Insécurité routière à Bamako : Les maires doivent être interpellés

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Sotrama

La Société des transports du Mali (Sotrama) est en passe de devenir la Sogama (Société de galvanisation de la mort accidentelle). Si l’on ne prend pas garde, le taux de mortalité sur la route va se multiplier vertigineusement. Personne ne peut nier le travail abattu par la police malienne ces derniers temps pour la fluidité de la circulation. Aujourd’hui, il n’existe pas d’artère principale où la présence policière fait défaut. Là où le bât blesse d’un quartier à l’autre, d’une commune à l’autre l’inexistence des points d’arrêt des Sotrama fait défaut. Cette tâche d’implantation des panneaux incombe plutôt aux municipalités en vue de mieux réglementer la traversée de leur commune par les transports en communs.

 

D’après un rapport de l’Organisation mondiale de la santé publié en 2013, l’Afrique détient le taux de mortalité routière le plus élevé au monde, soit 24,1 personnes tuées pour 100 000 habitants. Ce chiffre équivaut deux fois et demi plus qu’en Europe. A vrai dire, vingt-six personnes meurent toutes les heures sur notre continent à cause d’un accident de la circulation. En définitive, 7 % de l’ensemble des décès sur le continent est imputé aux accidents sur la route.

Les raisons de cette hécatombe sautent aux yeux. Une majorité de conducteurs méconnaissent le code de la route. Dans notre pays même le permis de conduire se monnaye. La signalisation est sommaire quand elle existe. De nos jours, les collectivités locales, c’est-à-dire les mairies des communes ont le devoir de réglementer les arrêts de Sotrama comme ce fut cas dans les temps anciens et ce d’un quartier à l’autre d’une avenue à l’autre. Elles ont la lourde responsabilité de protéger la vie de paisibles citoyens pour aménager les panneaux d’arrêt des Sotrama sur leur territoire.

Il est inacceptable que ces transports en commun s’arrêtent n’importe où, n’importe quand et surtout n’importe comment sur la voie publique…

Il urge de mettre de l’ordre à cet incivisme chronique. Cette façon de procéder augmente les accidents de la route à longueur de jour. Les conducteurs de Sotrama ont la fâcheuse habitude de ne rien respecter sur leur passage que ce soit le passage des piétons, des motocyclistes peu leur importe.

En réglementant les arrêts de Sotrama, les conducteurs de ces engins seront contraints de se soumettre à la loi. A défaut une amende pimentée saura mettre du plomb dans la cervelle des délinquants sur la route. Nous restons persuadés que cette mesure rendra la tâche facile aux éléments de la Compagnie de circulation routière (CCR) et à la sécurité des usagers de la route. Nous restons persuadés que les policiers veilleront scrupuleusement sur la bonne application sur le terrain à travers des sanctions exemplaires.

Ces derniers temps, les populations se plaignent de l’absence totale des panneaux pour limiter les dégâts. Il revient à la mairie du district de Bamako, en concertation avec l’Agence nationale de sécurité (Anaser) de prendre les meilleures dispositions en vue de procéder à cette tâche noble, citoyenne difficile mais réalisable. Une centaine de bornes d’arrêts par commune est vivement souhaitable par mesure de sécurité. L’application stricte de cette mesure pourrait créer dix emplois par Commune dans le district de Bamako.

Voilà les bases d’une piste d’action à l’endroit des maires pour diminuer les accidents au cœur de leur commune. Lorsqu’on choisit de devenir maire à Bamako par les temps qui court, il faut s’attendre qu’il n’y ait plus de parcelles à vendre. Chaque maire est dans l’obligation de mettre de l’ordre dans les mauvaises habitudes ancrées des citoyens, redevenues des traditions établies pour un mieux vivre ensemble. Cette réglementation reste de nos jours le seul moyen de répondre efficacement aux besoins des populations et à l’exigence d’une nécessaire diminution du taux exorbitant des accidents de la route.

Aboubacar Eros Sissoko

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