Elle a pris fin le samedi à la suite d’une opération de libération rondement menée par les forces de sécurité. L’assaut menée par des unités d’intervention rapide du DAMI, d’un détachement de la garde nationale et d’une unité de l’armée de l’Air, a permis la libération de quatre otages. Le Byblos, un hôtel très largement fréquenté par des expatriés n’est plus qu’un tas de ruine après la prise d’otages qui a mal tourné : plusieurs impacts de balles sur le bâtiment, des chambres et véhicules incendiés, etc. Un cordon de sécurité était encore visible dans les abords de l’hôtel, des experts fouillaient le site à la recherche de projectiles.
Quelques jours seulement après l’attaque meurtrière contre le camp des gardes de Gourma Rarhous qui s’est soldée par la mort de treize personnes, les narcoterroristes qui se sont lancés dans une série de harcèlements des forces de sécurité et une remise en cause du processus de paix, ont frappé au cœur de la ville de Sévaré. De sources concordantes, la prise d’otages a débuté aux environs de 6h30 lorsque les assaillants, munis d’armes à feu et d’explosifs, ont fait une incursion à l’hôtel Byblos prenant en otage plusieurs personnes. A peine les premiers coups de feu entendus dans les environs de l’hôtel que les forces d’intervention de la région militaire de Sévaré sont intervenues. Elles ont pris position dans les abords et bouclé toutes les entrées de la ville de Sévaré. Cela, pour empêcher des complices (dont certains attendaient dans les environs de la ville, sept d’entre eux ont été arrêtés) d’apporter leur concours aux assaillants retranchés dans l’hôtel. Il nous revient que cette force était composée de l’ETIA 42 et du CMCO. A ces deux unités sont vite venus en renfort la garde nationale et un détachement de l’armée de l’Air.
Les assaillants, traqués et à bout de force après l’arrivée des forces de sécurité, avaient essayé de s’extraire de l’hôtel, se servant de certains otages comme boucliers. Le premier assaillant, muni d’une ceinture explosive, avait essayé de s’échapper par l’entrée principale. Il a été immédiatement abattu par les éléments du premier échelon.
Selon une source proche des opérations ” le premier assaut est aussitôt donné. Les deux premiers échelons prennent position et progressent vers l’est et le sud de l’hôtel en parvenant à pénétrer dans la cour. Un sniper posté sur le toit blesse mortellement un sous-officier du DAMI avec une balle en plein cœur, deux autres victimes décèdent sur place à la suite d’une action kamikaze. Les militaires accentuent la pression autour des ravisseurs et assiègent le bâtiment principal avant de commencer le ratissage à l’intérieur “.
Avant que les forces de sécurité présentes sur place ne lancent l’assaut final, un ordre de la hiérarchie leur impose d’attendre l’arrivée du peloton d’intervention de la gendarmerie nationale (PIGN) dépêchée de Bamako en compagnie du ministre de la Sécurité, le Général Sada Samaké. La délégation dépêchée de Bamako se fait attendre. Pendant ce temps, des coups de feu retentissent à l’intérieur du bâtiment. Les terroristes ont entrepris d’abattre leurs otages.
Pour mettre un terme à cette tragédie, les militaires donnent l’assaut. Une situation très embarrassante pour ces derniers qui cherchaient à préserver la vie des otages. Selon notre source ” l‘opération était périlleuse et très longue. Les militaires parviennent tout de même, par l’usure, à neutraliser un à un les assaillants et sécuriser tout l’hôtel avant même l’arrivée du PIGN et du ministre de la sécurité “.
La prise d’otages a duré vingt quatre heures cauchemardesques pour la population de Sévaré. La sécurité de l’aéroport a été renforcée et des patrouilles étaient encore en cours dans les coins et recoins de la ville.
La main du narcoterroriste et proche de Iyad Ag Ghaly Amadou Koufa ?
Même si l’attaque de l’hôtel Byblos n’a pas encore été revendiquée, les yeux sont tournés vers le fondateur du Front de libération du Macina (FLM), Amadou Koufa. La région de Mopti est, depuis plusieurs mois déjà, dans le collimateur de ce prédicateur fanatique et allié de Iyad Ag Ghaly d’Ansar Eddine dont les disciples et sympathisants sont à l’origine de plusieurs attaques. De sources sécuritaires, les assaillants sont issus du FLM et beaucoup connaissent Sévaré pour pouvoir ainsi y commettre des forfaits. D’autres sources rapportent qu’ils pourraient avoir des complicités dans la ville.
Abdoulaye DIARRA
Cet tro deglase
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