La rébellion a frappé durement en 5ème région : Comment le Patriarche de Hombori a été exécuté

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En dépit de sa cuisante défaite autour de Tessalit, la semaine dernière, la rébellion armée ne montre aucun signe d’essoufflement. Elle a encore fait parler d’elle en fin de semaine en ressurgissant là où on l’attendait le moins : la Région de Mopti où les deux assauts du MNLA a occasionné la première victime civile d’envergure. Le forfait est l’œuvre d’éléments dont la présence avait été longtemps signalée dans la zone d’INDAKI, non loin de la frontière burkinabè.

  

Les tendances des événements alternent rapidement du côté du front septentrional. Engagées depuis plus d’une semaine dans la phase offensive du combat contre les éléments du MNLA (Mouvement National de Libération de l’Azawad), les forces armées ont certes assené un coup dur aux combattants pendant l’expédition conduite en 8ème Région par le Colonel-Major Elhaj Gamou. Mais l’épisode de Tessalit n’aura visiblement pas été le coup de grâce. Pour preuve, pendant qu’un relatif répit est observé, depuis quelques jours, autour de cette ville-caserne, un autre foyer vient d’être allumé en plein cœur du pays. Les assauts jusque-là limités aux trois régions du Nord-Mali se son finalement étendus àla Régionde Mopti où la ville de Hombori (Cercle de Douentza) a été la cible d’une attaque plus sanglante, après l’épisode de l’enlèvement des deux otages français. L’expédition s’est soldée par une exécution sommaire du patriarche dela Citémythique, Moussa Balobo Maïga. Âgé de 77 environ et intronisé il ya à peine neuf mois, le chef de village de Hombori, un ancien administrateur, a été accompagné à sa dernière demeure hier matin par les siens et une population consternée et sous le choc de l’expédition punitive menée par une poignée de bandits armés.

Selon nos sources, le forfait est l’œuvre d’un petit contingent rebelle de quatre (4) véhicules qui ont longtemps rôdé autour de la ville avant d’y effectuer une descente musclée. Première cible :la Brigadede Gendarmerie où ils se sont mis aux trousses du Chef de Brigade avec l’aide d’un de ses subalternes, lequel leur indiqué que le CB pouvait se trouver au domicile du chef de village. Arrivé chez Moussa Balobo Maïga, l’un des éléments armés, pensant être en face de sa cible, lui a réclamé des clés et menacé du même coup de l’abattre s’il ne s’exécutait pas. Il n’en fallait pas plus pour que le sang gicle car le vieux patriarche, face à la passivité du gendarme témoin de l’action, a tenté de se défendre lui-même en attrapant le canon de l’arme qui pointait sur lui. Notre source précise, en outre, que le chef coutumier de Hombori a succombé sous le coup d’une rafale de pas moins de trois balles tous partis dans son corps.

Au même moment, le reste de la colonne semait la terreur dans les rues de la ville et délestait les habitants de tout ce qu’il pouvait leur retirer : argent, téléphones portables, bijoux, etc. L’opération s’est ensuite poursuivie jusqu’au poste douanier où en l’absence du chef de poste le magasin a été vidé de son contenu, armes et munitions compris.

Quelques heures auparavant, dans la matinée de la même journée d’avant-hier samedi, une autre colonne était passée par la ville de Youwarou. Dans cette localité dela Régionde Mopti, les éléments armés s’en sont pris aux installations dela Sotelma-Malitelainsi qu’à plusieurs édifices publics parmi lesquels les bâtiments de la douane, le siège local dela Caissedes Retraites et de la préfecture tous saccagés, nous a-t-on confié de source concordante. Il nous revient en outre que le passage a occasionné une victime parmi les gendarmes tués par les assaillants, lesquels ont pris soin également de parader dans la ville avant d’embarquer un otage dela Garde Nationaleainsi qu’un engin à deux roues.

Les assaillants de Youwarou sont soupçonnés d’appartenir aux mêmes colonnes ayant récemment séjourné à Léré et qui auraient pris ses quartiers à la frontière mauritanienne après la vigoureuse contre-offensive des forces armées à Niafunké. Quant à ceux de Hombori, leur présence suspecte, selon nos sources, avait été constatée depuis quelques jours dans les environs de la frontière burkinabè, précisément dans un village malien du nom de ‘INDAKI’. L’information est d’ailleurs parvenue à qui de droit mais aucune mesure n’a été prise pour prévenir une descente sanglante vers les cibles les plus exposées.

Quoi qu’il en soit, les épisodes de Hombori et de Youwarou surviennent visiblement comme un rabat-joie, après celui de Tessalit où l’ascendance des forces loyalistes a même entraîné la libération de Ménaka offrant l’occasion aux forces armées d’occuper leurs positions antérieure pendant que les personnes déplacées regagnent massivement leurs demeures respectives.

Après deux semaines d’encerclement, les forces loyalistes de Tessalit ont en effet renoué avec leurs contacts extérieurs et l’accès aux ravitaillements. Les offensives de l’armée nationale, de source crédible, sont toutefois temporairement suspendues depuis le début de la semaine, pour un besoin réel de renforts du côté de Kidal. En clair, pour poursuivre la traque des combattants aux niveaux de deux oueds où ils sont massivement retranchés, le Général Gamou, de même source, aurait sollicité un appui qui, jusqu’en milieu de semaine, tardait encore à lui parvenir. Mais en attendant la poursuite de l’offensive militaire, nos sources indiquent que les combattants se sont quant à eux considérablement renforcés avec l’arrivée d’éléments nouveaux en provenance de la frontière mauritanienne. Ils ont même tenté une autre contre-offensive durement réprimée par l’adjoint au chef d’Etat-major particulier de la présidence qui a de nouveau tué et fait des prisonniers dans leurs rangs.

 

A.Keïta

 

 

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