Insécurité : La police prouve son impuissance

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Mamadou Diagouraga, DG Police

A quatre mois ou presque de la nomination de l’Inspecteur général de police Mamadou Diagouraga, à la tête de la flicaille du Mali, rien ne se passe comme prévu. Alors que dans nos villes, surtout à Bamako, l’insécurité s’accentue. Et sur le front social, c’est déjà la levée de boucliers, face à l’ampleur du banditisme et aux criminalités à la pelle qui sont classées sans suite. S’y ajoutent, le laxisme de la flicaille, face aux mesures à prendre. Autant de situations qui font que le peuple malien perd tout espoir au nouveau DG de la police.


La colère couve. La consternation se lit sur tous les visages. Et la tension est dans l’air. Surtout en ces dernier temps où les délinquants opèrent et tuent à ciel ouvert dans les quartiers de la capitale. Certaines de ces tragédies en date ont eu lieu, successivement, dans la matinée du 19 juillet dernier à SogoniKo en commune VI du District de Bamako;  à Bagadadji et à Niaréla en commune II dans la nuit du 20 juillet dernier. Puis à Kalabancoro dans la nuit du 19 au 20 juillet dernier.        « Pour des policiers censés connaître le nid des bandits, ce ne sont réellement pas les moyens matériels qui manquent pour mener à bien la mission. C’est surtout une prise de conscience sous-tendue par un devoir civique qui manque à ces agents dont le comportement est décrié à juste raison par les citoyens. Faute de quoi, la politique sécuritaire mise en place est purement vouée à l’échec », déclarait un administrateur civil à la retraite, lors de la prise de fonction du nouveau Dg de la police.    

Il ne croyait pas si bien dire. Aujourd’hui, le nouveau DG de la flicaille a du pain sur la planche : ni les patrouilles d’envergure, encore moins les intimidations des agents de la police, ne réussissent à assainir la situation dans la capitale malienne.

L’inefficacité des mesures de sécurité                
En clair, le phénomène de l’insécurité, dans le district de Bamako et environs, en ces derniers temps, a atteint un chemin de non retour : assassinat, braquage, vol à main armée… se multiplient. Sans   discontinuer.

Les populations assistent impuissantes à la prolifération des réseaux de brigands, de gangsters, de délinquants et de criminels de tout acabit. Et le dispositif sécuritaire de la police semble galvaudé.  Du coup, la psychose rode au niveau de toutes les ruelles de Bamako. Même dans les dédales des concessions, le citoyen ne dort que d’un demi-œil. De jour comme de nuit.
Serait-ce les moyens matériels et humains qui manquent à nos forces de sécurité pour amoindrir le fléau ? Assurément non ! D’autant plus que les mêmes « forces » ont été incapables de répondre à la même question lorsqu’elle avait été posée par le ministre de la Sécurité intérieure Sadio Gassama.

Quelque part, l’insuffisance de moyens peut expliquer le développement du grand banditisme. Dans tous les cas, l’on ne saurait parler de manque de matériels roulants à la police, dans la mesure où ce corps apparaît véritablement comme le mieux loti. Une certitude : ils sont recrutés au nom de la population et sont payés au compte de cette dernière. Mais ils n’ont de meilleurs choix que de racketter cette population.                     

Le mal frôle la gangrène                   
C’est pour mettre un bémol au banditisme et à la criminalité, qu’un nouveau DG a été nommé à la tête de la police nationale par le ministre en charge de la sécurité intérieure et de la protection civile. Avec comme mot d’ordre, l’application strictes des mesures. Rigoureusement.     Hélas ! Le résultat est là et révoltant : une flicaille qui se gargarise dans des patrouilles sur les boulevards de la ville de Bamako. Des  rafles qui, jusque-là ne comblent pas l’attente des populations. Car, au lieu de malfrats et autres, les flics s’attaquent plutôt à des paisibles citoyens.

Les endroits les plus réputés dangereux sont « feintés » sciemment par les flics. Loin de reculer devant les maigres représailles mises en application, ces bandits semblent se confiner dans une forme de répit leur permettant de peaufiner leurs stratégies.        

Résultat, depuis l’arrivée de Diagouraga à la tête de la flicaille, la ville de Bamako est sanglante, très sanglante. A Sogoniko en commune VI, des loubards ont ouvert le feu sur des jeunes qui jouaient au football. Au même moment deux gangs rivaux de Bagadadji et Niaréla ont échangé des tirs. Par la suite, à Kalabancoro, deux tueurs forcenés tuent un époux avec une arme à feu avant de violer l’épouse. Et font plusieurs blessés.

 En tout cas, si volonté réelle il y a, il faut alors que le nouveau DG de la police prend le taureau par les cornes. Afin que les endroits qui abritent le mal soient impérativement couverts.
A Bamako aujourd’hui, le feu couve sous la cendre. En ces derniers temps, tous ceux, qui ont suivi les enquêtes ouvertes sur ces drames et ces crimes en série, ont dû se rendre à l’évidence : la sécurité malienne, particulièrement, la police malienne est bafouée et n’est plus au mieux de la forme.
Réputée pour sa rigueur, mais surtout pour son énergie, la police malienne sous Diagouraga semble connaître, pourtant, une baisse de régime. Visiblement.

Les populations abonnées au désespoir
Mais peut-il être, autrement ? Surtout, avec une nouvelle vieille hiérarchie policière en panne (en ce que les anciens commissaires gardent toujours leurs postes). Et des populations, de plus en plus, impatientes face à une insécurité endémique, à des promesses sans lendemain dans le cadre de la lutte contre le fléau, à une hiérarchie des flics gangrenée par la corruption et le népotisme et une administration policière en perte de vitesse.

Protéger les personnes et leurs biens, juguler le fléau de l’insécurité,  mettre fin au banditisme et à la criminalité… Telles étaient, entre autres, les principales missions pour lesquelles le nouveau DG de la police, Mamadou Djagouraga, a été nommé à la tête de la flicaille. Mais à l’heure actuelle, le bilan est maigre. Trop maigre. Pour nos populations, ce bilan est nul. Ou presque.
Au lieu de prendre le taureau par les cornes, les flics de la capitale malienne se lancent, à corps perdu, dans l’organisation des patrouilles.

Financées à coups de millions, ces kermesses se révèlent inefficaces, face aux maux qui minent notre capitale.

Chaque jour qui passe, la capitale malienne sombre davantage dans la dépression. Et les bamakois, avec.

Bref, la flicaille s’est révélée incapable de redonner espoir aux populations dans le cadre de la lutte contre l’insécurité.

Pour toutes ces raisons et bien d’autres encore, la police a prouvé ses tares. Mais, le nouveau DG doit changer de fusil d’épaule. Du moins, s’il veut sauver le reste de son temps du naufrage. Ou, ce qui en reste.

Il s’agit, dès lors, de mettre des hommes et les femmes, capables de redonner espoir à nos populations par rapport à la lutte contre l’insécurité dans toutes ses formes.
Déçus par tant d’espoirs avortés, les Maliens ne croient plus en la police. Jugez-en vous-même !

Durant ces derniers temps, le niveau de l’insécurité a connu une hausse vertigineuse.
En dépit des vœux pieux, distillés à longueur de journée par la hiérarchie de la police, le banditisme et la criminalité reviennent toujours au devant de la scène.
Chaque jour qui passe, les maliens voient leur espoir fondre comme du beure au soleil. Les autorités policières ont poussé l’hypocrisie jusqu’à boucher les oreilles et fermer les yeux sur certaines pratiques.

Alors de quel bilan même virtuel le DG de la police peut-il s’enorgueillir ?

 Jean pierre James

 

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