L’histoire se répète pour la famille royale de Hombori. Moins d’une décennie après l’assassinat du chef coutumier Moussa Balobbo, en 2011, c’est au tour de son successeur de connaître un destin similaire, comme s’il avait hérité d’une couronne de tragédie familiale en plus du trône. Nouhou Bah Maïga est en effet passé à la sentence d’exécution, ce week-end, dans la nuit du vendredi à samedi, aux environs de 2 heures du matin selon des sources concordantes. Ses meurtriers, selon toute évidence, sont des mercenaires islamistes peuls. A la différence des assassins de son prédécesseur, ils ont nuitamment accédé au Palais Royal en arpentant les hauteurs et accompli leur besogne pendant que leur victime se réveillait d’un profond sommeil. Sans rencontrer la moindre résistance pour une contrée dépourvue depuis longtemps de tout maillage policier et désertée tout autant par l’administration : pas de juge, pas de sous-Prefet et la traditionnelle unité de gendarmerie a depuis plusieurs mois mis la clé sous le paillasson pour aller se confondre avec l’armée dans un camp positionné à 15 kilomètres de la ville.
Aucune présence dissuasive n’empêchait donc l’expédition criminelle d’agir comme en terrain conquis. Les alertes et cris de détresse à l’adresse des FAMAs n’auront été d’aucune utilité car une suite ne leur a été donnée que de nombreuses heures plus tard, en vue de faire constater par une poignée de gendarmes l’assassinat du chef de village ainsi que l’enlèvement d’un jeune homme libéré quelques heures plus tard. La contrée est pourtant réputée d’une singulière hantise par les assauts criminels du genre. Quelques jours avant le régicide de la semaine, rappellent des témoins très indignés, des alertes avaient sonné avec l’enlèvement de 5 personnalités parmi lesquelles seules trois ont été relâchées.
Accompagné à sa dernière demeure par ses nombreux «sujets» meurtris, samedi après-midi, le chef de village Nouhou Bah Maiga devient fatalement la deuxième figure coutumière de Hombori victime d’assassinat après celui de son prédécesseur Moussa Balobbo Maïga, dont le meurtre demeure entouré d’un mystère impénétrable depuis 2011. Ni les enquêtes n’ont permis de déchiffrer l’énigme, ni des mesures adéquats n’ont été prises pour qu’elle ne se reproduise.
A Keïta