Le documentaire de Nathalie Prévost et Olivier Jobard, diffusé sur France 5 ce dimanche 28 mai, revient avec justesse sur les origines de la crise malienne, l’échec militaire français et le fossé qui s’est creusé entre les communautés.
C’est un double tour, à la fois géographique et sociologique, de la crise malienne. En 70 minutes, Nathalie Prévost et Olivier Jobard accomplissent les deux avec courage et finesse. Pour leur documentaire, diffusé ce dimanche soir sur France 5, les journalistes se sont rendus à Bamako, Gossi et Gao, dans le sillage de l’armée française, mais aussi là où plus aucun reporter ne se rend plus, ou presque : à Tombouctou, Kidal et jusqu’à Talataye, en bivouac dans ce bout de désert hostile de la zone dite «des trois frontières», disputée par les mouvements armés et les groupes jihadistes. Le Mali, en guerre sur presque la moitié de son immense territoire, y apparaît dans sa diversité, mais aussi dans sa tragique beauté – l’effet des images si justes rapportées par Olivier Jobard.
Mali, la guerre perdue contre le terrorisme évite à peu près tous les clichés et les malheureux raccourcis du traitement de la crise malienne. Le documentaire n’est en rien «exclusif» et leurs auteurs n’y font aucune «révélation». Tant mieux. Ils restituent au contraire dans la nuance et la complexité les causes de cette guerre qui a débuté il y a onze ans, en donnant la parole à ses acteurs comme à ses victimes. Un berger peul illettré, un Premier ministre populiste, un officier de l’armée française, un ancien combattant jihadiste, un imam, un milicien dogon, une chanteuse bamakoise, un chef touareg… La simple juxtaposition de leurs paroles, souvent, suffit à souligner le terrible fossé qui s’est creusé entre les communautés.
Cruelle lumière
Aux deux extrémités du film, les images du bouillonnement souverainiste de la rue bamakoise, sous la cruelle lumière de la mi-journée, répondent à celles de la douce nuit de prières collectives du Maouloud (l’anniversaire de la naissance du Prophète) autour de la vieille mosquée de Tombouctou. «L’islam, c’est ici la valeur la mieux partagée», rappelle un lettré de la ville, à rebours de l’idée reçue – et tenace – d’un conflit né d’une crise du fondamentalisme religieux.
Le tournage s’est déroulé en 2022. «L’année a été un formidable accélérateur historique et nous avons tourné notre film comme une course contre la montre», a expliqué Nathalie Prévost. L’armée française a notamment été poussée hors du Mali par les militaires au pouvoir, alors que les groupes jihadistes n’ont jamais été aussi puissants depuis leur arrivée dans le pays. Pourtant, face caméra, les soldats de l’opération Barkhane finissante n’arrivent pas à accepter les mots du titre, «une guerre perdue», et s’indignent même d’une telle suggestion. Alors que les télévisions françaises s’éloignent peu à peu du Mali, dix ans après le déclenchement de l’opération Serval par François Hollande, ce film nous oblige, heureusement, à ne pas en détourner le regard.
Mali, la guerre perdue contre le terrorisme, réalisé par Nathalie Prévost et Olivier Jobard, dans le Monde en face sur France 5, dimanche 28 mai à 20 h 55.
Source: https://www.liberation.fr/
. “L’armée française a notamment été poussée hors du Mali par les militaires au pouvoir, alors que les groupes jihadistes n’ont jamais été aussi puissants depuis leur arrivée dans le pays.”
. Quel mensonge autant grotesque qu’éhonté : au Mali, le terrorisme est désormais vaincu, définitivement et absolument, par les F. AMa !
. Vive et bravo, les F.A.Ma !
LA GUERRE CONTRE LE TERRORISME SERA TOUJOURS GAGNÉ PUISQUE LES TERRORISTES ONT MOINS DE RESSOURCES ET DE DÉTERMINATION QUE NOUS.
Toute guerre contre le terrorisme est systématiquement perdue d’avance si et seulement si il s’agit de recourir exclusivement aux moyens militaires.
C’est un principe dont ni les USA, ni la France, ni le Mali ne pourront déroger.
Et oui, c’est exact
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