Même si Paris pousse à un règlement rapide de la situation en Centrafrique, les autorités françaises martèlent que l’affaire est entre les mains de la région, la Communauté économique des Etats d’Afrique centrale (CEEAC), et que la France n’est plus un “acteur” mais un “observateur”.
Pour Thierry Vircoulon, directeur pour l’Afrique centrale du cercle de réflexion International Crisis Group, la France n’a plus de rôle en Centrafrique, “même pas de façade”. “C’est la nouvelle politique africaine de la France parce que Paris considère que les Africains doivent gérer leurs problèmes et deuxièmement parce qu’on a quand même des choses plus importantes à faire au Mali”, dit-il.
Même écho pour Antoine Glaser, expert des questions africaines, qui observe “une réelle volonté du président François Hollande de montrer qu’il n’y a pas d’intervention en Centrafrique et que la France ne veut pas s’en mêler”.
“Je pense que c’est important pour François Hollande et réel sur le terrain car le dossier le plus sensible pour lui, c’est l’appui aux forces maliennes et à la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest pour reprendre le nord du Mali”, estime M. Glaser.
La France a été choisie par ses partenaires européens comme “nation cadre” de la mission de l’UE de formation de l’armée malienne et un Français, le général François Lecointre, doit être nommé incessamment à la tête de cette mission. Le 20 décembre, le Conseil de sécurité de l’ONU a adopté une résolution approuvant le déploiement par étapes d’une force armée internationale au Mali pour déloger les groupes islamistes armés qui en occupent le Nord depuis bientôt un an.
“Le vrai dossier africain pour François Hollande c’est le Nord Mali et la lutte antiterroriste pour la sécurité de l’Europe et de la communauté internationale”, insiste M. Glaser.
Malgré tout, la France a envoyé encore dimanche à Bangui un renfort de 180 militaires, venus du Gabon, portant à 580 le nombre de soldats français sur place, pour évacuer si besoin le millier de Français et de binationaux en cas de détérioration de la situation. Les groupes rebelles armés ont pour le moment arrêté leur progression vers la capitale, campant à 160 kilomètres de Bangui.
“C’est vrai, convient un diplomate sous couvert de l’anonymat, qu’au moment où l’on dit +l’Afrique aux Africains+, il y a 600 soldats français à Bangui, je comprends que le message soit un peu brouillé”.
“Mais assure-t-il, l’objectif, ce n’est pas d’aller patrouiller en ville, de faire la police, d’aller au front ni de faire de l’interposition. C’est aux Africains de le faire. On n’est plus du tout dans le cas où la France déposait un président et en ramenait un autre dans un avion”.
Pour Thierry Vircoulon, les militaires qui sont maintenant au premier rang en Centrafrique, ce sont les Africains (un peu moins de 800 militaires) et la gestion diplomatique de la crise est faite par les Africains. “Il n’y a pas de rôle (de Paris) en sous-main, même pas en mains, même pas en quoi que ce soit. D’ailleurs il n’y a quasiment aucun intérêt français là-bas”.
Paris, toujours dans son rôle de “soutien”, a appelé les parties en conflit à aller sans délai négocier la semaine prochaine à Libreville, au Gabon, et a préparé un projet de déclaration qui devrait être adopté incessamment par le Conseil de sécurité pour soutenir ces pourparlers de paix.
Selon M. Vircoulon, la seule considération qui pourrait conduire la France à se réinvestir serait d’ordre humanitaire, si des violences éclataient, risquant de déboucher sur un bain de sang à Bangui. “On verrait alors ce que l’Elysée déciderait mais, pour le moment, dit-il, la ligne est extrêmement claire”.
Message aux garde fous de Maliweb…! J’ai envoyé plus de commentaires que le nombre affiché. Quel est votre mode de calcul des commentaires…?
” La France reste discrète en Centrafrique, plus préoccupée par le Mali…” /// … ( … ? ) C’est pourquoi ils envoient des militaires Français en renfort à Bangui…?
Je donne raison à Hollande. Un régime comme celui Bozisé ne mérite pas d’être sécourru. La rébellion se justifie bien en RCA à cause du tréfond de la mauvaise gouvernance.
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