par Aqmi, cet attentat a fait seize morts, tous des soldats maliens, selon l’organisation dirigée par Abdelmalek Droukdel, six morts dont les quatre kamikazes et deux civils, selon des sources officielles.
Dans sa feuille de route pour le Mali, l’Algérien Droukdel, alias Abou Moussa Abdelouadoud, est conscient de la nature éphémère de son expérience en tant qu’administrateur de la région septentrionale du Mali. Mais il semble s’en accommoder lorsqu’il file cette métaphore de la graine et de l’arbre, car l’Azawad est pour lui un laboratoire. « Si notre courte expérience n’aboutit, écrit-il, qu’à des résultats positifs d’ampleur limitée et que notre projet venait à tomber à l’eau pour quelque raison que ce soit, nous nous contenterons du fait d’avoir planté une bonne graine dans un bon terreau que nous avons fertilisé avec un engrais qui aidera l’arbre à pousser et grandir jusqu’à devenir, nous l’espérons, haut et prospère, même si cela doit prendre du temps. ».
Cet extrait de la feuille de route de Droukdel au Mali, intitulée « Directives générales relatives au projet islamique jihadiste dans l’Azawad », sonne comme un avertissement cinglant au président Ibrahim Boubacar Keïta, vainqueur de l’élection du mois d’août dernier. Il est manifeste que Droukdel envisage de renouveler « l’expérience ». Dans ce document d’une quinzaine de pages et daté du 20 juillet 2012, soit approximativement quatre mois après le début de l’occupation, Droukdel opère surtout un revirement dans la stratégie d’Aqmi. Il souhaite rompre momentanément avec les pratiques terroristes qui font la réputation de son groupe, et exprime le désir de gouverner « avec douceur et sagesse ».
Marqué par les printemps arabes et l’aisance avec laquelle la rue a fait tomber les régimes tunisiens et égyptiens, l’homme qui est responsable de la mort de centaines de civils, en tant qu’artificier du Groupement islamique armé, puis émir du GSPC et d’Aqmi, écrit noir sur blanc qu’il aspire à gagner les cœurs et les esprits des populations. Plus par pragmatisme que par idéologie, et sans doute parce qu’il a tiré les leçons de l’échec de son jihad en Algérie, il prône la modération et dénonce les destructions de mausolées et les lapidations.
Citant Oussama ben Laden, il vante même les vertus de la concession et de la flexibilité. A court terme, il condamne l’application stricte et immédiate de la charia, car il s’agit au préalable d’éduquer les populations. « Il est très important de considérer, écrit-il, notre projet islamique dans la région d’Azawad comme un nouveau-né qui doit passer par des étapes avant de grandir, écrit Droukdel. Ce nouveau né est aujourd’hui à ses premiers jours, il ne marche même pas encore, alors est-il prudent de lui faire porter des fardeaux qui l’empêcheraient de se lever et pourraient même l’étouffer ! […] Si nous voulons vraiment que ce bébé grandisse dans ce monde truffé d’ennemis puissants et prêts à l’achever, il faudrait le traiter en douceur et l’aider à grandir. »
Une stratégie qui repose sur la séduction et la discrétion
Droukdel vise à mettre sur pied un émirat dirigé par Aqmi, mais pour dissimuler la nature de son projet, il est disposé, sur le papier, à œuvrer pour la mise en place d’un Etat dirigé par des mouvements locaux. En réalité, dans l’esprit de Droukdel, ces groupes ne sont qu’une vitrine, une façade présentable. D’abord, des sources au sein des services anti-terroristes occidentaux le confirment, Aqmi contrôle Ansar Dine, un groupe qu’il a développé et financé.
Ensuite, si Droukdel indique qu’il souhaite confier la direction du futur gouvernement au chef d’Ansar Dine, Iyad ag Ghali, il précise qu’il sera encadré : « Nous proposons de mettre une partie des moujahidines d’al-Qaïda à la disposition de l’émir d’Ansa Dine afin qu’ils participent à l’administration des zones libérées ». Droukdel, au passage, met en garde ses hommes contre « le fanatisme des Touaregs », et induit qu’il se range lui-même dans la classe des modérés.
Les intentions de Droukdel à long terme sont claires, puisqu’il prévoit un Haut Conseil islamique chargé de l’application de la charia et doté d’importants pouvoirs de contrôle sur le gouvernement. Ces solutions, aux yeux de Droukdel, présentent l’avantage de la discrétion, notamment vis-à-vis de la communauté internationale : « L’intervention étrangère sera imminente et rapide si nous avons la main sur le gouvernement et si notre influence s’affirme clairement. L’ennemi aura plus de difficulté à recourir à cette intervention si le gouvernement comprend la majorité de la population de l’Azawad, que dans le cas d’un gouvernement d’al-Qaïda ou de tendance salafiste jihadiste ».
