Kidal sous domination des groupes armés : Les alliés du Mali à la merci du Mnla et autres

6
Dans les rues de Kidal, domination
Dans les rues de Kidal, en juillet 2013.
AFP/KENZO TRIBOUILLARD

Aujourd’hui, il n’est un secret pour personne que les jihadistes ne sont pas partis du Mali. Plusieurs actes posés par eux en attestent. Les prises d’otages et libérations, les actes de groupes armés infiltrés par des éléments jihadistes sont suffisamment illustratifs. Nous avons eu la chance d’échanger avec un citoyen malien qui est revenu de Kidal, qui est très déçu du comportement des alliés du Mali, à commencer par la France.  Selon lui, la France a été le premier allié du Mali dans cette crise, mais au sujet de la situation de Kidal, «elle  n’est pas claire avec le Mali».

 

 

La France, selon lui, a tout planifié. «Elle n’agit pas seule ; elle agit en fonction du calendrier de la communauté internationale et elles disent la même chose. Ce sont nous, les Maliens, qui ne comprenons pas cela. La France, les USA, la Russie savent ce qui se trouve dans le sous-sol de Kidal». Et notre source d’ajouter que pendant toute la période de leur arrivée à Kidal jusqu’au mois d’avril de cette année, les éléments de Serval ne travaillaient pas avec l’armée malienne. C’est récemment qu’ils ont commencé à travailler ensemble. Mais, avant cela, les militaires français faisaient des patrouilles, «des fouilles partout à Kidal et maintenant qu’ils savent que la ville de Kidal est remplie de jihadistes, ils disent à l’armée malienne de venir avec eux, alors que la France est à la base du départ du commandant de la région militaire de Kidal, le colonel Mamady Camara, qui est actuellement à Gao dans le PC comme adjoint. Ce colonel ne faisait aucun cadeau à Serval, c’est pourquoi ils ont trouvé le moyen de le faire partir de Kidal et son remplaçant, le colonel Daouda Sagara est au service de Serval».

 

D’après notre source, aujourd’hui à Kidal, le Mnla et le Hcua ont chacun son propre camp avec des hommes armés. L’armée malienne, Serval et Minusma se trouvent aussi dans l’un ou l’autre camp. «Mais les vrais maîtres de la ville, ce sont les groupes armés. Dernier fait majeur à Kidal, un policier et un militaire ont failli être sanctionnés parce qu’ils ont interdit à des jeunes de peindre les murs aux couleurs du Mnla. Le commandant des soldats maliens a voulu chasser le jeune militaire, tandis que le commissaire de Kidal a cuisiné le policier. Et pourtant, ils ont empêché les jeunes qui étaient venus pour peindre les murs de la préfecture. C’était dans le cadre de l’anniversaire de la déclaration du Mnla. Mieux, ce jour-là, la France a aidé le Mnla à bien célébrer cette activité, en facilitant l’entrée de la presse internationale et les télévisions pour prendre les images. Du jamais-vu ! C’est Serval qui a sécurisé la manifestation avec la Minusma», s’exclame notre source.

 

