Le capitaine du convoi français revient sur sa traversée mouvementée du Burkina et du Niger

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Il aura mis quinze jours au lieu d’une semaine pour parvenir à Gao. Le convoi logistique de la force Barkhane parti du port d’Abidjan le 14 novembre dernier avec une centaine de véhicules, est arrivé ce dimanche 28 novembre à destination, non sans difficulté. D’abord bloqué au Burkina, il a ensuite été la cible de manifestants au Niger, dans des violences qui ont fait deux morts et des blessés.

Dans un premier temps, ce convoi a été bloqué par des manifestants hostiles à la présence française à Kaya au Burkina, puis samedi au Niger il a subi les assauts de manifestants très violents dans la ville de Téra, où selon le ministère nigérien de l’Intérieur la gendarmerie a fait usage de la force, évoquant un bilan de deux morts et dix-huit blessés chez les manifestants.

Le capitaine François Xavier, chef du convoi Voie sacrée, n’imaginait pas que ces 2 000 kilomètres de route seraient si chaotiques. Ces convois logistiques, d’une soixantaine de poids lourds escortés par une centaine de soldats, sont d’habitude une routine. Pas cette fois. Bloqué par des manifestants une première fois à Kaya au Burkina, la situation est réellement devenue explosive, moins de 30 kilomètres après le passage de la frontière nigérienne, à Téra, où étaient dressées des barricades.

« J’estime avoir à faire face à une véritable guérilla urbaine, analyse le capitaine François Xavier. En même temps qu’on gérait la situation devant, j’entendais que le convoi se faisait attaquer derrière, que les civils se faisaient prendre à partie au milieu. Ce qui nécessitait en permanence d’adapter le dispositif. Des insultes et une volonté de ne pas nous voir sur leur territoire, de faire marche arrière. On ne savait pas ce qu’ils attendaient de nous. Certains nous accusaient d’alimenter les terroristes. Je suis persuadé que la veille, on a eu des sourires, des saluts, et que du jour au lendemain la situation dégénère sans véritable explication. »

Pour se dégager, les militaires français disent avoir fait usage d’armes non létales et n’avoir utilisé leurs fusils que pour des tirs de sommation. Être parvenus à atteindre Gao tient du miracle, souffle aujourd’hui le capitaine François Xavier. Repos de courte durée, dans quelques jours il reprendra la route en sens inverse, direction Abidjan.

Par rfi.fr

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