Le président du Niger alerte sur les groupes djihadistes : « Si le Sahel cède, la menace touchera l’Occident »

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Mahamadou Issoufou, président du Niger, confie au JDD ses inquiétudes sur la dégradation de la situation au Sahel, menacé par des groupes djihadistes. 

Mahamadou Issoufou, président du Niger, est le chef d’un État en première ligne dans la lutte contre les groupes djihadistes au Sahel. Face à la dégradation de la situation sécuritaire, il a confié son inquiétude au JDD lors de son passage à Paris pour participer au Forum sur la paix. Il réclame davantage de solidarité à la communauté internationale.

Selon lui, les mesures qui devaient être mises en place ne l’ont pas été, intensifiant ainsi la menace djihadiste dans le nord et au centre du Mali, comme au nord du Burkina Faso.

À quoi attribuez-vous la dégradation récente et rapide de la situation?

Tout simplement parce que les mesures que nous souhaitions voir mises en place ne l’ont pas été. Nos armées nationales font de leur mieux, nous avons mutualisé leur capacité à travers la force conjointe du G5 Sahel. Mais nous avions demandé le soutien de la communauté internationale et ne l’avons pas obtenu. Résultat : cette force conjointe qui devrait être opérationnelle depuis plusieurs mois ne l’est toujours pas. Nous avons aussi demandé qu’elle soit placée sous le chapitre VII de la charte de l’ONU [qui autorise l’usage de la force ndlr], sans succès. Nous avons enfin réclamé que le mandat de la Minusma [forces de l’ONU au Mali ndlr] soit offensif, et cela non plus nous ne l’avons pas obtenu.

Pourquoi ce manque de solidarité internationale?

Je ne le comprends pas. Peut-être que le Sahel est moins attrayant que l’Irak ou la Syrie et leur pétrole. Pourtant, si le Sahel cède, la menace touchera l’Occident. C’est l’objectif final des terroristes.

N’y a-t-il pas aussi un manque de volontarisme au sein des pays de la région ? Le Mali et le Burkina Faso en font-ils assez?

Ils font le maximum. Le problème est que le centre de gravité de la menace se situe dans ces deux pays. Dressons un parallèle : en Afghanistan, la guerre contre les djihadistes a commencé en 2001 et elle se poursuit, alors que les armées les plus puissantes du monde y sont engagées. Idem en Irak et en Syrie. Dès lors, on comprend pourquoi le Mali et le Burkina Faso ne peuvent faire face seuls.

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3 COMMENTAIRES

  1. « Si le Sahel cède, la menace touchera l’Occident »

    FAUX !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!

    Issouffou dit cela pour justifier sa lacheté et son immobilisme !!!

    La solution : que le niger fasse la guerre aux extremsites, c’est la seule solution…
    Remettre le sort du Niger à l’oxydent blanc est juste pathétique et une trahison du peuple nigerien !

    Nos pays ne sont en paix que si nos dirigeants arrêtent de soumettre aux blancs; et croire que leur avenir passe par les blancs !

  2. Mahamadou Issoufou: “Dressons un parallèle : en Afghanistan, la guerre contre les djihadistes a commencé en 2001 et elle se poursuit, alors que les armées les plus puissantes du monde y sont engagées. Idem en Irak et en Syrie.”

    Le “parallèle” que dresse Mahamadou Issoufou me semble complètement bancal. C’est une analyse qui s’arrête à la surface des choses. On ne peut pas comparer la situation de l’Afghanistan à celle du Mali par exemple. En Afghanistan, ce n’est pas une petite bande de terroristes apatrides ans attache avec le peuple qui opère. De même en Irak ceux qu’on appelle terroristes sont les populations qui soutenaient Saddam Hussein. Bien que les Talibans utilisent des méthodes terroristes et sont en conséquence des terroristes et des criminels, il ne faut pas oublier que c’était un gouvernement installé qui avait et qui a encore le soutien de écrasante majorité de la population afghane. En Afghanisatn on n’arrive pas à vaincre les Talibans tout simplement parce que c’est une insurrection populaire luttant contre des forces d’occupation étrangères et le gouvernement qu’ils ont installé. C’est comme ça que la population afghane voit le problème. Toutefois les méthodes que les Talibans utilisent sont des méthodes criminelles et en conséquence les Talibans sont des criminels qu’il faut combattre comme tels. Ce dont je parle, ce sont les raisons pour lesquelles il s’avère difficile de les vaincre. Nous ne sommes pas confrontes au même problème. Les terroristes chez nous n’ont aucun soutien autre que celui de leurs sponsors et celui de l’argent qu’ils utilisent pour recruter des jeunes sans emploi. Il n’est pas impossible de vaincre nos terroristes et nous les vaincrons.

    Chez nous ici les terroristes ne luttent pas contre des forces étrangères mais contre la nation malienne, contre les populations maliennes et contre les intérêts du peuple malien. Ces organisations terroristes ont été mises en place pour déstabiliser nos pays afin de s’accaparer de nos richesses minières. Elles sont entraînées, financées et soutenues par ceux-la mêmes qui disent être venus nous aider à lutter contre le terrorisme. Ces terroristes sont des bandes de criminels et de narco-trafiquants qui ne défendent ni la religion, ni aucune valeur humaine. Ces organisations terroristes sont composées d’individus égarés qui ne défendent aucun idéal religieux ou national mais qui sont mus par la cupidité, l’appât du gain, ensuite droguées et utilisées pour perpétrer des crimes. Ils n’ont aucun projet politique digne de ce nom. Ce n’est pas la même chose qu’en Afrghanistan. Il est difficile de battre les terroristes Afghans parce qu’ils ont le soutien d’une très grande partie la population. Par contre les terroristes sahéliens n’ont le soutien que de leurs sponsors. On ne peutr donc pas mettre les deux sur le même plan.

    D’autre part, ce que Mahamadou Issoufou oublie de dire, c’est qu’il est en grande partie responsable de ce qui se passe au Sahel. Pendant de très longues années tous les gouvernements africains ont refusé l’installation de bases étrangères sur nos territoires malgré l’insistance et les pressions exercées par l’Occident. Cela fait des décennies que les Américains avaient leur projet d’AFRICOM et ont tout fait pour l’installer au Sahel mais se sont toujours heurtés au refus de tous les gouvernements africains y compris d’abord le gouvernement algérien et le gouvernement malien. MAHAMADOU ISSOUFOU A ÉTÉ LE PREMIER ET LE SEUL PRÉSIDENT AFRICAIN DANS LA RÉGION A ACCEPTER L’INSTALLATION DE BASES ETRANGERES SUR NOS TERRITOIRES. Maintenant le résultat, c’est le terrorisme car si les occidentaux ne disposaient pas de bases étrangères sur nos territoires il n’y aurait pas de terrorisme. Il ne faut venir après faire le savant et donner des leçons hypocrites aux gens sans d’abord balayer devant sa propre porte tout en oubliant qu’on est le principal responsable de ce qui se passe aujourd’hui dans nos pays.

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