La mort d’Abou Zeid au Mali jugée «très crédible»

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 Photo non certifiée d'Abdelhamid Abou Zeid.
Photo non certifiée d’Abdelhamid Abou Zeid.

Des tests ADN ont été pratiqués en Algérie afin de confirmer la mort dans des combats au Mali d’Abou Zeid, l’un des principaux chefs d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). «Les services de sécurité sont en train de comparer l’ADN de deux proches parents d’Abou Zeid avec des échantillons prélevées sur les restes d’un corps remis par les forces françaises» aux autorités algériennes, rapporte vendredi le quotidien algérien El Khabar.

De son côté, un responsable du gouvernement américain a jugé «très crédibles» les informations concernant la mort du leader islamiste.

«Si cela est vrai, ce serait un coup significatif porté à Aqmi», a-t-il ajouté.

La mort d’Abou Zeid avait été annoncée dès jeudi par la télévision algérienne Ennahar. D’après la chaîne algérienne, le chef d’Aqmi et 40 combattants islamistes auraient été tués samedi dans le massif de Tigharghar, lors d’un raid des forces françaises intervenant dans le nord du pays. Trois complices d’Abou Zeid auraient été arrêtés par les forces françaises lors du raid, selon Ennahar. Evoquant également la mort du leader d’Aqmi et de 43 de ses hommes, Le Monde cite une source fiable proche des opérations militaires en cours dans le nord du Mali.

A Paris, François Hollande refuse pour l’instant de confirmer la mort du leader d’Aqmi. «Des informations circulent, je n’ai pas à les confirmer parce que nous devons aller jusqu’au bout de l’opération en cours.» Auparavant, la porte-parole du gouvernement Najat Vallaud-Belkacem, interrogée sur France 2, avait déclaré: «C’est à prendre au conditionnel, nous n’avons pas de confirmation officielle». Elle ajoutait : «Nos forces sont engagées dans des opérations qui sont extrêmement dures sur le terrain, qui sont des combats sans merci. Tout compte, y compris l’information, je crois qu’il faut être extrêmement prudent avec celles que l’on a, celles que l’on répercute. Pour l’instant, ce n’est pas confirmé.»

43 hommes de la katiba d’Abou Zeid morts avec lui

Abou Zeid, selon une source proche du milieu du renseignement citée par Le Monde, a été tué samedi avec plusieurs dizaines de ses hommes. Des frappes aériennes sur la zone d’Etagho, à quelques dizaine de kilomètres d’Aguelhoc (au nord de Kidal), ont été combinées avec une offensive terrestre de troupes françaises, tchadiennes et d’auxiliaires locaux. Certains de ces derniers ont aidé à poser des dispositifs de guidage des tirs. Quarante-trois hommes de la katiba d’Abou Zeid seraient morts avec lui, ce qui témoigne de la puissance des frappes.

Présenté comme le leader d’Al-Qaida au Maghreb, Abou Zeid, de son vrai nom Mohamed Ghdiri, est un Algérien d’une quarantaine d’années. Il a commencé à faire parler de lui lors de son passage par les maquis du GSPC algérien dans les années 1990. Il était apparu pour la première fois en 2003 comme adjoint d’un autre redoutable islamiste surnommé en Algérie Abderazak El-Para.

Traqué par Alger, Abou Zeid est soupçonné d’être responsable de la mort de plusieurs otages étrangers au Sahel, notamment du Français Michel Germaneau en 2010. Il est devenu au fil des années l’émir des zones sud-sahariennes en se taillant la réputation de stratège cruel et froid. Il serait également impliqué dans l’exécution du Britannique Edwin Dyer, égorgé en juin 2009 alors que son pays refusait par principe de payer pour sa libération.

Abou Zeid détenait au moins quatre des sept otages français au Mali

Ce radicalisme a fait la fortune d’Abou Zeid. Le chef salafiste a encaissé des dizaines de millions d’euros grâce aux rançons versées par les États occidentaux pour faire libérer leurs compatriotes. Le pactole lui a permis de s’équiper en armes et en munitions, de recruter des volontaires et d’implanter durablement son réseau dans cette région avec l’aide de complicités locales. Le 2 janvier dernier, un tribunal d’Alger l’avait condamné par contumace à la prison à perpétuité pour «appartenance à un groupe terroriste international». Cinq membres de sa famille avaient écopé de 10 ans de prison chacun pour constitution de groupe armé international.

Aux dernières nouvelles, Abou Zeid détenait au moins quatre des sept otages français au Mali. Il s’agirait de Thierry Dol, Daniel Larribe, Pierre Legrand et Marc Féret. Tous ont été employés d’Areva ou de la Satom enlevés en septembre 2010 à Arlit au Niger sur un site d’exploitation d’uranium. Les otages ont été longtemps divisés en deux groupes pour empêcher une intervention d’un commando français. Pour l’heure il est impossible de savoir si des otages français ont été touchés par les frappes qui ont tué Abou Zeid.

