Insécurité au Mali : La priorité des priorités

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Un véhicule de la police malienne
© AFP

Le Mali, petit à petit et tant bien que mal, est en train de tourner l’une des pages les plus noires et douloureuses de son existence. Au sortir de la grave crise politico-sécuritaire qui l’a affaiblie, le peuple malien renoue avec le système démocratique. Avec le soutien de l’ensemble de la Communauté internationale et la mobilisation de toutes les composantes nationales, la démocratie a repris son cours normal au prix incalculable.

 

 

Depuis la mise en place des institutions de la République, une paix fragile a été retrouvée. Les défis à relever par les nouvelles autorités sont énormes, les attentes des populations sont grandes. La cherté de la vie déborde, les gens sont impatients, ils murmurent, ils s’interrogent. Au-delà de tout ce que les pouvoirs publics sont en train d’initier pour la sortie de crise durable, la problématique de l’insécurité constitue la priorité des priorités. Sans minimiser les volets de la lutte contre la corruption, la réconciliation nationale, il est important de signaler que sans la sécurité, tous les efforts seront vains. La question est d’autant plus pertinente que lors de la session plénière à l’Assemblée nationale consacrée à l’adoption de la Déclaration de politique du gouvernement, les députés ont, dans leur interpellation, mis l’accent sur la nécessité de renforcer les mécanismes pouvant asseoir un climat de quiétude tant au nord qu’au sud, car nul n’est à l’abri de la menace.

 

 

Ces multiples interpellations sur la problématique de l’insécurité au Mali prouvent à suffisance que l’on ne doit pas se tromper de vision. Avons-nous oublié que c’est cette insuffisance notoire qui a été à la base de notre cauchemar ? Ni la présence de la MINUSMA, ni celle de la force Serval ne doivent divertir et faire croire un instant que tout est rentré dans l’ordre. Ce sera un suicide, une erreur fatale ! La consolidation de la démocratie et du développement se fonde sur la maîtrise de la sécurité intérieure. Tout le reste est conditionné à ce processus. Très rapidement, le ministre de l’Intérieur et de la Sécurité doit se lancer dans une démarche efficace pour la mise en œuvre des mesures envisagées par le chef du gouvernement. L’heure de la tergiversation est révolue.

 

 

Pour le citoyen lambda, ces mesures doivent être perçues par le renforcement des effectifs de la sécurité et de la protection civile, la diminution des agressions et autres formes d’atteintes à l’intégrité physique, la mise en place sur toute étendue du territoire des postes de sécurité, la dotation en logistiques des différents services de police à Bamako aussi bien que dans les régions. Comment expliquer aujourd’hui le manque criard de moyens de déplacement au sein des commissariats ? Qu’est-ce qui empêche le département de doter les services de renseignements et les brigades de recherche de véhicules banalisés afin de frapper fort et de traquer les bandits et malfrats de grands chemins ? Ce n’est pas les moyens qui manquent pour assurer la sécurité des personnes et de leurs biens.

 

 

Un autre élément de sécurisation, est la moralisation des agents de sécurité sur toute l’étendue du territoire national. Celle-ci laisse à désirer entre policiers et chauffeurs de transports urbains. C’est à ce seul titre que la démocratie retrouvée pourra aboutir à un développement harmonieux et durable.

Le général Sada Samaké dispose des arguments solides pour mener à bien cette mission qui constitue le seul gage de la reconstruction nationale, mais aussi le symbole de la souveraineté et de la représentation de l’autorité d’Etat. L’avenir du Mali en dépend.

 

Nous y reviendrons.

Jean GOÏTA

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