Intifada à Goundam: Les Jeunes affrontent les islamistes à mains nues

Excédés par les multiples exactions d’Ansardine, les jeunes de  Goundam ont décidé de prendre leur destin en mains. Et les mains nues.

Lasse de supporter les sévices corporels et autres excès auxquels ils soumettent la population, la jeunesse de Goundam a décidé de braver les nervis d’Ansardine devenus plus arrogants après avoir chassé leurs anciens alliés du Mnla. Le 11 juillet, ils ont administré à Poulo, un jeune boucher, 70 coups de fouet sur la place publique. Ses bourreaux l’accusent d’harcèlement sexuel. Quelques jours auparavant, les hommes d’Iyad Ag Agali sont allés au marché distribuer des coups de cravate à de paisibles dames dont le seul tort est d’avoir vendu, comme elles l’ont toujours fait, des bricoles pour pouvoir assurer leurs petits besoins.

A la mosquée où ils n’hésitent pas à pénétrer avec leurs chaussures sales, les nouveaux maîtres de la ville dictent leurs principes : plus de bénédictions après les prières ni de prêche avant celle de vendredi. A l’intérieur de Goundam où sont érigés de nombreux barrages, les regroupements sont désormais interdits. Les jeunes sont ‘’priés’’ de ne pas porter de pantalons longs et les femmes de ne pas sortir sans se voiler.

Pas plus tard que le vendredi 13 juillet aux environs de 10 heures, c’est à  une pauvre femme qui portait son enfant que les suppôts de Satan s’en sont pris.  Elle était pourtant correctement habillée car issue d’une famille chérifienne. Ils se sont mis à rouer la pauvre de coups au point qu’elle finit par laisser tomber son enfant. Lequel décéda par la suite au centre de santé où il fut admis avec sa maman pour recevoir des soins.

« Trop, c’est trop », se dirent alors les jeunes de la ville qui se mobilisèrent spontanément. Depuis, ils sont près de 500 jeunes à envahir les rues munis qui d’un bâton, qui des cailloux, qui d’autres objets. Destination : la résidence du Préfet, l’un des bâtiments administratifs occupés par les islamistes. Face à la détermination des jeunes, ils ont pris la tangente en laissant tout derrière eux : armes, munitions et carburant. Les jeunes récupèrent vite les armes abandonnées. Ils hissent le drapeau du Mali et déchirent  le chiffon des islamistes.

C’est dans ce climat tendu que la prière de vendredi s’est tenue car les jeunes ont interdit aux islamistes de venir accomplir leur devoir religieux. Ansardine condamne l’acte mais se lance à la recherche des armes disparus après avoir obtenu du renfort du côté de leur base à Tombouctou. Ils opèrent des arrestations pour obliger les jeunes à rendre les armes et munitions. La tension monte de nouveau. Grace à la médiation des leaders religieux et des notabilités, les jeunes sont libérés et les leaders d’Ansardine promirent à leur tour de juger l’auteur de l’acte qui a occasionné la mort de l’enfant.

La maire de Goundam, une Commune urbaine aujourd’hui privée d’eau et d’électricité, a exprimé sa solidarité et sa compassion aux jeunes et aux femmes qui se battent contre l’occupation du terroir par des forces barbares et rétrogrades. On se rappelle que le domicile de Mme Seck Oumou Sall a été dévasté par les islamistes.

Le chef de village, le gendarme déserteur…

A la tête des islamistes d’Ansardine, on trouve les enfants de Goundam. Dont le chef de village de Koigouma, un hameau de la commune de Gargando et un gendarme déserteur.

Au départ, ils étaient membres du Mlna. Mais aujourd’hui, ils sont devenus islamistes. Ils se sont installés à Goundam avec femmes et enfants en occupant tous les bâtiments administratifs, y compris le Centre d’autopromotion des femmes. Fait notable : les islamistes n’interdisent à leurs progénitures de s’amuser dans les salles de jeux de ce centre pourtant dotées d’équipements modernes !!!.

Par Modibo L. Fofana

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