Insécurité au Mali : De la solidarité à l’agacement !

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Processus de paix au Mali
les patrouilles mixtes du MOC

A l’éclatement du conflit au nord du Mali, le monde entier, dans un élan de solidarité, s’est mobilisé au chevet de notre pays. D’abord par l’opération Serval, puis Barkhane, les casques bleus et l’accompagnement dans les pourparlers d’Alger qui devaient aboutir à la signature d’un accord de paix  à Bamako entre nos  autorités et les groupes armés qui écumaient le nord. La communauté internationale aura été présente en permanence  à titre individuel ou à travers des organisations  auprès du Mali.

Actuellement le pire est passé. La menace  d’une annexion par les djihadistes et la partition prônée  par les groupes armés n’est plus d’actualité. Cependant, la lenteur de la mise en œuvre des accords de paix issus du processus d’Alger et la persistance des attaques djihadistes ont fortement entamés la détermination et le volontarisme  de certains des partenaires engagés à nos cotés pour la stabilisation et l’éradication de toutes menaces djihadistes. Jouent-ils franc jeu à tous les niveaux ?

Lors de sa conférence de  presse, le nouveau président de la France a eu le mérite de dire tout haut ce qu’une bonne partie de l’opinion nationale pensait tout bas. Emmanuel  Macron a évoqué le rôle ambiguë de l’Algérie, l’impuissance notoire de la MUNUSMA, la passivité des groupes armés signataires et l’embourbement des autorités maliennes. Comment peut-on être pièce maitresse, sinon acteur majeur  d’un processus de paix et abriter l’ennemi de cette paix ? Partageant  l’incompréhension du président Français  du rôle ambiguë de l’Algérie, le peuple du Mali cherche aussi  la signification du mandat renforcé  dont les casques  bleus  sont détenteurs depuis un certain temps. Après cinq ans d’occupation du terrain, les casques bleus  peinent à juguler les attaques dans le nord et pire ils sont devenus la cible privilégiée de ces attaques sans pouvoir se protéger.

C’est à juste raison que le président Emmanuel Macron, lors de sa conférence de presse tenue dans la cité des Askia, a invité tous les acteurs de la crise du nord à jouer leur partition de façon claire et limpide. En chef suprême de l’armée Française, sa préoccupation est de préserver la vie  de ses soldats  sur les théâtres d’opération.

En risquant une lecture entre les lignes des propos du président Français, il apparait que l’insécurité du nord de notre pays n’a pas encore livré tous ces secrets. L’hypothèse d’une ou de plusieurs mains cachées n’est pas à écarter, à en juger par les multiples rebondissements accompagnés par des attaques sanglantes  et les vols de véhicules  des FAMAS et du MOC.

Aujourd’hui, la volonté du président IBK de parvenir à la paix par le dialogue et la concertation ne semble pas faire des émules. « Nul sacrifice n’est trop grand pour arriver à la paix », avait dit IBK. Depuis plus de deux ans après la signature d’un accord  pour la paix, le peuple du Mali a consenti d’énormes sacrifices dont les retombés réels se font attendre. Le refus de la violence comme solution de la part du président est certes noble. Cependant, il est urgent qu’il demande la contrepartie des concessions faites jusqu’ ici. Les propos du président français sont comme une perche tendue. Les autorités du pays doivent la saisir pour exiger de tous une collaboration franche.

Bouba Sankaré

 

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