Afin de situer la responsabilité de la jeunesse dans la résolution de la crise sécuritaire actuelle, le réseau regroupant les jeunes des pays sahéliens qui forment le G5 étaient en conclave les 30 et 31 mai dernier, au siège de la Fondation Konrad Adenauer à Bamako sur le thème : « Le rôle et la place de la jeunesse dans la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation ».
La cérémonie d’ouverture était présidée par le Chef de cabinet du ministre de la Jeunesse et de la Construction citoyenne, le coordinateur du réseau des jeunes du G5 sahel et la représentante résidente de la fondation Konrad Adenauer, Christina Wagner. L’ouverture de l’atelier a été consacrée à l’exécution de l’hymne national du Mali, dont le ton a été donné par le chef de cabinet du ministre de la jeunesse et de la construction citoyenne pour rendre un vibrant hommage à notre grande nation, le Mali.
Il convient de rappeler qu’en 2014 lors d’un sommet à Nouakchott, les chefs d’Etat de la Mauritanie, du Mali, du Burkina Faso, du Niger et du Tchad ont décidé de créer le G5 sahel pour coordonner leur politique de développement, de sécurité et de faire face aux grands dangers qui frappent l’ensemble de la région. Après la rencontre des Chefs d’Etat, les ministres de l’Intérieur des états membres se sont réunis le 14 mai 2015 à Niamey (Niger) afin d’intensifier leur coopération dans la lutte contre la criminalité transfrontalière. A la suite de ces rencontres de haut niveau, vu les défis auxquels la jeunesse du sahel est confrontée, l’Union Européenne a organisé, du 15 au 17 juin 2016 à Bruxelles, une rencontre consacrée à la jeunesse des pays de la région du sahel permettant de recueillir les témoignages, les initiatives et les expériences des jeunes en matière de la lutte contre l’extrémisme violent et la radicalisation.
Le choix du Mali n’est pas fortuit. Il s’explique par l’immensité de son territoire suscitant ainsi un grand intérêt géostratégique. Le pays constitue également une très grande zone de prolifération des groupes islamistes et extrémistes ainsi que des trafics de tous genres. Aussi, le Mali héberge seul dans ses régions nord la grande majorité de ces groupes terroristes qui secouent de nos jours toute la sous-région. Afin de faire face de manière commune aux problèmes, il faut conjuguer les efforts régionaux des pays qui se sont mis d’accord de se développer ensemble. Les jeunes du Mali dans leur plan d’action, proposent de créer un axe important de contribuer à la lutte contre l’extrémisme violent à travers des mesures de prévention des actions ; d’information, de sensibilisation, et de conscientisation de la jeunesse à l’horizon 2019 », a-t-il ajouté.
Pour le coordinateur du réseau, les facteurs qui favorisent l’extrémisme violent au Mali sont d’ordres culturels, socio-économiques, politico-sécuritaires et religieux. Pour lutter efficacement contre, selon lui, il faut créer des dialogues intra et intercommunautaires en impliquant les chefs religieux et coutumiers. Il faut sensibiliser les couches les plus vulnérables (les femmes et les enfants) sur la culture de la paix, la tolérance, la citoyenneté et de rendre la justice transparente.
Quant à la représentante résidente de la fondation Konrad Adenauer, Christina Wagner, elle a salué le rassemblement de la jeunesse dans l’espace G5 sahel pour contribuer à son développement. Selon elle, cette jeunesse constitue le pouvoir de demain donc il est important qu’elle soit préparée et résolue à jouer sa partition. Elle a rassuré l’assistance de l’accompagnement total de sa fondation.
Pour finir, le chef de cabinet du ministre de la jeunesse et la construction citoyenne, s’est réjoui de l’initiative qui constitue un apport inestimable à l’effort déjà déployé par le gouvernement et ses partenaires dans la résolution de la crise sécuritaire du Mali. Selon lui, tout ce qui concerne la jeunesse s’inscrit forcement et immédiatement dans le cadre de l’action de son département.
ISSA DJIGUIBA