On ne pouvait trouver mieux pour traduire ce qui se passe dans la cité des Askias, et qui est porté par la jeunesse et toute la population excédée par l’occupation. Dans les cœurs meurtris des hommes oppressés d’une ville qui n’aspire qu’à la paix, il n’y avait plus de place à rien qu’à la réaction. Une réaction venue en son temps pour laver l’honneur, celui de tout un peuple meurtri dans sa chair et dans celui qu’il a de plus cher, la dignité. Les mains nues, les manifestants contre les oppresseurs et les assassins, les occupants du terroir ont affronté les groupes armés du Mouvement national de Libération nationale (MNLA).
Ces Maliens qui ne rependent pas pompeusement les noms de Soundiata Kéita, Babemba Traoré ou Firhoun, n’ignoraient pas ce qui adviendrait à la suite des manifestations de protestation, mais étaient tous prêts à en assumer les conséquences : « si l’ennemi découvre son front, au dedans ou au dehors, debout … nous sommes résolus de mourir … ». En se résolvant à l’attaque stratégique, ils ont compris que leur « drapeau sera liberté », que leur combat sera unité ». Pour dégage les occupants du MNLA. « L’assassinat crapuleux d’un élu communal ADEMA à Gao et la répression qui s’est abattu sur les manifestants contre ce crime odieux, le 26 juin 2012, a montré une fois de plus le vrai visage du MNLA à la face du monde : un mouvement de répression qui veut s’installer par la terreur », s’est indigné le Parti pour la renaissance nationale (Parena), dans un communiqué. Le Parena a condamné avec la dernière rigueur ces actes de terrorisme et a salué « l’Intifada naissante de la jeunesse de Gao face à l’occupation ». L’heure n’est donc plus à la résignation coupable de hautes autorités confinées au sud du pays. Mais à l’action, à l’offensive contraire du repli stratégique.
B. Daou