Insécurité au centre : L’assurance de l’Etat contraste avec le désespoir des populations

0
Boni est situé dans la région de Mopti, au centre du pays.
Boni est situé dans la région de Mopti, au centre du pays. © AFP PHOTO/John Macdougall

Le Centre du Mali est, depuis quelques années, devenu le théâtre d’opération des forces maléfiques. Face à l’insécurité grandissante, les autorités ne cessent d’assurer les populations victimes presque résignées.

Le Mali vit depuis 2012 un des moments critiques de son histoire. En témoigne la situation d’insécurité qui sévit au nord et au centre du pays. A quelque mois de l’élection présidentielle, cette situation persiste malgré les efforts des autorités. Qu’à cela ne tienne ! L’optimisme demeure et les dispositions sont en train d’être prises dans ce sens.

“Il est clair qu’avec notre nouveau dispositif sécuritaire, progressivement, l’administration retournera selon un calendrier désormais connu sur le terrain” a assuré le Premier ministre lors d’une rencontre avec la presse étrangère.

Il a aussi fait cas de la multiplication des patrouilles dans les localités qui, selon lui, doivent assurer les populations vivant sous cette menace quotidienne des terroristes. Il a aussi prévenu que le temps de “l’attentisme” est terminé, un véritable combat est désormais engagé pour vaincre les forces du mal.

Malgré cette assurance, la réalité sur le terrain est tout autre. La réalité n’a pas beaucoup évolué sur le terrain. Les populations ont la même préoccupation sur le plan sécuritaire. Pis, elles accusent même l’Etat d’être responsable de leur “malheur”. “Nous nous voyons comme des abandonnés par la patrie. Nous n’avons presque rien de lui depuis des années. Nous souffrons, en plus de l’insécurité permanente, de l’insalubrité, et même de la famine à certain niveau”, a déploré Hassim Tamboura, un ressortissant de la région de Mopti.

Dans plusieurs localités de la région de Mopti et de certaines parties de celle de Ségou, il n’y a aucune représentation de l’Etat à cause de l’insécurité. Les quelques rares fonctionnaires qu’y sont restés ne bénéficient d’aucune considération des populations, car ils n’ont aucune possibilité d’exercer leur pouvoir. Ils sont juste figuratifs.

La communauté internationale, malgré sa présence importante en effectif, fournit peut d’effort pour gagner le combat contre le terrorisme. Il se contente très souvent, dans de nombreux rapports, de décrire la situation d’insécurité qui prévaut dans le pays. Mais ce qu’elle fait pour régulariser les situations reste en deçà des attentes de la population malienne, en général et celles des zones occupées en particulier.

Youssouf Coulibaly           

Commentaires via Facebook :