La Minusma force d’interposition

La Minusma assiste impuissamment aux agitations des groupes armés, mais quand l’armée malienne ou la police doit faire des patrouilles, elle l’encadre. Elle joue un véritable rôle de force d’interposition. Et aujourd’hui, tout le monde sait qu’à Kidal la France soutient le Mnla, pour ne pas dire qu’elle aurait formé récemment des éléments du Mnla. D’après notre source, la ville de Kidal déborde de monde. Le Mnla, le Hcua et les jihadistes sont tous de retour. C’est pourquoi il y a beaucoup de monde. Les hommes du Mnla patrouillent autour de la ville, ils ont des caches partout et attaquent les gens à longueur de journée à l’entrée de la ville. Il y a des caches d’armes tout autour de la ville. Paradoxalement, la Minusma ne dit rien. «Je me demande si les groupes armés ne sont pas plus armés que les militaires maliens, parce que depuis le départ du colonel Camara, aucune arme de l’armée malienne ne rentre à Kidal, parce que Camara avait une politique pour faire rentrer les armes du Mali dans le camp. Toute chose qui était empêchée par Serval. Mamadi Camara a eu plusieurs prises de bec avec les militaires français, mais comme ils ne pouvaient rien lui imposer, et voyant que c’est quelqu’un qui connaît bien les règles militaires, ils ont trouvé d’autres moyens pour le faire partir. Mais, avant son départ, il a fait tout pour que la garde nationale, la gendarmerie et la police malienne soient à Kidal. Je peux même dire que c’est la police qui est le seul corps qui défend le Mali à Kidal. Ce sont des jeunes qui ne font aucun cadeau aux Français et aux éléments de la Minusma», soutient-il. Il ajoutera que mêmes les Tchadiens de la Minusma ne vont pas sur le terrain, tout comme les Guinéens parce que ces deux troupes ne tiennent pas trop à la souveraineté du Mali. Or, les autres troupes agissent en fonction de la hiérarchie, mais les Tchadiens et les Guinéens ne veulent pas la situation actuelle à Kidal. Beaucoup de personnes à Kidal souhaitent avoir la carte d’identité, le retour des services de l’Etat, une vie normale, mais en réalité ceux qui se disent alliés du Mali, ne veulent pas cela. Car le jour de l’anniversaire du Mnla, la manière dont ils ont appuyé cette cérémonie, d’après notre source, doit pousser les autorités maliennes à réfléchir. Sans compter que la ville et ses entrées sont toujours sous contrôle du Mnla. «Notre gouverneur est à leur merci. C’est lui qui donne des marchés à ces gens pour s’enrichir encore. C’est pourquoi il l’appelle ambassadeur du Mali. Il se dit à leur disposition et très souvent, il règle des différends entre eux. Mais, tout cela, sans vraiment faire son travail de gouverneur, parce qu’il dit chaque fois que ça va à Kidal. Il doit plutôt dire que ça va chez lui, sinon nous autres, on a peur que Kidal ne nous échappe parce que la France ne travaille qu’à cela», précise notre source.

 

Dans une émission sur Radio Klédu, le représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies au Mali, Albert Koenders, a dit : «Nous sommes venus trouver cette situation à Kidal, et c’est le Mali qui doit tout faire pour s’en sortir. Nous aidons le Mali à retrouver sa souveraineté». En tout cas, si rien n’est fait Kidal risque d’échapper au Mali.

Kassim TRAORE

Commentaires via Facebook :

6 COMMENTAIRES

  1. ce n est pas le momemt de critiquer…il faut agir …. tant qu on es pas capable de manifester devant l ambassade de france tout les jours …ou le saccager….le silence de tout les maliens arrangent bien la france dans son travail….

  2. Nos dirigeants sont des traitres à commencer par IBK qui fait les affaires de la France et non des 80 % des maliens qui ont cru en lui pour regler le cas Kidal. Si ce n’etait pas cela jamais lez maliens n’auraient voté pour IBK qui fait partie de ceux qui ont plongé le Mali à travers la mauvaise gouvernance des 20 années.
    Pourquoi Boubeye est minitre de la defense? C’est pour vendre notre pays. Ce mec est une télécommande universelle car il marche avec tous ceux qui ont la gestion du pouvoir. Il change les militaires qui genent Serval. Les maliens doivent se reveiller pour contraindre IBK à limoger Boubeye qui est là pour serval et non pour les maliens. Il a même fait detruire nos materiels afin de nous affaiblir. Que les maliens se reveillent, depuis le debut qui a vu la France nous faire don de matériel de guerre? Cela veut tout dire.

  3. LA FRANCE JOUE AVEC UNE POUDRIERE ETHNIQUE DANS LE SAHEL…………….

    BAS LES PATTES AUX SERVICES SECRETS FRANCAIS POUR UNE PAIX DURABLE DANS UN MALI MULTIETHNIQUE ET MILLENAIRE OU LES COMMUNAUTES VIVENT COTE A COTE.

    merci »L’Observateur vigilent des turpitudes du MNLA »

    QUE DIEU VOUS BENISSE AVEC VOTRE DESCENDANCE DIRECTE.

