Le général Thierry Burkhard est le chef d’état-major des armées françaises depuis le mois de juillet. Il achève dimanche une visite qui l’a mené au Tchad, au Niger, puis au Mali et durant laquelle il a été question de la fin de l’opération Barkhane.
Si le Sahel a été choisi pour son premier déplacement, c’est que le chef d’Etat-major avait des messages à passer. A N’Djamena il a rencontré le président du Conseil militaire de transition, Mahamat Idriss Déby, à Niamey le ministre de la Défense, et dans les trois pays traversés -Tchad, Niger et Mali donc- ses homologues chefs d’état-major des armées.
A tous, le général Burkhard a voulu assurer que la fin de l’opération Barkhane ne correspondait en rien à une fin de l’engagement français au Sahel. « L’adaptation n’est pas un départ, il fallait le répéter pour lever les ambiguïtés », explique le porte-parole des armées françaises, le colonel Ianni, qui accompagnait le général Burkhard dans sa tournée sahélienne.
Si la priorité de la France reste la lutte antiterroriste, la fin de l’opération Barkhane, et le passage de plus de 5 000 à 2 500-3 000 hommes, marque l’entrée dans une logique « de coopération opérationnelle et d’accompagnement au combat. » Qui s’appuiera notamment sur la force européenne Takuba. L’Estonie, la République tchèque ou encore l’Italie y sont déjà engagés, le Portugal, le Danemark et la Hongrie le seront bientôt.
Pourtant, on estime actuellement à seulement 700 hommes la capacité de Takuba, lorsque la France compte en retirer plus de 2000. « On ne parle pas de la même chose », répond le porte-parole des armées françaises, qui explique qu’un groupe de 50 soldats de Takuba doit ainsi accompagner un bataillon de 150 soldats maliens. Un exemple censé illustrer l’effet « démultiplicateur » sur lequel compte l’armée française dans son nouveau dispositif.
Aucun détail sur l’avancée du désengagement des soldats français sur le terrain, « pour des raisons de sécurité », mais son achèvement est toujours prévu d’ici la fin de l’année. Quant aux bases de Kidal, Tessalit et Tombouctou, dans le nord du Mali, « elles ne seront pas désertées », mais reprises par les soldats de l’armée malienne ou de la Minusma.
Enfin, sur la force régionale G5 Sahel, le porte-parole des armées françaises reconnaît que « sa structuration prend du temps », mais compte sur son recentrement en cours sur la zone des Trois frontières (Mali-Niger-Burkina) pour continuer d’« exercer la pression » notamment contre le groupe Etat islamique.
SOURCE: RFI.FR