Dans une déclaration commune, jeudi 25 mars 2021, les 17 organisations de la société civile sahélienne de la Coalition citoyenne pour le Sahel condamnent les récentes attaques contre des civils au Niger.
La Coalition citoyenne pour le Sahel condamne avec la plus grande fermeté les attaques contre les populations civiles qui ont fait plus de 200 morts au Niger ces derniers jours dans les régions de Tahoua et de Tillabery, dans l’ouest du pays.Les organisations de la société civile ouest africaine membres de Coalition citoyenne rendent hommage à la mémoire de toutes les victimes et saluent la décision des autorités nigériennes de décréter un deuil national de trois jours.
Ces tragiques événements, qui font suite à la mort de plus de 100 civils dans une série d’attaques début janvier, rappellent l’urgence qu’il y a à faire de la protection des civils la première priorité de la réponse à la crise multidimensionnelle au Centre du Sahel (Niger, mais aussi Mali et Burkina Faso).Les récentes attaques soulignent également les limites de l’approche contreterroriste telle qu’elle est menée, qui ne parvient pas à empêcher de nouvelles violences contre les populations. Au contraire, les civils sont de plus en plus vulnérables, comme en témoignent les vastes déplacements de populations constatés suite aux dernières attaques.
Sita Adamou, Président de l’Association Nigérienne de Défense des Droits de l’Homme, membre de la Coalition citoyenne, a déclaré : « Nous sommes profondément attristés par cette perte tragique de vies innocentes dans notre pays. Ces attaques horribles au Niger marquent l’échec d’une stratégie de sécurité qui a donné la priorité à la « neutralisation des terroristes” plutôt qu’à l’investissement dans des actions visant à assurer une sécurité durable aux populations sahéliennes.Il est urgent d’adopter une nouvelle approche, non seulement dans les déclarations politiques mais aussi dans les actions. »
La Coalition citoyenne pour le Sahel appelle à réorienter les priorités pour répondre plus efficacement à la crise dans la région, en privilégiant la protection des civils, une solution politique qui permette de s’attaquer aux causes profondes de l’instabilité, la réponse à l’urgence humanitaire et la lutte contre l’impunité. Ces quatre priorités feront l’objet de 29recommandations concrètes et quantifiables aux gouvernements de la région et leurs partenaires internationaux, dans un rapport de la Coalition citoyenne, « Sahel : Ce qui doit changer – Pour une nouvelle approche centrée sur les besoins des populations », qui sera publié le 15 avril 2021.
ORGANISATIONS SIGNATAIRES
- African Security Sector Network (ASSN)
- Afrikajom Center,Think tank basé à Dakar
- Association Malienne des Droits de l’Homme (AMDH), Mali
- Association Nigérienne de Défense des Droits de l’Homme, Niger
- Centre Afrika Obota (CAO), Niger
- Centre Diocésain de Communication (CDC), Ouahigouya, Burkina Faso
- Collectif contre l’impunité et la stigmatisation des communautés (CISC), Burkina Faso
- Coordination des associations des femmes de l’Azawad (CAFA), Mali
- Doniblog, Mali
- Fédération internationale pour les droits humains (FIDH)
- Mouvement Burkinabé pour la Defense des Droits de l’Homme et des Peuples (MBDHP), Burkina Faso
- Observatoire Kisal
- Réseau nigérien pour la gestion non violente des conflits (RE-GENOVICO), Niger
- Réseau Panafricain Pour la Paix, la Démocratie et le Développement (REPPADD), Niger
- Wathi, Think tank basé à Dakar
- West Africa Network for Peacebuilding (WANEP), Niger
- Women in Law and Development (WILDAF), Mali
Le chapô est de la rédaction
A propos de la Coalition citoyenne pour le Sahel
La Coalition citoyenne pour le Sahel est une alliance informelle de plusieurs dizaines d’organisations de la société civile sahéliennes et ouest africaine, soutenues par des ONG internationales, dont l’objectif est de convaincre les gouvernements d’adopter une nouvelle approche au Sahel qui permette de mieux protéger les populations civiles. La Coalition citoyenne a été lancée en juillet 2020, avec la publication des Piliers citoyens, les quatre priorités qui devraient orienter tout réponse à la crise au Sahel.
Source : https://phileingora.org