    LES FAUTEURS DE TROUBLE SUR TERRE SERONT LES PERDANTS…..CORAN

    💡

  4. c’est qu’en même grave de voir les étrangers venir se battre sur nos terres ancestrale
    mais tout ça c’est la faute du gouvernement qui n’ont pas fini de se battre pour avoir un peut de (nassongo)
    je me demande quant-t-est ce qu’on va se réveillé pour prendre en main notre propre destin
    vous allez tous mourir comme des subordonnés si vous ne pourrez pas vous défendre vous même.réveillez vous vous êtes trop passive vous mangez trop de riz.cela vous trop lourd dans la tête toute fois si vous ne serez pas capable de régler le problème de Kidal otre passage au pouvoir serait considérez comme nul
    chasser ATT au pouvoir n’aura rien servi par ce qu’il est mieux tout ce qui sont venu après lui priorité kidal sinon rien
    si vous n’avez pas la solution pour kidal laissez la place au plus vaillant MERCI!!!!!!!

  5. LA FRANCE JOUE AVEC UNE POUDRIERE ETHNIQUE DANS LE SAHEL…………….

    BAS LES PATTES AUX SERVICES SECRETS MALIENS POUR UNE PAIX DURABLE DANS UN MALI MULTIETHNIQUE ET MILLENAIRE OU LES COMMUNAUTES VIVENT COTE A COTE.

    merci ”L’Observateur vigilent des turpitudes du MNLA”

    QUE DIEU VOUS BENISSE AVEC VOTRE DESCENDANCE DIRECTE.

    LES FAUTEURS DE TROUBLE SUR TERRE SERONT LES PERDANTS…..CORAN
    💡

  6. « Nous, Touaregs maliens »
    Par Elmehdi AG MUPHTAH,
    Philadelphie, USA
    À Malilink.org, le 20 Avril 2014

    Que ceux qui veulent négocier avec le MNLA sachent très clairement, et une bonne fois pour toute, qu’ils négocient avec un groupe armé ayant commis torts et préjudices au Mali et ne représentant aucunement la communauté touarègue encore moins les autres communautés du Nord du Mali! Que l’Etat malien sache une fois pour toute qu’il ne négocie pas avec la communauté Touareg car dans notre très grande majorité nous nous considérons comme maliens et nous ne voulons ni autonomie, ni indépendance et nous n’avons d’autre revendication que celle de tous les maliens qui n’aspirent qu’a la paix et au développement social et économique! Que ceux qui veulent négocier avec le MNLA le fassent en ne mentionnant nulle part la communauté Touarègue car ce serait “faux et usage de faux”! Ce serait associer la très grande majorité des Touareg dans un processus qui ne les concerne pas, tout comme le MNLA les a associé a un conflit qui ne les concerne pas! « Nous, Touareg Maliens »

    Excellence, Monsieur le Président de la République,
    Excellences, Mesdames et Messieurs les Ministres, membres du Gouvernement,
    Excellences, Mesdames et Messieurs Honorables Députés,
    Mesdames et Messieurs les Responsables des organisations et institutions internationales,
    Mesdames et Messieurs les Responsables de l’ONU, de l’Union Africaine, de la CEDEAO, de l’Union Européenne et du Parlement Européen,
    Pays frères et amis,

