Confrontés aux mêmes dangers d’al-Qaida et de la criminalité transnationale, la Mauritanie et le Mali réaffirment leur partenariat stratégique.
Le dernier round d’entretiens bilatéraux entre le Mali et la Mauritanie s’est terminé le vendredi 29 juillet à Nouakchott, où les responsables de ceux pays se sont attachés au renforcement de la coopération en matière de sécurité face à un ennemi commun.
"Il est du devoir de la Mauritanie et du Mali de trouver une approche commune à la nouvelle menace terroriste pour faire front aux grands dangers des différents réseaux de trafic illégal auxquels est exposée la zone sahélienne", a déclaré le ministre mauritanien des Affaires étrangères Hamadi Ould Hamadi, qui coprésidait la 12ème session du Haut comité conjoint de coopération avec son homologue malien Soumeylou Boubeye Maiga.
Cette rencontre de deux jours est le dernier signe du réchauffement des relations entre ces Etats du Sahel-Sahara. Le ministre mauritanien a également salué "l’important rôle joué par la République du Mali dans la lutte constante contre le terrorisme et son initiative qui a donné lieu à l’organisation d’un congrès ministériel en mai dernier à Bamako sur la lutte contre ce phénomène et contre la criminalité transfrontalière, qui a enregistré un éclatant succès reconnu par tous".
"L’importance de la coopération entre les deux pays est consolidée par la religion, l’histoire, la géographie et le tissu social", a ajouté Ould Hamadi.
En conclusion à son discours, le chef de la diplomatie mauritanienne a rappelé aux gouvernements malien et mauritanien leur responsabilité politique et leur devoir moral de répondre à ce patrimoine commun en tentant sans relâche d’unir leurs efforts visant à instaurer une coopération vitale et diversifiée entre les deux pays.
Pour sa part, le ministre malien des Affaires étrangères Soumeylou Boubeye Maiga a souligné que cette réunion à Nouakchott faisait suite à une série de conférences organisées ces dernières années. Il a salué "l’excellente coopération entre les agences de sécurité des deux pays".
En mai, le Mali avait organisé une conférence régionale sur le terrorisme et le crime transfrontalier au Sahel. Le Mali, le Niger, la Mauritanie et l’Algérie avaient déclaré leur volonté de lutter contre al-Qaida au Maghreb islamique (AQMI).
"Nous sommes prêts pour ce combat, pour cette lutte contre al-Qaida", avait déclaré Maiga lors de cette rencontre à Bamako.
Le ministre malien s’est déclaré partisan de la même stratégie à Nouakchott : "Nous voulons faire des actions durables et faire du Sahara une zone de stabilité en matière d’actions et de coopération militaire."
Les spécialistes rencontrés par Magharebia ont expliqué que cette dernière rencontre devrait permettre de renforcer la coopération bilatérale à un moment critique, quelques semaines seulement après une série de batailles entre AQMI et les forces militaires mauritaniennes.
"Le Mali a autorisé la Mauritanie à pénétrer à l’intérieur de ses frontières pour y poursuivre les terroristes, mais cela a été dicté par des raisons purement liées à la sécurité et cela ne signifie pas le règlement de tous les problèmes en suspens", a indiqué l’analyste Sidi Ould Elmami.
Pour l’économiste Salek Ould Mouloud, les accords signés lors de cette conférence de Nouakchott devraient permettre de "renforcer la coopération qui a toujours existé entre les deux peuples".
"Cela est nécessaire pour aider ces deux peuples, qui ont des intérêts économiques communs, notamment dans les provinces du sud-est de la Mauritanie, où les échanges commerciaux entre les habitants locaux sont nombreux et où les bergers mauritaniens emmènent paître leur bétail sur les terres fertiles du Mali en été", a-t-il ajouté.
Cette amélioration des relations "permettra également d’ouvrir la frontière entre les deux pays dans les régions de l’est ; cela renforcera la confiance mutuelle de la population, et ces dernières pourront ainsi sentir le danger mutuel que représente la menace terroriste et s’allier contre elle", a-t-il conclu.
magharebia.com – 2011-08-01
