La Crise sécuritaire dans le Sahara central en débat : Pour une plus forte implication des acteurs politiques

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Leaders des partis politiques, parlementaires, élus locaux doivent peser de toutes leurs influences dans le règlement des questions sécuritaires

Architecture de sécurité régionale de la CEDEAO et le système de conflit au Sahara central-dialogue politique". C’est le thème d’une conférence animée, dans la salle Aoua Kéita de l’Assemblée nationale, le samedi 29 octobre 2011, par trois experts commis  par  la Fondation Friedrich Ebert, Pr Massaër Diallo, Dr Boubacar Daouda Diallo et Simon Asoba avec pour modérateur Dr Zéïni Moulaye. La rencontre a permis aux participants d’être édifiés sur le rôle des acteurs politiques dans la résolution des crises dans la région sahélo-saharienne. A l’ouverture des travaux, le 5ème  vice-président de l’Assemblée nationale, l’honorable El Hadj Baba Haïdara dit Sandy, a déclaré que la sécurité constitue, aujourd’hui en Afrique, une préoccupation majeure à dimension sous-régionale, voire continentale. D’où toute la pertinence du thème choisi, à savoir : " L’architecture de sécurité de la CEDEAO et le système de conflit au Sahara central ".

Pour ce député élu à Tombouctou qui dirige une cellule de parlementaires pour le règlement de la question sécuritaire dans les régions nord, " la Fondation Friedrich Ebert, le réseau WANSED et l’Assemblée nationale du Mali, à travers l’organisation de cette conférence, visent à favoriser une compréhension approfondie de la dimension régionale du système de conflit au centre du Sahara entre les acteurs politiques, s’approprier l’architecture de sécurité de la CEDEAO, favoriser une bonne compréhension des mécanismes et des dispositions de l’architecture de sécurité régionale en Afrique de l’ouest, de ses possibilités et limites à s’engager dans le système de conflit au centre du Sahara, sensibiliser les parlementaires sur la politique de sécurité régionale, faciliter le dialogue politique sur des approches et solutions globales ".

L’honorable représentant du président de l’Assemblée nationale a expliqué les dispositions qui sont en train d’être prises pour envoyer dans les zones septentrionales du Mali, où il y a un afflux de réfugiés Libyens d’origine malienne, pour évaluer les menaces sur la paix dans ces localités. Il s’agit d’une cellule de crise composée de députés de la zone, des membres de la Commission défense et sécurité et de la commission de l’administration territoriale et de la décentralisation.

Pour sa part, la Représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert, Mme Antoinette Lohmann, l’espace sahélo-saharien est aujourd’hui en proie à de nouvelles menaces sécuritaires caractérisées par des conflits d’intérêt et de leadership autour du trafic de drogues, d’alcool, d’armes et de stupéfiants impliquant des chefs narcotrafiquants étrangers, des jeunes locaux de toutes les communautés.

"L’immensité de l’espace du Sahara central, la faiblesse des moyens militaires ont favorisé l’émergence de nouveaux acteurs à travers la présence d’Al Qaïda au Maghreb Islamique (AQMI) ". Et Mme Lohmann d’expliquer que la gestion de ce problème exige une approche régionale dans le cadre d’une coopération interétatique tant au niveau sous-régional permettant de rassembler les moyens qui prennent en compte toutes les facettes des conflits pour la paix et la sécurité, gage d’un développement durable.

 

Selon la Représentante résidente de la Fondation Friedrich Ebert, pour que cette coopération régionale soit une réalité, il faut un engagement ferme de la CEDEAO. " Il est vrai que la CEDEAO dispose aujourd’hui d’un mécanisme de prévention, de gestion de conflits et de maintien de la paix et la sécurité ; on sait aussi qu’elle a développé de nombreuses initiatives et textes concernant les questions sécuritaires et de criminalité transfrontalière dans la sous-région.

Mais, face à l’escalade de la violence perpétrée chaque jour par AQMI dans le Sahara central, la CEDEAO devrait être plus active dans la mise en œuvre de stratégies de lutte contre la criminalité à travers une coopération dynamique mettant en synergie les moyens matériels et humains ", a-t-elle assuré. La force de la CEDEAO réside,  à en croire Mme Lohmann, dans la  mise en commun des moyens des Etats qui la composent. Chaque Etat devra disposer de parlement fort, afin de pouvoir exercer un contrôle efficace sur l’exécutif, influencer la politique de sécurité régionale et contribuer ainsi à la recherche de solutions aux défis sécuritaires dans la l’espace du Sahara central. Cela interpelle, a-t-elle insisté, les députés de chaque Etat membre qui doivent développer des stratégies de contrôle pour circonscrire les nouvelles menaces sécuritaires.

 

                             Bruno D SEGBEDJI

 

 

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