De nos jours, les accidents de la circulation routière sont devenus un facteur à part entière des malheureux problèmes dont souffre notre société. Cela, tant sur le plan physique, moral, matériel que socio-sanitaire et économique. C’est dans ce cadre qu’aura été lancé un forum du genre. Avec les acteurs privilégiés, cette mobilisation générale qui s’inscrira dans la politique nationale de lutte contre l’insécurité routière aura pour rôle d’identifier les problèmes par rapport à ce phénomène afin d’y apporter des pistes de solutions pour diminuer considérablement ses risques majeurs.
A longueur de journée, la route tue, blesse, fait des handicapés à vie, déstabilise, appauvrit, etc. Face à cette situation dramatique qui perdure, des initiatives d’ordre préventif et curatif se multiplient dans l’ultime espoir de pouvoir limiter les dégâts. Cela, non seulement sur le plan international mais international aussi voire local.
En réalité, l’insécurité routière est un problème préoccupant dont l’analyse n’est pas facile au Mali. Ceci par faute de statistiques suffisamment détaillées. Il convient donc en premier lieu d’établir une base de données qui recensera tous les contours de cette autre grave cause de mortalités et de handicaps à vie dans notre pays. C’est la mission principale même de l’’ANASER. Cette structure, créée de la volonté politique des hautes autorités pour lutter contre l’insécurité routière sous toutes ses formes, doit, avec les services de sécurité spécialisés et la protection civile, informer les autorités compétentes sur les dispositions à envisager s’il y a lieu de prendre des mesures correctives. Les causes de l’insécurité routière sont nombreuses. Il y a, entre autres, le mauvais état des routes, la méconnaissance du code la route, l’incivisme des usagers, l’obtention frauduleuse des permis de conduire et le comportement laxiste des agents chargés de l’application correcte des textes et règlements en à la matière. La route est un facteur de développement, elle contribue fortement au désenclavement ainsi qu’à l’amélioration effective des conditions de vie des populations, du tissu économique et social d’un pays. Cependant, la route tue et elle devient de plus en plus synonyme de tous les dangers de mort.
Selon les statistiques de l’organisation mondiale de la santé (OMS), c’est 1,24 million d’individus qui ont été tués sur les routes en 2010. A chaque année, c’est entre 50 à 70 millions d’individus qui sont victimes de blessures graves ou mortelles. Et, notre capitale, Bamako, n’est pas restée en marge du fléau. Selon le rapport de la protection civile, cette ville à enregistré en 2012, 8256 cas d’accidents de la circulation. Il y a eu 11683 blessés, 11825 victimes dont 142 morts. La plupart des victimes sont des jeunes filles et garçons. Il a été établi que 85% des accidents sont dus au mauvais comportement des usagers, qui se caractérise par l’attitude des conducteurs d’engins à deux roues et les véhicules du secteur des transports collectifs, l’occupation anarchique des chaussées, 7% à l’état vétuste des véhicules et 8% à la route et à l’environnement.
Une analyse minutieuse de ces différents facteurs a conduit à la prise de décisions permettant d’améliorer la sécurité routière au Mali. Ces dispositions qui sont consignées dans le projet de politique Nationale des transports et des infrastructures de transport sont en cours de validation.
Mais, d’ici à là, acceptons que le changement de comportement tant souhaité par l’Etat ne verra le jour que si chacun de nous en acceptait les exigences. Car, force est de reconnaître qu’au Mali, dans la conception et la réalisation des routes il y a un certain nombre de difficultés qui sont d’ordre politique, socio-environnemental et économique. Malgré la floraison des auto-écoles, il y a un manque adéquat de formation des usagers (chauffeurs de transport).
Alassane Cissé