À l’annonce de l’Etat d’urgence décrété par le chef de l’Etat, les forces de l’ordre à Bamako étaient visibles un peu partout. La ville semblait bouclée par les militaires, les gendarmes et les policiers. Il y’a des raisons de satisfaction : d’abord la présence à presque tous les niveaux et veillant soigneusement aux comportements des uns et des autres. Par exemple qui étaient postés au niveau du marché de Kalanban-coura accomplissaient un travail remarquable. Ils évitaient les regroupements d’individus au bord du goudron, et veillaient à ce qu’aucun ne puisse être garé sans que le propriétaire n’y veille. Ensuite l’engagement aux trousses des terroristes en fuite est une évidence de la détermination des forces de l’ordre. En réalité ces hommes ont une âme bien bâtie et un courage inouï même si certains diplomates de la place voudraient voir en l’action de nos forces armées comme étant le résultat de la formation donnée par l’EUTM.
En dépit de l’engagement de nos forces de l’ordre pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens, il convient de signaler certains faits qui devront être améliorés. Par exemple le manque de vigilance de certains surtout des femmes policières militaires qui à certains endroit étaient préoccupés à arranger leur béret sur leurs tresses. D’ailleurs, c’est un fait qui mérite notre questionnement : pourquoi ces femmes en tenues tiennent tant à leur parure qu’à se focaliser sur leur mission ? Une fois en famille, elles ont tout le temps de faire leur parure, mais de grâce si elles acceptent de porter la tenue militaire ou policière, qu’elles restent dans cet esprit. Un aspect du premier jour de l’Etat d’urgence, c’est la faim pour certains. Le ministère de la sécurité devrait veiller à ce que la ration alimentaire pour chacun de ces hommes soit assurée qualitativement et quantitativement.
Nous pouvons nous rassurer à ces derniers temps. Mais cette assurance durera jusqu’à quand ? Le dispositif actuel ne s’usera-t-il pas avec le temps ? D’ailleurs lorsque le Ministère de l’intérieur commencera à éprouver des difficultés pour supporter le budget pour maintenir ce niveau de sécurité, qu’adviendra-t-il ? Quel est le schéma pour maintenir la barre plus haute afin de dissuader les terroristes et leurs complices ? Il ne serait peut-être pas trop de demander à l’Etat de décréter la question sécuritaire comme une question d’urgence et ainsi mettre à la disposition de la population des numéros verts. Mais apparemment une attitude correcte serait pour chacun et chacune de veiller sur soi en veillant sur ce qui se passe dans son environnement immédiat. Le ministère de la communication devrait veiller sur les messages véhiculés sur les radios privées d’obédience confessionnelle. Les autorités de l’Etat devront aussi contrôler leur langage et éviter de semer la confusion lorsqu’ils disent souvent « le Mali est un pays musulman ». Il est vrai qu’il y’a une forte communauté musulmane au Mali. Mais aussi il y’a aussi d’autres communautés religieuses. Le Mali n’est pas encore une République Islamique pour qu’on continue de dire « le Mali est un pays musulman ». Cette forme de discours conforte les positions des défenseurs du radicalisme religieux.
DJIRE.