«Il faut espérer que les otages n’aient pas été utilisés par les ravisseurs comme boucliers humains», expliquait ce vendredi sur France Info Mathieu Guidère, spécialiste des milieux djihadistes. «Tout dépend des informations dont disposaient les militaires français lors du raid de samedi» développe cet expert. «Si la mort d’Abou Zeid est confirmée par l’armée française c’est bien la dernière tête pensante d’Aqmi qui disparaît avec lui. On peut dès lors espérer une libération très proches des otages français.»

Un réel succès pour l’armée française

L’offensive des forces tchadiennes et françaises, qui se poursuit actuellement dans le nord-est du Mali, dans la zone montagneuse de l’Adrar des Ifoghas, où se sont repliés des combattants d’AQMI et d’Ansar Eddine, a donc, peut-être, permis de mettre hors d’état de nuire l’ennemi public numéro un de Paris.

Si sa mort est bien confirmée, c’est à la fois un coup très dur pour Aqmi et un réel succès pour l’armée française. C’est aussi un point important pour François Hollande qui a fait le choix politique de lancer la chasse aux terroristes alors que, dans un premier temps, l’objectif était simplement de rétablir l’intégralité territoriale du Nord-Mali. Certains considèrent même que le rôle d’Abou Zeid dans l’organisation était tel que sa mort s’apparente pour Aqmi à celle d’Oussama ben Laden pour Al-Qaïda.

VIDEO (novembre 2010) Portrait d’Abou Zeid, l’émir sanguinaire d’AQMI

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=2c7jI0ln0YQ#![/youtube]

VIDEO. (juin 2012) Abou Zeid parade dans la ville sainte de Tombouctou

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=90COWwovTng[/youtube]

 

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4 COMMENTAIRES

  1. que dieu l’accepte comme martyr……… et qu’il l’accorde de la mesericorde amen.cela n’est rien absolument tout le monde est mortel; mais la lutte continue contre les francais et les negres et traitres africains

  2. Nord du Mali: «Il y a tous les ingrédients pour une confrontation intercommunautaire»

    Groupe de soldtas touaregs du MNLA dans la région de Kidal, le 4 février 2013.
    REUTERS/Cheick DiouaraPar Christophe Boisbouvier
    Au nord du Mali, les équilibres ethniques sont fragiles, comme en témoignent les violents affrontements entre les communautés arabe et touarègue le week-end dernier dans l’extrême nord du pays. L’armée française risque-t-elle de tomber dans le piège ethnique ? L’ancien ambassadeur Mohamed Mahmoud El-Oumrany est le président de la communauté arabe du Mali.
    RFI : Est-ce qu’il y a des exactions contre les populations civiles du nord du Mali de la part de l’armée malienne ?

    Mohamed Mahmoud El-Oumrany : A la libération de Tombouctou, il y a eu des exactions, contre la communauté arabe en particulier. Il y a eu des pillages de magasins et de domiciles, et il y a eu des pertes humaines. Nous avons poussé des grands cris. Et le Mali est en train de réagir. Des sous-officiers, des soldats, qui sont responsables de certaines de ces exactions sont en route pour Bamako.

    Lundi 25 février en effet, un porte-parole de l’armée malienne a annoncé à la télévision que des militaires fautifs étaient rappelés à Bamako. Avez-vous des nouvelles des quatre commerçants qui ont été enlevés à Tombouctou, à leur domicile, le 14 février dernier ?

    Non, nous n’avons aucune indication, et c’est la raison pour laquelle ces militaires sont acheminés actuellement vers Bamako.

    Ce qui veut dire que vous êtes très inquiet ?

    Bien sûr, nous sommes très inquiets ! Nous, nous considérons qu’ils n’existent plus, qu’ils ont été liquidés. Les militaires en question viennent pour répondre de ces exactions. La justice est en marche, l’autorité de l’Etat est en marche. Nous considérons que ces exactions ne se renouvelleront plus.

    Samedi 23 février, à al-Khalil, dans l’extrême-nord, il y a eu des combats meurtriers qui ont fait 22 morts, entre des Touaregs du MNLA et des Arabes du MAA (Mouvement arabe de l’Azawad). Y a-t-il un risque de graves affrontements intercommunautaires ?

