La classe politique malienne pour une concertation nationale à Bamako

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La situation au Mali était au coeur de la réunion du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine à Addis Abeba en Ethiopie. Le Conseil a de nouveau demandé samedi aux autorités de transition d’entamer des consultations pour la formation d’un gouvernement d’union nationale. A Bamako, justement, les mouvements politiques se reparlent.

Le Front du refus (FDR, opposé aux putchistes) et la Coordination des organisations patriotiques du Mali (Copam, favorable aux putchistes) se sont réunis samedi 14 juillet, tandis que le Premier ministre Cheik Modibo Diarra était à Paris, pour rencontrer le président intérimaire Dioncounda Traoré, toujours convalescent.

C’était leur quatrième rencontre. Le Front du refus (FDR) et la Copam sont au moins d’accord sur un point, comme l’explique Oumar Hamadoun Dicko, l’un des leaders du FDR :

« On a beaucoup de points de divergence, mais il y a beaucoup de points ce convergence : nous en sommes  aujourd’hui à une volonté commune de constituer un gouvernement d’union national. Chacun a mis de l’eau dans son vin et chacun pense plutôt à l’avenir de ce pays. »

La même volonté de dialogue se retrouve chez  Hamadoun Amion Guindo, le président de la Copam, qui relate : « Tout le monde est d’accord avec cette idée d’aller à une concertation nationale, de tout mettre sur la table et de discuter ensemble en démocrates. Sinon en respect du pays, nous accepterons la décision qui sera prise par la majorité. »

Les regroupements politiques attendent maintenant la feuille de route du gouvernement. C’était l’un des sujets abordés ce samedi à Paris, lors de la rencontre entre le président de la transition Dioncounta Traoré et le Premier ministre Cheik Modibo Diarra.

Ce dernier commente : « La première des choses, c’est la feuille de route de la transition, qui est finie et que nous avons emmené (au président) pour avoir ses observations. La deuxième chose, c’est la formation d’un gouvernement d’ouverture nationale. Et la troisième chose, c’est évidemment l’état des forces armées du Mali, et comment aider ces forces à pouvoir remplir leur devoir régalien. »

Le Premier ministre n’en dit pas plus. « Si j’ai une annonce à faire, ce sera de Bamako », précise Cheik Modibo Diarra.

Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA a demandé samedi « la fin des interférences inacceptables de la junte militaire et de ses soutiens civils dans la gestion de la transition ». A Kati, la réaction des ex-putchistes maliens.

« Ils sont à côté de la plaque ! » s’exclame le porte-parole du Comité National pour le Redressement de la Démocratie et la Restauration de l’Etat (CNRDRE). Selon Bakary Mariko, les présidents ouest-africains n’ont qu’à venir à Bamako pour voir que les militaires ne perturbent rien du tout. « Le capitaine Sanogo n’assiste pas au Conseil des ministres, c’est le gouvernement qui gère le pays », renchérit un commandant.

Le CNRDRE accuse aussi la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) de fouler au pied l’accord cadre signé le 6 avril dernier, en revenant sur la proposition d’accorder au capitaine Sanogo le statut d’ancien chef d’Etat. Quant à une intervention militaire ouest-africaine, l’armée n’en veut pas, explique Bakary Mariko.

« L’armée malienne aujourd’hui a les hommes pour faire face à sa mission, estime-t-il. Tout ce qu’elle demande, c’est des moyens logistiques, des conseils et une assistance surtout aérienne pour faire face. Sinon elle ne veut pas de forces d’interposition sur le territoire Malien. »

Le CNDRE a été l’interlocuteur de la Cédéao pour signer l’accord cadre, rappelle son porte-parole. Son avenir dépend donc des Maliens et ne pourrait être exigé avec des menaces et des sanctions, dit-il. En principe, un comité consultatif chargé des réformes militaires – élargi à des civils – a été créé après un vote à l’Assemblée. Mais de fait, le CNRDRE existe toujours.

La situation est restée calme samedi 14 juillet à Goundam, cette localité située à une centaine de kilomètres de Tombouctou où la population s’est révoltée la veille contre les islamistes qui contrôlent la ville et qui avaient fouetté une jeune femme qui ne portait pas le voile. Selon des sources jointes sur place, tous les jeunes interpelés vendredi ont été libérés. Toutefois, un jeune a été arrêté ce dimanche pour avoir proféré des menaces contre les islamistes, et a été conduit à Tombouctou. On a appris par ailleurs que l’imam de Goundam et d’autres notables de la ville sont partis pour Tombouctou afin d’y rencontrer les chefs islamistes.

Par RFI –

Article publié le : dimanche 15 juillet 2012

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5 COMMENTAIRES

  1. QUE MANQUE-T-IL A LA SOLUTION DE SORTIE DE LA CRISE MALIENNE FOURNIE PAR LE GOUVERNEMENT ?

    Bonjour,
    Le porte parole du gouvernement de transition du Mali, Hamadoun Touré, en se prêtant à l’interview, organisée par Africable, fait un geste important en direction des Maliens en les informant sur la solution retenue par le gouvernement.

