D’évidence notre pays peine à sortir des chausse-trappes des épreuves rédhibitoires qui lui sont imposées par les groupes armés terroristes (GAT) comme l’attestent les sanglantes attaques contre quatre villages du cercle d’Ansongo ce dimanche. Le bilan est effroyable : plus de 50 morts, des blessés, des maisons incendiées et du bétail emporté, sans compter l’impondérable traumatisme de la population civile victime d’attaques odieuses de la part d’obscurantistes psychopathes. Chaque jour, du drame et de l’anxiété s’ajoutent à la tragédie. Il serait superfétatoire de lambiner sur l’effarant panorama. Donc, aucune place à l’accumulation des indignations sélectives. Parce que toutes les fois qu’une localité est endeuillée, c’est le Mali tout entier qui l’est. Comme on le dit, quand un membre souffre, c’est le corps tout entier qui souffre.
Paradoxalement, des manipulateurs pervers trempent dans une dérive idéologique mortifère en attisant les clivages de façon contre-productive, en soufflant sur les braises ardentes de l’éthnicisme, en accablant les forces armées et de sécurité… Ce faisant, ils passent à côté des solutions clefs pour enrichir les individus et pour sortir du purgatoire dans lequel nous expions nos défaillances. Alors, sont-ils là pour miner le pacte social, renverser la table ou pour servir la soupe ?
Il est temps de prendre de la hauteur dans la puanteur ambiante, sortir des querelles byzantines pour affronter ensemble l’ennemi commun. Pendant que les cassandres annoncent la bérézina, c’est le moment de sortir des incantations sur un avenir assiégé d’incertitudes, de relever les manches pour retirer l’écharde de la plaie. Ce, en mettant en œuvre notre génie créateur qui implique de nous émanciper de certaines influences extérieures bien souvent trop toxiques, en alliant ‘’intelligemment’’ l’option militaire et les impératifs de développement par une redistribution équitable des richesses nationales. A cet effet, une restauration des politiques publiques s’avère de rigueur.
Il nous faut assumer notre résilience d’un peuple qui a un destin commun pour sortir de l’hallali, nous battre pied à pied à pied pour sauver notre patrimoine commun et balayer la procrastination remplaçant l’audace et la vitesse d’exécution, parce que le péril n’est pas imminent, mais il est là. Certes, le Mali est touché, mais pas encore coulé, contrairement à certains discours catastrophistes dont le seul mérite est d’ébranler les certitudes souvent vacillantes, il faut le reconnaître, de ceux qui veulent croire contre toute espérance à la reviviscence du Mali.
Ce sursaut national qui est un impératif collectif sera le vrai, le dernier révélateur de la capacité des Maliens à vaincre l’hydre terrorisme. Pour ce projet national de résurrection, ce ne sont pas les ressources qui devraient manquer le plus.
PAR BERTIN DAKOUO