Le nord du Mali exposé aux pires scénarios

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Entre le «cercle vicieux» des enlèvements suivis de demandes de rançon et les exactions commises par Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et le Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) contre les populations dans le nord du Mali, la communauté internationale débat de la situation dans cette partie du pays et les moyens d’y faire face.

L’Algérie, qui s’exprime contre le paiement des rançons, opte pour une solution pacifique et diplomatique à la crise au nord du Mali. La même position est adoptée par l’Union du Maghreb arabe (UMA) et l’Union africaine (UA), confortant la position algérienne. Certains pays occidentaux, eux, privilégient une intervention militaire étrangère pour «déloger» les groupes islamistes armés du nord du Mali.

Une option qui, selon ses opposants, ne pourrait que renforcer les terroristes grands gagnants de l’intervention militaire étrangère en Libye. Aqmi et le Mujao, qui disposent de grandes quantités d’armes, légères et lourdes (et même de lance-missiles sol-air) volées de casernes militaires libyennes au cours du conflit armé, ne manqueraient pas d’utiliser l’intervention militaire étrangère au nord du Mali, la présentant comme étant une «occupation» et, par là, «recruter» des «djihadistes» pas forcément issus de la région.

Des informations rapportées par des médias font état de la présence, au nord du Mali, de «djihadistes» de différentes nationalités et même d’«instructeurs» pakistanais spécialisés dans la guérilla. Tandis que la communauté internationale discute de la crise dans cette partie du pays, au sein de l’ONU, l’«internationale djihadiste» souhaiterait transformer le nord du Mali en un nouvel Afghanistan ou Somalie.

Faut-il jouer le jeu des organisations terroristes ? La réponse est, bien sûr, non pour la communauté internationale mais la nature de la solution pourrait favoriser ou défavoriser le retour à la stabilité et à la paix dans cette partie du territoire malien et même dans tout le continent.

Forte de son expérience en matière de lutte antiterroriste, l’Algérie favorise la solution qui empêcherait les terroristes de s’armer et de «recruter» davantage, d’où son insistance à criminaliser au plan international le paiement de rançons et la nécessité d’assurer des aides humanitaires aux populations locales. Les aides contrecarrent les discours radicaux d’Aqmi et du Mujao qui exploitent la détresse populaire pour renforcer ses effectifs. Cette option permettrait d’isoler les organisations terroristes des populations locales.

Les aides humanitaires, accompagnées par le travail accompli par l’Unité de fusion et de liaison (UFL, services de renseignements des pays du Sahel) seraient une méthode de loin plus efficace qu’une intervention militaire étrangère qui ne ferait que créer un deuxième scénario libyen au grand bonheur d’Aqmi et du Mujao.

Le Burkina Faso déploie 1000 militaires
De son côté, le ministre des Affaires étrangères du Burkina Faso, pays membre de la Cédéao, a annoncé que son pays a décidé de déployer 1000 militaires à ses frontières avec le Mali, «pour empêcher les rapts».

La décision aurait été prise suite à des «rumeurs» selon lesquelles les organisations terroristes sévissant au Sahel envisageraient d’enlever des humanitaires travaillant dans les camps des réfugies maliens se trouvant dans des pays voisins au Mali. Dans leur quête d’une intervention militaire étrangère au nord du Mali, qui arrangerait leurs affaires, Aqmi et le Mujao pourraient mettre en application les plans les plus favorables à ce scénario.

Aqmi qui a diffusé, il y a  quelques jours, un enregistrement audiovisuel montrant des Français, faisant partie de cette organisation terroriste, menacer la France de représailles si le pays du président François Hollande intervenait militairement au nord du Mali.

Aqmi n’ignore pas que la France vient de promulguer une loi permettant l’ouverture d’une instruction judiciaire dès qu’il est prouvé la présence d’un ressortissant français au sein d’une organisation terroriste. Preuve qu’Aqmi et le Mujao souhaitent cette intervention militaire étrangère pour la simple raison qu’elle sert les intérêts de ces deux organisations terroristes.

M. A. / letempsdz.com/ 12-10-2012

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3 COMMENTAIRES

  1. Il y a quelques années lorsqu’il a eu des attentats du genre en Algérie et en Mauritanie, elles n’ont pas parlé de négociation pacifique avec ces salafistes avant qu’ils deviennent AQMI de nom. Donc vous voyez un peu ce croc-en-jambe de la part des soit disant pays frères ! Soyons sur le Qui-vive pour notre survie !

  2. Aqmi + Mujao= menaces imminentes pour la communauté internationale
    Mnla+Cnrdre= menaces Imminentes pour le Mali.

    Je pose, menaces imminentes comme X.
    Donc, menaces imminentes contre la communauté internationale, Xci
    Et menaces imminentes contre le Mali est Xm.

    Pour que l’ONU intervienne au Mali, il faut que Xm soit égale à Xci

    Xm= Xci si Aqmi+Mujao = Mnla + Cnrdre.

    Alors que les maliens considère le Cnrdre comme leur sauveur.

    Et le Burkina considère le Mnla comme fréquentable.

    Donc ni l’un ni l’autre n’est vu comme l’Aqmi et le Mujao.

    Tant qu’il y a ces deux conditions Xm ne sera jamais Xci et l’Onu n’interviendra jamais.

    CQFD.

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