Acte 1. Nous sommes devant le Restaurant de La Terrasse, dans la nuit du 6 au 7 mars 2015. La police en patrouille trouve un homme à moto, et lui demande les pièces de la Jakarta. Le propriétaire de la moto lui tend la facture d’achat. Mais le policier du troisième Arrondissement, qui veut aussi une vignette ne lui remet pas la facture d’achat. Il s’éloigne du motocycliste de quelques pas pour l’amener à descendre de la moto et à se mettre dans la posture d’un humble demandeur. Il vient à côté de son collègue de patrouille et semble lui remettre le document précieux du motocycliste. Celui-ci, avec un sac sur sa moto, paraissant bizarre, fait la sourde oreille et ne fait toujours pas un seul pas vers les policiers. L’affaire devient intéressante. Un des policiers revient vers lui et lui demande ce qu’il a dans le sac qu’il porte. Avec son refus de l’ouvrir, la requête du policier devient insistante. Le suspect ouvre alors le sac et en sort une grenade défensive qu’il utilise contre le policier. Cet élément du Commissaire Mamoutou Dembélé, en mission commandée tombe. Il jette une deuxième grenade pour semer la panique et créer une situation de sauve-qui-peut. Le Sergent Cheick Oumar Dembélé venait d’être victime de son dynamisme, atteint par l’explosion de la grenade jetée par celui qui sera identifié plus tard comme étant Mohamed Tanirou Cissé, le compagnon du tireur de la Terrasse, qui a tué deux expatriés (un Français, un Belge) et trois Maliens. Dans l’explosion de la grenade et le désordre qui a suivi, le motard disparait. Le tireur de La Terrasse que le motard attendait s’évade aussi. Ils ont pris soin de cribler le pneu du véhicule de la patrouille de la police du Troisième Arrondissement. Le monde entier se préoccupe, un attentat terroriste vient d’avoir lieu en plein cœur de la capitale malienne.
Acte 2. Comment retrouver les terroristes de la Terrasse ? A travers les jets de grenades, on sait les liens entre les deux terroristes (à la grenade et à l’arme automatique). Mais comment les pister cependant, dans une ville comme Bamako ? Il faut bien partir de quelque chose.
La facture d’achat de la moto du jeteur de grenade, que le policier n’avait pas remise, en attendant de voir la couleur de la vignette. Un document devenu subitement précieux entre les mains du Commissaire Mamoutou dembélé. Il travaille en parfaite complicité avec la Direction générale de la Sécurité d’Etat (DGSE) et du Procureur Samaké de la Cellule de lutte antiterroriste en Commune VI.
Le vendeur de la moto est repéré au marché. Il coopère et se souvient de ce jeune acheteur qui l’avait d’ailleurs tiqué à tout point de vue. Après vérification le registre est fidèle et l’enquête avance. Son identité ? Il utilise du faux. En achetant la moto il s’est appelé Mohamed Ould Amadou. Son âge aussi varie, tantôt né en 1990, tantôt en 1993. Certains parmi les enquêteurs (je ne sais pas pourquoi) trouvent que ce nom n’a pas de sens. Mais la description des traits de son client, fait par le vendeur de la moto, a permis aux enquêteurs de faire le lien avec le motard de la nuit du drame, quand les policiers lui ont pris la facture d’achat. Puis un portrait-robot a pu être dressé. Les policiers qui l’ont vu cette nuit du 6 au 7 mars, et le commerçant sont bien d’accord. Ce portrait-robot, cet homme dont on voit ici l’image, c’est bien lui. Son nom est Mohamed Tanirou Cissé (jusqu’à la preuve du contraire). Maintenant comment le localiser ? Est-il à Bamako ?
Acte 3. Plusieurs jours d’enquêtes ont permis de le localiser et de préparer un plan d’attaque piloté par la Direction générale de la Sécurité d’Etat, avec l’unité des Forces spéciales, la Cellule anticriminelle. Les hommes du Lt-Colonel Camara, ont pris position dans la nuit du 12 au 13 mars 2015, avec comme centre d’intérêt, un immeuble au quartier de Sokorodji. Les forces spéciales, unité d’élites, composée de tous les corps ont mis hors d’état de nuire, un terroriste, le collègue du tireur de La Terrasse. Ce dernier est toujours recherché. Nous n’en savons pas plus sur les pistes qui vont conduire à l’homme décrit comme de teint noir, robuste et plus ouvert que son compagnon.
Très interressant cet article à deux points de vue.
Primo: Pour la photo ou portrait robot du defunt Mohamed Ould Amadou suspect abattu et la moto, devant être présentés au général Méhidou (victime d’attentat à domicile). Une perquisition pour la saisie de toutes les tenues vestimentaires du salopard, pour une reconnaissance formelle par les temoinseventuels et victimes (général Meidou et sa famille).
Pour ceux qui ne le savent pas, le village de Bourem considéré comme lieu de naissance du defunt est situé dans le bled du général Méhidou et même proche de celui de Gamou.
A voir le faciès de l’interressé, on se rend vite compte qu’il s’agit d’un arabe et non d’un sonrhai comme son identité veut faire croire.
Secondo. La mort du policier doit interpeller nos agents à plus de professionnalisme dans les opérations de contrôle. En effet, tout cheickpoint exige un minimum de précaution qui se reflète par la protection mutuelle des agents de contrôle à travers un dispositif. Les va et vient de l’agent controleur n’ont-il pas facilité l’usage de la grenade? En pareille circonstance, le premier reflexe était de contrôler le contenu du sac, sous la menace d’arme des agents et s’assurer de la non dangerosité de la personne à contrôler. Le suspect allait tenter de s’enfuir au lieu de penser à faire usage de sa grenade.
Une fois encore, ou la mauvaise organisation de la mission, ou le non respect des consignes ou le manque de formation de nos agents.
Comme on le dit en bambara: “le drame est toujours maître du conseil”. VIVE LA REPUBLIQUE
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