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons par la présente nous exprimer légalement, pacifiquement et démocratiquement afin de nous démarquer clairement du Mouvement National de Libération de l’Azawad qui agit et revendique injustement et sans aucun mandat au nom de tous les Touaregs du Mali et ce depuis sa création.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, estimons que nous n’avons pas à prouver notre patriotisme et notre attachement indéfectible à notre pays, le Mali, à ses institutions et à ses valeurs, mais qu’il est de notre devoir de nous dissocier officiellement et publiquement d’un mouvement armé qui a utilisé et utilise encore des moyens violents pour s’exprimer en notre nom, en celui de notre peuple, sans jamais avoir consulté au préalable ses populations, ses leaders traditionnels, ses responsables politiques et religieux, et faisant ainsi fi de toutes les valeurs morales, traditionnelles, coutumières et ancestrales de la société touarègue.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que les Touaregs à l’intérieur du Mali, dans les camps des réfugiés et ceux de la Diaspora n’ont aucunement besoin de mouvements islamistes, ni de mouvement pour une libération de l’Azawad pour être représentés.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que le MNLA: i) n’a jamais disposé d’un mandat légitime de la part des populations touarègues pour parler, agir et revendiquer en leur nom; ii) qu’il a déclaré contre toute logique et contre toute légalité et pratique internationale, l’indépendance d’un Etat que nous ne reconnaissons pas et qui n’a aucune chance d’être reconnu; iii) qu’il n’a jamais pu maîtriser même ses propres éléments qui ont commis en son nom des crimes et actes de vandalisme odieux; iv) qu’il a tissé à un moment donné des relations ambigües et malsaines avec les milieux extrémistes islamistes et terroristes. Compte tenu de tout cela, il s’est lui-même disqualifié et doit se mettre au banc de la société.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, avons toujours eu et avons encore aujourd’hui des respectables et respectueux chefs coutumiers traditionnels, des leaders religieux modérés et pacifiques, des élus, des intellectuels, des universitaires, des artistes de renommée mondiale, ainsi que des associations de jeunes et de femmes qui ne sont affiliés à aucun mouvement et qui sont largement représentatifs de la très grande majorité des Touaregs du Mali.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, ne saurons donc accepter d’être représentés, ni aujourd’hui, ni demain, par des interlocuteurs usant de méthodes violentes, anti-démocratiques et illégales comme mode d’expression. Nous rejetons donc toute revendication d’indépendance et d’autonomie exprimée par quelque mouvement et quelque groupe que ce soit au nom des Touaregs du Mali.
    On ne peut pas dénoncer l’arbitraire et la violence et y répondre par l’arbitraire et la violence!

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons que nous sommes un peuple pacifique qui n’a qu’une seule aspiration: celle de la paix, de la cohésion sociale, du respect des religions et des libertés, et du développement économique et social dans les régions du nord du Mali et pour toutes les ethnies qui y vivent et y cohabitent pacifiquement et fraternellement depuis des millénaires. Nous avons été, nous sommes, et nous demeurerons des maliens à part entière.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, souhaitons porter à la connaissance de toutes et de tous que la quasi-totalité des Touaregs qui se sont réfugiés hors du Mali n’avaient et n’ont d’autres revendications que celles légitimes des autres maliens du nord c’est à dire avoir les mêmes chances dans l’accès à la prise de décision et au développement. Ces populations réfugiées n’ont eu à un moment donné d’autre choix que de se réfugier et mettre leur famille à l’abri par simple et unique crainte pour leur sécurité et ils sont prêts à revenir dès que celle-ci leur sera garantie.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, lançons un appel à tous les patriotes sincères, afin qu’ils s’impliquent pour sauver le Mali, la terre de nos ancêtres nomades et sédentaires.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, demandons aux partis politiques de mettre l’intérêt supérieur de la nation au-dessus des querelles politiciennes et d’œuvrer à l’édification d’un Mali pluriel, uni et solidaire.

    Nous, Touaregs maliens, vieux et jeunes, nomades et sédentaires, réfugiés et déplacés, rappelons à notre armée nationale qu’il est de son devoir de répondre à l’esprit républicain en assurant la vie et les biens de toutes et de tous aussi bien au Nord qu’au Sud.
    Compte tenu de ces faits et par conséquent, nous souhaitons par la présente :
    • Demander au gouvernement, aux organisations et institutions internationales, aux pays amis et frères, de considérer que le MNLA ne représente pas les Touaregs du Mali.
    • Rappeler que nous avons toujours cohabité pacifiquement et fraternellement avec l’ensemble des populations du nord ainsi que celles du sud du Mali et que nous avons toujours eu des systèmes propres de règlements de différends inhérents à toute société.
    • Nous élever contre tout amalgame et tout acte de violence et de vandalisme contre les populations civiles innocentes et leur affirmer notre soutien et notre solidarité.
    • Rappeler que nous faisons confiance aux Institutions de la République pour mener toute action visant à ramener la paix dans l’unité nationale.
    • Demander à la justice de ce pays que toute la vérité soit faite et publiquement connue sur les actes de violence et de vandalisme commis contre les populations innocentes au Nord comme au Sud du Mali, afin d’ouvrir la voie à une vraie réconciliation et au pardon.
    • Enfin, réitérer notre confiance en nos élus, nos dirigeants et à tous les amis du Mali qui, nous l’espérons, sauront prendre d’urgence les mesures nécessaires face à cette situation.

    Vive le Mali!

Comments are closed.