Il est évident dans cette feuille de route que Droukdel n’envisageait pas d’étendre la zone de sanctuarisation d’Aqmi au Mali. Tout indique qu’il était contre l’offensive menée par les jihadistes vers le Sud, qui a conduit la France à décider de frappes aériennes et d’une intervention au sol. Selon des sources au sein des milieux anti-terroristes, le chef d’Aqmi a été placé devant un fait accompli. Ansar Dine a pris l’initiative, car elle souhaitait grignoter des territoires vers le Sud pour contraindre le gouvernement de transition malien à signer des accords et à renoncer à l’Azawad. Le moment était propice, car les autorités étaient fragilisés par l’ex-putschiste Sanogo.
Les combattants d’Aqmi ont vraisemblablement été séduits par ce concept d’offensive vers une région qui aurait aussi permis de mieux irriguer l’Azawad en denrées, mais Droukdel, qui n’a jamais mis les pieds au Mali durant cette période, y était sans doute opposé.
Droukdel, un chef sans autorité
Confrontée à la réalité de l’occupation et à son épilogue, la feuille de route de Droukdel, undocument structuré, articulé en six chapitres, et rédigé en arabe classique, confirme qu’il avait très peu de prise sur la situation sur le terrain, et sur ses lieutenants, qui jouissent d’une importante liberté opérationnelle. Droukdel s’énerve, dénonce des politiques insensées, de graves erreurs, mais rien n’indique que ses directives aient été suivies après leur diffusion.
Les hommes d’Aqmi se sont en effet mis à dos les habitants de la ville aux 333 saints, qui ont été écoeurés par la destruction des mausolées, les arrestations arbitraires, les persécutions subies par les femmes qui, selon les jihadistes, portaient des voiles jugés tantôt transparents, tantôt aguicheurs.
Tout au long du vade-mecum, Droukdel oscille entre optimisme et pessimisme. Droukdel est en effet réaliste dans la mesure où il sait que ses hommes seront sous peu délogés. Il est en revanche optimiste lorsqu’il s’engage dans une longue réflexion sur les objectifs concrets d’un futur gouvernement transitoire dans l’Azawad, et lorsqu’il se livre à une répartition des portefeuilles ministériels.
Il s’agit d’un document rare et précieux, car il permet de pénétrer la stratégie d’un chef terroriste en situation de gouverner.
Maintenant, nous attendons le projet du Mali pour Aqmi et pour les terroristes… 🙁
Nicolas Sarkozy a terrorisé les terroristes… ça a marché… 😀
L’Algérie a massacré ses terroristes… ça marche… 😀
Pas de pitié pour les assassins, les égorgeurs de bébés, les violeurs, et les trafiquants de drogue… 😀
Même le Nigéria bombarde ses bokos…
Alors… que fait notre Mali ? … ❗ ❗ ❗ Quelle est la politique officielle du Mali ? … Pourquoi nos dirigeants ont peur ?
Pour sa souveraineté… un pays ne subit pas les évènements… un pays ne court pas derrière les évènements… un pays crée l’évènement. 🙁
Notre armée doit aller attaquer les terroristes là où ils sont… dans leurs repères… dénicher les Ag Ghali…. et tous leurs complices…
Les français et les tchadiens ont assez fait pour nous… aux nôtres maintenant de monter en force… 🙁
Au nom de quel droit Droukdel cherche-t-il à s’accaparer la terre du Mali ?
droukel est un minable comme coco et son grand frere fougk ç… 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆 😆
Un certain nombre de commentaires s’imposent.
Si DrouKdel veut s’appuyer sur l’Azawad pour mettre sur pied,par etapes, son Emirat dirige par AQMI,on peut prouver que le MNLA a participe a la conception de cette Feuille de route et qu’il est profondement implique dans l’execution du Projet.
Primo,Ansar Dine et son Chef ont ete a tout moment le trait-d’union entre les groupements d’Al-Quaida et le MNLA.Cela a apparu clairement a AQuel-Hoc et avant l’invasion de Konnan.Les combattants du MNLA ont simplement rejoint ceux d’Ansar Dine.Secundo,la reclamation de l’autonomie avancee du MNLA ne se situe-t-elle pas a l’etape de simulacre d’un Etat dirige par des mouvements locaux.Il est possible qu’il y ait un differend entre les politiques et les conbattants du MNLA sur le terrain.Mais il existe bien un groupe irreductibles parmi les MNLA.Les pourparlers pouuraient servir a les localiser et a les eliminer avec les autres jihadistes.Avec eux,une elimination systematique est la seule solution.
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