    Il apparait deux options: l’option A, dialoguer et l’option B, faire la guerre. D’après le Ministre, les deux options prévalent. Le gouvernement de transition préfère l’option A, le dialogue et en cas d’échec utilisera l’option B (faire la guerre).

    Comme je l’avais proposé, la négociation à travers le dialogue (option A) est effectivement la meilleure solution en tenant compte du contexte du Mali.

    Car comme dit Monsieur le Ministre de la communication et des nouvelles technologies, porte parole du gouvernement, «même si on fait de la guerre, il faut revenir à la table de négociation, discuter. Il ne faut pas oublier dit-il que parmi les occupants du Nord, nous avons nos frères qui sont égarés et à côté d’eux, il y a des marchands d’illusion, des vendeurs de chimères, des aventuriers, des narcotrafiquants, il y a le crime organisé, le terrorisme, l’islamisme qui sont ensemble. Donc, il faut séparer tout cela avec lucidité, mais nous tendons la main au dialogue. Mais si elle est refusée, nous ne pouvons pas la laisser tendue indéfiniment »

    Les frères égarés avec lesquels il faut négocier sont ceux dont il parle, ce sont les Maliens membres du MNLA et de Ansar Eddine. Ce qu’il y a à négocier, c’est à tous les Maliens de le définir, entre autres, c’est le développement équitable du Mali et l’intégration équitable des communautés au Mali dans le cadre de la décentralisation.

    Le Ministre met en avant la vérité comme un des appuis le plus sûr du Mali en cas de guerre (Option B). Il dit ceci : « nous avons l’armée, nous avons nos forces de défense et de sécurité, nous avons nos partenaires, … mais nous avons surtout la vérité avec nous, c’est elle qui finira par triompher. Nous avons la vérité avec nous, l’intégrité territoriale, qui date des siècles et des siècles à travers les âges, nous avons vécu ensemble mais il y a eu une fausse propagande qui est en train d’être dégonflée comme une baudruche, … ce sont les anciens partisans qui sont en train de s’affronter parce que c’était un marché de dupes, c’était un mariage mal assorti, c’était une alliance impossible, maintenant nous sommes en train de voir le vrai visage de tous ceux qui sont en train d’écumer le nord du pays pour des desseins inavoués»

    En plus de cette vérité, la détermination et la volonté de reconquérir les territoires occupés, font que le gouvernement souhaite libérer le nord, le plus tôt possible, il souhaite tout boucler pour la fin de la transition, dit le porte parole du gouvernement.

    Il dit que le gouvernement mettra TOUT en œuvre pour la libération du Nord et ça sera fait.

    En somme, le porte parole du gouvernement a su bien répondre aux questions, seulement, il ne dit pas comment sera organisé le dialogue dont il parle et comment identifier les occupants non désirés.

    Dans ma proposition de sortie de crise, la négociation se fait à travers des conférences de compromis, entre Maliens, étendues aux régions et une guerre informationnelle (base de renseignements vérifiés) est utilisée pour identifier ces occupants non désirés.

    Bien cordialement
    Dr ANASSER AG RHISSA
    Expert TIC et Gouvernance
    E-mail: Anasser_AgRhissa@yahoo.f

  2. Cette concertation a été proposée dès le début, mais ils ont refusé, et voilà maintenant ils reviennent avec cette même idée. On voit ici la mauvaise volonté des ces hommes politiques qui n’ont pas honte avec tous les problèmes qu’ils nous ont causé avec leur mauvaise gestion consensuelle du pouvoir avec ATT. En plus aucun de ces partis ne s’est démarqué de cette gestion calamiteuse. Ce KO que nous vivons les arrange, car un vrai état de droit les rattraperait tous. Ils ne feront rien pour que le pays s’en sorte et nous serons toujours pris en otage. C’est au peuple d’être vigilent et de s’apprêter pour le futur. On doit plus choisir des gens qui nous ont mis KO. Qu’ils aillent au diable.

  3. Nos chers représentants du FDR et du COPAM.Si vous vous êtes mis d’accord
    j’espère que cela n’est pas un complot de plus contre notre peuple qui n’A PLUS CONFIANCE AUX POLITIQUES.Si vous ne voulez pas un 3ieme 26 mars,
    FAITE DE LA JUSTICE SOCIALE VOTRE CREDO DE BATAILLE.Notre peuple a beaucoup souffert de la corruption, du népotisme, du trafic de terrains…alorsque le pays continue à être cité comme “exemple de démocratie”.Cela rappelle bien l’histoire de “dèguè sousoukolon kala”:ka douman galondan’na dron. 😉 😉 😉

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