L’émotion est encore forte, après ces tueries dans le hameau de Sobane Da dans le cercle de Bandiagara, le dimanche 9 juin 2019. Attaque qui a fait près de 100 morts selon le maire de la commune de Sangha, Ali Dolo. Ces massacres de civils ont provoqué de nombreuses réactions de condamnations à l’intérieur et à l’extérieur du Mali.
La Mission des Nations-Unies au Mali (Minusma) a vivement condamné, le lundi dernier, des massacres, qui ont fait près de 100 de morts parmi des civils la veille dans un village de la région de Mopti, et a réclamé un « sursaut national ».
Le représentant spécial du Secrétaire général des Nations-Unies au Mali, Mahamat Saleh Annadif, s’est dit « choqué et outré » par cette nouvelle attaque dans le Centre du Mali : « Je condamne fermement cet acte d’une barbarie inqualifiable, ainsi que les appels à la violence. J’appelle les autorités maliennes à enquêter rapidement sur cette tragédie et à traduire ses auteurs en justice ».
« Ce drame nous rappelle également et malheureusement que dans cette spirale de la violence, il n’y a pas les méchants d’un côté et les gentils de l’autre. Tout le monde est responsable. Le seuil de l’intolérable est atteint et le temps d’un sursaut national s’impose. La MINUSMA prendra toute sa part de responsabilité », a-t-il ajouté.
L’ambassade des Etats-Unis au Mali, dans une déclaration, a fait part de son indignation face aux morts de civils innocents (Femmes et enfants) :« Nous condamnons cette violence avec la plus grande fermeté et présentons nos sincères condoléances aux familles des victimes. Les États-Unis sont très préoccupés par la fréquence croissante des violences intercommunautaires dans le centre du Mali et nous réaffirmons que de telles attaques contre des civils ne sont jamais acceptables. Le gouvernement malien doit tout mettre en œuvre pour améliorer la protection des civils, avec l’appui de ses partenaires internationaux ».
La France, appelle à “redoubler d’efforts dans le centre du pays, afin de mettre fin au plus vite à l’engrenage des violences intercommunautaires”, dans une déclaration de son ministères des Affaires étrangères.
« Le moment est arrivé de sanctionner tous les auteurs des atrocités au Mali ». Cette déclaration est du représentant de l’Union Africaine au Mali. Pierre Buyoya a condamné cette attaque et s’inquiète des représailles qu’elle pourrait avoir après le communiqué de Dan na Amassagou.
De son côté, dans un communiqué, l’URD, condamne cette attaque inhumaine et sauvage qui a presqu’anéantie tout le village en n’épargnant ni les femmes, ni les enfants, ni les greniers, ni les animaux. En outre, le parti politique « souhaite qu’une enquête internationale soit conduite à terme afin que les auteurs, coauteurs et les éventuels complices de ce drame inacceptable soient punis conformément à la loi ».
Aussi, l’Association Tabital Pulaaku, quant à elle, demande au gouvernement de procéder sans délais au désarmement de toutes les milices de la région et de lutter efficacement contre l’impunité.
Par ailleurs, l’association de chasseurs dogons « Dan Na Ambassagou », officiellement dissoute au lendemain du massacre d’Ogossagou, a condamné un « acte terroriste et génocidaire intolérable », indiquant qu’elle « considère cette attaque comme une déclaration de guerre ».
Le groupe avait démenti toute implication dans la tuerie d’Ogossagou mais rejeté sa dissolution et refusé de « déposer les armes ».
Mémé Sanogo