La situation sécuritaire à Kidal apporte chaque jour son lot de désolation, de doute et de crainte. La résurgence d’attaques à l’arme lourde (attentat à la voiture piégée et tirs d’obus) enregistrées ces derniers jours dans la capitale de l’Adrar des Ifogas, fait de plus en plus craindre une guerre d’usure dans une région où la forte présence des soldats français est loin d’inquiéter «les fous de Dieu».
La forte présence des forces françaises, africaines et des soldats maliens, est une situation qui, au prime à bord, devait faire de Kidal une région où les Djihadistes s’aventureront avec suffisamment de prudence. Les récents évènements qui se sont déroulés dans la ville, où presque dans la même semaine deux actes de nature terroriste, se sont suivis de très près, sont venus malheureusement attirer l’attention de la communauté internationale que la menace terroriste demeure toujours présente aux alentours de la ville de Kidal.
Le premier acte : l’attentat à la voiture piégée qui a sérieusement détruit les locaux de la banque malienne de solidarité (Bms) le samedi dernier. Une opération qui a visiblement surpris les militaires en faction au niveau de la banque.
La force de la déflagration a été proportionnelle au dégât causé : la mort de deux casques bleus sénégalais plus de nombreux blessés parmi les militaires onusiens et maliens. Des dégâts matériels importants ont également été enregistrés au niveau de la banque dont les locaux ont été pratiquement pulvérisés.
L’on était pas encore revenu de l’émotion causée par cette attaque lâche, que les terroristes ont remis ça, deux jours plus tard, précisément le lundi, avec des tirs d’obus (deuxième acte) qui avaient visiblement ciblé le camp militaire de la force Serval dans la ville. Si cette attaque -dont les auteurs ne sont toujours pas identifiés- n’a (fort heureusement) fait aucune victime, civile, ni militaire, il y a néanmoins lieu de s’inquiéter de cette montée de la menace terroriste dans une ville de Kidal où les Djihadistes n’excluent pas de frapper là où ça peut faire le plus mal, et même «de frapper au cœur» .
Dans une déclaration, suite à ces deux attaques le maire de la ville de Kidal, Ag Barka qui justifie cette aggravation de la situation sécuritaire par l’enlisement des négociations entre le gouvernement et la rébellion, s’est dit inquiet que la situation, à Kidal, n’évolue «vers une guerre d’usure». Ce qu’il convient de bien redouter. Il y a, en effet, un fait qu’il ne fait pas oublier : «Les groupes liés à Al-Qaïda qui ont occupé le nord du Mali pendant neuf mois en 2012 ont été affaiblis par une intervention militaire internationale lancée par la France en janvier et toujours en cours, mais ils restent actifs». Ce qui pose toute la problématique de la poursuite, par l’opération Serval, de sa mission engagée à partir de Konna, en engageant la traque aux terroristes dans les moindres recoins des repères de petits groupuscules d’organisations terroristes et du narcotrafic ont commencé à s’organiser. Une opération de grande envergure des forces françaises entre ces monts et collines s’impose à un moment où la France qui vient d’ouvrir un nouveau front en République de Centrafrique, peut baisser l’intensité de ses opérations au Mali. Des moments dont les organisations terroristes peuvent toujours profiter en commettant des actes terroristes comme celui qui, le samedi dernier, a coûté la vie à deux casques bleus qui abandonnent ainsi le combat alors que le chemin à parcourir reste encore bien long pour la totale libération du Mali de la menace…terroriste
Papa Sow Maliweb.net
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