L’Alliance des Etats du Sahel : La nouvelle qui prive la CMA et ses affidés terroristes de certaines bases arrières.

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Il a fallu que la zone  du Liptako Gourma appelé zone des trois frontières  devienne  le terreau fertile   des attaques terroristes pour que  le président de la transition du Mali  Colonel Assimi Goita, celui du Burkina Faso Ibrahim Traore et du Niger Abdramane Tchiani songent enfin à signer  la charte du Liptako Gourma, une alliance militaire défensive pour pouvoir mieux faire face aux attaques terroristes à travers une synergie d’action  le long des frontières des trois pays. Au-delà de  la lutte sacrée contre le terrorisme, il s’agit de porter une assistance militaire à la transition du Niger en  cas d’intervention militaire des autres pays de la CEDEAO qui  veulent  mettre fin à la propagation des gangrènes des coups d’état dans la sous région. Le Burkina Faso a déjà  franchi une étape en mettant sur pied un contingent militaire pour secourir Niamey au cas où. A en croire le Colonel Kassim Coulibaly, un officier des forces armées burkinabés. Ce pacte militaire si, il venait à se concrétiser   permettra aux pays concernés de poursuivre les groupes armés  terroristes de part et d’autre des frontières des trois pays ce qui à long terme les privera de bases arrières et permettra de tarir les sources à partir desquelles, ils se ravitaillent en armes, munitions, carburants et moyens de locomotion. Lors de la signature  du protocole d’accord, le ministre malien des affaires étrangères Abdoulaye Diop très enthousiaste a martelé : « Toute atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale d’une ou plusieurs parties contractantes sera considérée comme une  agression contre les autres parties et engagera un devoir d’assistance et de secours y compris  l’emploi de la force armée ». Et  le président de la transition malienne Colonel Assimi Goita de poursuivre : «  j’ai  signé ce jour avec les chefs d’Etat du Burkina Faso et du Niger la charte du Liptako Gourma instituant l’Alliance des Etats du Sahel (AES) ayant pour objectif d’établir une architecture de défense  collective et d’assistance mutuelle au bénéfice de nos populations ».  Ce regroupement militaire est plus enclin à marcher que le G5 Sahel qui était composé du Burkina Faso, du Mali, de la Mauritanie, du Niger et du Tchad. Rappelons qu’au sein du G5 Sahel   les agendas n’étaient pas les mêmes, des pays comme la Mauritanie pour éviter la fureur des groupes armés terroristes  ont préféré des accords secrets pour se tirer d’affaire. Le Tchad  qui était réputé la plus grande puissance militaire de la coalition même si le sujet prête à discussion  par orgueil de son défunt  président, le maréchal Idriss Deby est allé au delà de ses capacités. Pire, le maréchal faisait souvent le jeu de la France. Pour ce qui est  du financement de cette alliance militaire en difficulté, le chapitre 7 sensé lui permettre  de bénéficier  du financement des Nations Unies a été rejeté du temps où Donald Trump était le président des Etats Unis.

Il est vrai que le président Moussa Traore du Mali, le président El Hadj Aboubacar Sangoule Lamizana de la Haute Volta (actuel Burkina Faso) et le président Hamani Diori du Niger à l’époque  en bon visionnaires on eu la présence d’esprit de créer l’Autorité  de développement intégré de la région du Liptako Gourma  (ALG) suite à un protocole d’accord signé le 3 décembre 1970 à Ouagadougou. Il faut dire qu’ils n’avaient pas songé à mettre en place une alliance militaire pour une éventuelle sécurisation de la zone des trois frontières, une région pourtant stratégique en raison des ses immenses richesses naturelles. Du temps où le capitaine Blaise Compaore était le président du Burkina Faso les relations avec le Mali n’étaient pas toujours au beau fixe en dépit de leur appartenance à cette structure sous-régionale. La raison, sa proximité à peine voilée avec les leaders de la Coordination  des mouvements de l’Azawad, il a même été soupçonné d’accepter sur son sol des chefs terroristes. Aussi, il n’était pas rare de rencontrer dans certains hôtels de Ouaga 2000 les leaders de ces groupes armés. Les soupçons ont été confirmés lorsque  son  chef d’état major particulier  Gilbert Diendere s’est déplacé par hélicoptère dans le nord du Mali sous occupation  en 2012 pour obtenir la libération d’otages occidentaux. Pire, il a été à l’origine de l’évacuation du président du Mouvement national de libération de l’Azawad  Bilal Ag Cherif grièvement blessés lors de combats avec les groupes islamistes. Pendant que ces événements se déroulaient, le capitaine Blaise était le président en exercice de la CEDEAO, il a même accueilli une  délégation malienne après la chute du président Amadou Toumani Toure. Le hic ce que son ministre des affaires étrangères  Djibril Ipene Bassole était le médiateur attitré  de la CEDEAO. IL a d’ailleurs effectué plusieurs missions de bon office pour rencontrer les bandits armés qui écumaient le nord du Mali. Il faut le dire l’homme de l’ombre de ces pourparlers n’était autre que le Mauritanien Moustapha Ould Limam Chafi. Faut-il le rappeler l’accord de Ouagadougou qui devait mettre fin au conflit a été signé dans la capitale burkinabé du même nom. Cet accord sera abandonné au profit de l’Accord pour la paix et la réconciliation issu du processus d’Alger. Il y’a un adage qui dit que quand la case de voisin brûle, il faut intervenir en utilisant de l’eau dans le pire des cas du sable. Le président Roch Marc Christian Kabore a compris cela mais les terroristes étaient déjà solidement implantés au Burkina Faso.  Et ces bien les attaques terroristes à répétition qui ont fini par l’emporter.

Badou S. Koba    

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