    Je vais vous dire une chose : il y a tous les ingrédients pour une confrontation intercommunautaire. C’est la faute du MNLA. Le MNLA a attaqué des commerçants paisibles à al-Khalil, il a attaqué également des véhicules isolés sur l’ancienne route Nord-Niger, qui relie l’Algérie à Gao et à Tombouctou. Il a pillé des véhicules à al-Khalil, il a pris toutes les marchandises, les maisons, les boutiques. Tout est pillé. Et il y a actuellement entre 16 et 20 personnes entre ses mains. Toute la communauté arabe qui résidait à al-Khalil a été obligée d’évacuer la ville.

    C’est la première fois qu’il y a un nettoyage ethnique par une communauté vis-à-vis d’une autre. La cause, c’est que la région de Kidal est considérée aujourd’hui comme un sanctuaire pour le MNLA. Il n’y a pas l’armée malienne pour rétablir l’équilibre, pour rétablir la loi. Il n’y a que le MNLA dans la région. Il vous pille, et si vous protestez, il court vers l’armée française pour dire : « Voilà les islamistes. Voilà les terroristes ». C’est une situation qui n’est pas acceptable et elle va conduire à un affrontement certain, entre les communautés arabes et les communautés touarègues.

    Voulez-vous dire que les Touaregs du MNLA profitent de leur alliance tactique avec l’armée française, dans la région de Kidal ?

    Exactement ! Et elle ne repose sur aucune utilité pour l’armée française. Le MNLA ne peut rendre aucun service concernant les intérêts français, à savoir les otages, la lutte contre les islamistes. Il ne peut pas protéger non plus les intérêts français au Niger.

    Alors vous pointez du doigt les Touaregs du MNLA, mais derrière les Arabes du MAA, on parle d’Oumar Ould Hamaha, l’ex-porte-parole d’Aqmi. Est-ce que ce mouvement ne risque pas d’être infiltré par les jihadistes ?

    Au moment de ces événements, Oumar Ould Hamaha n’était pas dans la région. Les services français peuvent vérifier. Quand un homme se noie dans un fleuve, il s’accroche à un serpent de passage.

    Voulez-vous dire que des combattants MAA sont en train de s’agripper à des jihadistes ?

    Jusqu’à présent ils ne se sont pas accrochés aux jihadistes. Mais si l’armée française ne bride pas l’action du MNLA, cela se produira, parce que les jihadistes viendront. Le prétexte sera la protection de la communauté arabe, alors que nous, nous plaçons la protection de la communauté arabe sous la loi du Mali. Mais si les exactions continuent contre la communauté arabe, on ouvre la porte à toutes les aventures.

    Est-ce que le MAA n’est pas une entreprise de blanchiment pour d’anciens combattants d’Aqmi ou du Mujao ?

    Absolument. Mais le MAA n’a jamais fait de coup de feu contre l’armée. Il n’a jamais fait un coup de feu contre une autre communauté. Mais aujourd’hui, alors que les Arabes sont attaqués, le MAA va sortir. C’est pourquoi je voudrais attirer l’attention de l’armée française et du Mali : cette poursuite de pression va conduire la communauté arabe dans un conflit avec les Touaregs.

    Quand vous dites cela à l’ambassadeur de France à Bamako, qu’est-ce qu’il vous répond ?

    Il comprend. Il pense que c’est une mauvaise situation. C’est une incompréhension qu’il faut lever rapidement, et c’est pourquoi je suis encouragé à dire à l’armée française que ce qui peut servir à la libération des otages, le maintien de la sécurité de la région, c’est d’abord les Ifoghas. C’est la famille Intalla (dirigeante du MIA, ndlr). C’est la mémoire, la confiance des communautés de l’Adrar.

    Donc vous faites confiance au nouveau mouvement touareg MIA, dissident d’Ansar Dine ?

    Oui, je crois que la famille Intalla doit être au-dessus de tout ça. Elle n’a pas besoin d’organisation militaire ou politique. Avec nous, avec cette famille, nous pouvons libérer les otages français.

    http://www.rfi.fr/afrique/20130301-nord-mali-il-y-tous-ingredients-une-confrontation-intercommunautaire

  3. et vous pensez que sa mort va changé quelque chose dans leur determination?vous connaissez pas les arabes,plus courageux qu’eux tu meurt,la preuve la resistance continue,c’est qui parlez seulement eux ils agissent,vive azawad

  4. Ces indesirabes ne meritent pas que l’on perdre trop de temps dans les commentaires autour de leur mort supposee ou vraie. Ils meurent comme des vermines dont ils faut debarasser le monde c’est tout…Ils ont fait le choix d’etre des terroristes dans un monde ou il ne nous est demande que d’etre bon les uns envers les autres. Eux, ils ont autre chose dans la tete a la place de la matiere grise. Ce qui fait qu’ils ne peuvent jamais avoir la meme pensee que les autres. Qu’ils brulent tous en enfer…..

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