Au total, quatre attaques se sont déroulées simultanément contre les check-points de la mission de l’ONU basée à Kidal aux environs de 20 heures. Venus à bord de pick-up et de motos, les assaillants ont tenté de prendre les positions tenues par les casques bleus aux différentes entrées de la ville. Une autre position plus avancée du camp principal de l’ONU a également été la cible de tirs.
Selon les populations, les échanges de tirs entre les casques bleus et les assaillants lourdement armés ont duré plus d’une heure. D’importants moyens militaires dont des hélicoptères ont été mobilisés par les soldats de la paix. Des tirs d’obus et des fusils à gros calibres ont été entendus par la population. Certains habitants de la ville racontent que des obus sont tombés près de leurs concessions sans faire de victime. Cette forte résistance des casques bleus appuyée par la force Barkhane a fini par repousser les assauts et disperser les assaillants. Selon les Nations Unies, c’est la première fois que quatre attaques coordonnées ciblent en même temps les positions des soldats de la paix dans cette localité.
NIAFUNKE: Un convoi des FAMa attaqué par des hommes armés
Un convoi des forces armées maliennes qui escortait des équipements de la société civile a été la cible d’une autre attaque d’hommes armés non identifiés vendredi entre Dofana et Sambani dans le cercle de Niafunké. Selon des sources locales, le bilan serait de six assaillants tués, un blessé. Des motos et des armes abandonnées par les assaillants ont été également saisies.
Cette multiplication d’attaques contre les casques bleus et les militaires maliens survient une semaine après le vote de la résolution du Conseil de Sécurité qui autorise à la mission de l’ONU au Mali de soutenir la force antiterroriste du G5 sahel.
Ces assauts menés contre les positions des casques bleus dans la ville de Kidal inquiètent les populations. Des habitants de la ville dénoncent les tirs des armes lourdes au dessus de la ville et des concessions d’habitation. Toute fois un calme précaire règne ce matin dans la ville et les populations ont repris leurs activités quotidiennes.
Cette coordination d’attaques contre les soldats de la paix à Kidal est, selon des spécialistes de sécurité, une riposte des groupes jihadistes contre le soutien que les Nations Unies viennent d’accorder à la force antiterroriste du G5 Sahel. Selon eux les groupes extrémistes veulent montrer qu’ils possèdent toujours une «capacité de nuisance» quelques soient les alliances et les moyens qui seront déployés contre eux.
TERRORISME: Deux groupes s’unissent contre les forces étrangères et les FAMa
Les Groupes terroristes « Soutien à l’islam et aux musulmans », dirigé par le malien Iyad Ag Ghaly et « Etat islamique dans le grand Sahara » de Abou Adnan Walid Sahraoui se donnent la main. Cette unification vise à relancer leur combat dans le sahel contre les différentes troupes militaires engagées dans la lutte contre le terrorisme.
Les combattants d’Iyad Ag Aly interviennent dans le Nord et le Centre du Mali alors que ceux d’Abou Adnan Walid Sahraoui sont surtout présents à la frontière Mali-Niger.
Selon RFI, d’après leur accord, les deux groupes n’hésiteront plus désormais à mener ensemble des opérations et à dégager des stratégies communes, même si chacun garde sa casquette. Leur objectif est donc de lutter contre la force française Barkhane, les casques bleus des Nations unies au Mali et les forces de sécurités du Mali.
Au même moment, différentes sources sécuritaires affirment que le nombre de terroristes dans le Sahel augmente après la défaite du groupe jihadiste Etat Islamique en Syrie et en Irak.
Ce rapprochement de ces deux mouvements terroristes intervient après l’annonce du coup d’accélérateur donné à la force G5 Sahel. Elle a reçu mercredi de nouveaux soutiens financiers internationaux afin qu’elle puisse remporter au plus vite ses premières victoires dans la lutte contre les jihadistes.
En effet, les Emirats arabes unis et l’Arabie Saoudite ont annoncé pour leur part un financement à hauteur de 85 milliards de francs CFA à cette force, dont les besoins ont été évalués à près de 170 milliards de francs CFA. Déjà plus de 70 milliards de nos francs ont été mobilisés par l’Union Européenne et les Etats Unis pour le déploiement de la Force anti-jihadiste des 5 pays du Sahel.
Avec Tamani